On ne peut pas dire que les hongrois de Sear Bliss, où plutôt le hongrois András Nagy puisqu'il est la tête pensante et le seul membre permanent du groupe, aient été particulièrement productif depuis la sortie en 2007 de ce que je considère comme leur chef-d'oeuvre The Arcane Odyssey, il aura fallu attendre 2012 pour que Sear Bliss lui donne un successeur qui n'était pas forcément ce que les fans attendaient puisque Eternal Recurrence était marquait par un gros changement de style et une orientation progressive presque typée avant-garde de leur Black atmosphérique originel, ce qui n'empêchait pas cet album d'être une excellente réussite dans son genre, après tout, on parle de Sear Bliss, ce n'est pas comme si le groupe était capable de sortir un mauvais disque même si ce dernier est marqué par une évolution stylistique, et évolution stylistique il y aura encore avec un Letters from the Edge qui arrive six ans plus tard et qui vient de sortir le mois dernier dans une certaine indifférence, dommage, l'album vaut mieux que sa quasi absence de promo.
C'est devenu désormais une habitude pour Sear Bliss, András Nagy a encore viré tout le monde pour évoluer ici avec un nouveau cheptel d'intérimaires placés sur leurs sièges éjectables, un groupe neuf mais aussi un retour, le trombone de Zoltán Pál revient à la place du trompettiste utilisé sur Eternal Recurrence, de là à imaginer un retour en arrière stylistique vers un Black un peu moins clivant qu'il y a six ans il n'y a qu'un pas que l'on va s'empresser de franchir puisque c'est plus ou moins ça, Letters from the Edge va délaisser les aspirations progressives et avant-gardistes d'Eternal Recurrence afin de revenir à un son beaucoup plus organique et conforme à ce que faisait le groupe sur des albums comme Arcane Odyssey ou Glory and Perdition, le petit twist étant une emphase sur l'atmosphérique et le folk dans le Black des hongrois.
Forbidden Doors ne laissera que peu de doutes sur la volonté de Sear Bliss de se reconnecter avec ses racines Black, le morceau démarrera de manière très abrasive dans la plus grande tradition du groupe, avec une tornade de trémolo et une batterie au taquet, on aura plaisir de trouver de très nombreux arrangements de cuivres, avec bien entendu un trombone qui imprègne chaque recoin du morceau, le titre prendra une toute autre tournure à mi-parcours, puisque Sear Bliss nous emmènera dans un long voyage atmosphérique aux nombreux arrangements orchestraux et à la dimension acoustique prononcée, le trombone aura lui aussi un rôle prépondérant quand il s'agira de développer un réel sentiment de grandeur épique, autrement dit, les ambiances spatiales et quasi-futuristes d'Eternal Recurrence sont passées à la trappe, Seven Springs construira d'ailleurs quelques ponts avec Summoning au niveau des orchestrations, notamment sur les parties les plus folk et éthérées, en y incorporant aussi tout le dynamisme et la rage du Black.
On ne retrouvera donc pas sur cet album les relents d'Arcturus ou d'avant-garde glacial norvégien, le chant clair malsain utilisé il y a six sera absent, et le songwritting sera également moins déstructuré, ce qui n'empêchera pas le groupe de continuer malgré tout à lorgner, certes d'une autre manière, sur le progressif et à expérimenter dans pas mal de directions, Haven est un morceau très court de moins de quatre minutes avec une rythmique très rock, on ira même dans le post-Rock à la Solstafir sur certains passages, ce ne sera d'ailleurs pas le seul moment Solstafir sur la galette, A Mirror un the Forest, un peu, mais surtout Shroud, qui comportera un très large tableau introspectif à base de post-Rock où l'on retrouvera un chant clair proche de ce que font les islandais, sublimé par un trombone toujours aussi volubile, et comme on est chez Sear Bliss, difficile de trouver que ça tourne en rond ou que ça devient mou car à chaque fois, le groupe sait réintroduire de l'énergie et de la rage typiquement Black Metal, avec des build up toujours aussi efficaces et impactant, et quand on parle d'impact, Leaving Forever Land sera l'une des pièces les plus impressionnantes du disque avec ses dix minutes glorieuses et épiques, un titre sinueux, une aventure captivante et menaçante qui sait se ménager quelques pauses planantes et inclure des arrangements voluptueux, il est à noter que Leaving Forever Land et Shroud forme une très très longue pièce épique connecté par l'interlude At the Banks of Lethe, et ses dix-huit minutes forment un tout diaboliquement immersif, une pièce particulièrement ambitieuse où on passe par toutes les émotions.
Abandoned Peaks sera une toute autre bestiole, puisque le morceau emmènera le groupe à la frontière d'un Black/Doom abrasif où le trombone se fera particulièrement angoissant dans une ambiance étouffante, il sera juste un peu dommage que tout cela tourne très vite en rond et ne va nulle part, c'est un joli exercice de style au mieux, avec des idées pas suffisamment développées, The Main Devide est un pur concentré de Sear Bliss en mode filler, c'est à dire quelque peu en pilotage automatique où tout est assez prévisible et sans surprise, il en reste un morceau correct qui peine à décoller vraiment hormis quelques accélérations brutales qui poutrent.
Difficile de trouver un groupe qui sonne comme Sear Bliss, et pas seulement à cause de la présence d'un trombone, Letters form the Edge apparaît vite comme un véritable condensé de toute l'histoire de Sear Bliss, ce n'est pas le plus expérimental ni le plus novateur, mais une réaffirmation de ce qu'est le groupe en son cœur, un groupe singulier à la vision du Black qui n'est que la sienne, et même si on pourra toujours reprocher certaines longueurs et cette approche un peu moins aventureuse cette fois-ci, il n'en reste pas moins que Letters form the Edge renoue avec le passé glorieux du groupe, et on ne peux qu'espérer qu'il serve de point de départ d'une nouvelle épopée.
Forbidden Doors ne laissera que peu de doutes sur la volonté de Sear Bliss de se reconnecter avec ses racines Black, le morceau démarrera de manière très abrasive dans la plus grande tradition du groupe, avec une tornade de trémolo et une batterie au taquet, on aura plaisir de trouver de très nombreux arrangements de cuivres, avec bien entendu un trombone qui imprègne chaque recoin du morceau, le titre prendra une toute autre tournure à mi-parcours, puisque Sear Bliss nous emmènera dans un long voyage atmosphérique aux nombreux arrangements orchestraux et à la dimension acoustique prononcée, le trombone aura lui aussi un rôle prépondérant quand il s'agira de développer un réel sentiment de grandeur épique, autrement dit, les ambiances spatiales et quasi-futuristes d'Eternal Recurrence sont passées à la trappe, Seven Springs construira d'ailleurs quelques ponts avec Summoning au niveau des orchestrations, notamment sur les parties les plus folk et éthérées, en y incorporant aussi tout le dynamisme et la rage du Black.
On ne retrouvera donc pas sur cet album les relents d'Arcturus ou d'avant-garde glacial norvégien, le chant clair malsain utilisé il y a six sera absent, et le songwritting sera également moins déstructuré, ce qui n'empêchera pas le groupe de continuer malgré tout à lorgner, certes d'une autre manière, sur le progressif et à expérimenter dans pas mal de directions, Haven est un morceau très court de moins de quatre minutes avec une rythmique très rock, on ira même dans le post-Rock à la Solstafir sur certains passages, ce ne sera d'ailleurs pas le seul moment Solstafir sur la galette, A Mirror un the Forest, un peu, mais surtout Shroud, qui comportera un très large tableau introspectif à base de post-Rock où l'on retrouvera un chant clair proche de ce que font les islandais, sublimé par un trombone toujours aussi volubile, et comme on est chez Sear Bliss, difficile de trouver que ça tourne en rond ou que ça devient mou car à chaque fois, le groupe sait réintroduire de l'énergie et de la rage typiquement Black Metal, avec des build up toujours aussi efficaces et impactant, et quand on parle d'impact, Leaving Forever Land sera l'une des pièces les plus impressionnantes du disque avec ses dix minutes glorieuses et épiques, un titre sinueux, une aventure captivante et menaçante qui sait se ménager quelques pauses planantes et inclure des arrangements voluptueux, il est à noter que Leaving Forever Land et Shroud forme une très très longue pièce épique connecté par l'interlude At the Banks of Lethe, et ses dix-huit minutes forment un tout diaboliquement immersif, une pièce particulièrement ambitieuse où on passe par toutes les émotions.
Abandoned Peaks sera une toute autre bestiole, puisque le morceau emmènera le groupe à la frontière d'un Black/Doom abrasif où le trombone se fera particulièrement angoissant dans une ambiance étouffante, il sera juste un peu dommage que tout cela tourne très vite en rond et ne va nulle part, c'est un joli exercice de style au mieux, avec des idées pas suffisamment développées, The Main Devide est un pur concentré de Sear Bliss en mode filler, c'est à dire quelque peu en pilotage automatique où tout est assez prévisible et sans surprise, il en reste un morceau correct qui peine à décoller vraiment hormis quelques accélérations brutales qui poutrent.
Difficile de trouver un groupe qui sonne comme Sear Bliss, et pas seulement à cause de la présence d'un trombone, Letters form the Edge apparaît vite comme un véritable condensé de toute l'histoire de Sear Bliss, ce n'est pas le plus expérimental ni le plus novateur, mais une réaffirmation de ce qu'est le groupe en son cœur, un groupe singulier à la vision du Black qui n'est que la sienne, et même si on pourra toujours reprocher certaines longueurs et cette approche un peu moins aventureuse cette fois-ci, il n'en reste pas moins que Letters form the Edge renoue avec le passé glorieux du groupe, et on ne peux qu'espérer qu'il serve de point de départ d'une nouvelle épopée.