Portal a toujours été ce groupe australien mystérieux de Death abstrait noisy blackisé à la densité infernale doublée d'une exemplaire non-linéarité dans la construction de pièces ridiculement chaotiques, bref, de véritables terroristes sonores depuis leur premier album Seepia il y a plus de quinze ans... et une trajectoire en chute libre aussi, car Portal s'est lentement mais surement enfermé dans son propre intégrisme sonore au point qu'il ne restait plus grand chose de palpable dans un Vexovoid comme point culminant d'un maelstrom sonore complètement déstructuré, comme si la volonté de créer des ambiances suffocantes et pernicieuses pouvait se suffire à elle-même au détriment des bases Death Metal désormais anéanties dans un nexus cataclysmique.
Après ce qui peut donc être considéré comme une véritable déconvenue, il était peut-être temps pour Portal de se recentrer sur l'essentiel, et de finalement rebâtir ce qu'ils avaient progressivement annihilé, à moins que ce soit autre chose, car après toutes les expérimentations douloureuses, ION pourrait également être la première étape d'une reconstruction totale apte à emmener le groupe dans une autre dimension...
ION, c'est avant tout l'histoire d'une mutation sonore qui voit enfin Portal évoluer au grand jour, et sorti de son brouillard nébuleux, libéré de certaines contraintes sonores qui le voyait constamment privilégier les atmosphères et les structures insondables, c'est une toute autre bestiole à laquelle nous avons affaire, presque encore plus terrifiante que par le passé lorsqu'elle était tapie dans l'ombre, ce manque d'opacité ne signifie pas pour autant clarté dans le cas de Portal, Ion est probablement l'album le plus accessible des australiens, mais d'un point de vu formel seulement, car sur le fond, Portal va se montrer encore plus audacieux et tumultueux, déployant une force brute et primale qui se mêle au raffinement de structures faites de cassures abruptes et d'arabesques vertigineuses jusqu'à la nausée.
Libéré de sa production lo-fi, c'est un ESP Ion Age en forme d'enchevêtrement de riffs, de dissonances et de Blast-beats qui vous explosera à la gueule avec une sauvagerie et une intensité qui n'était que supposée auparavant, Portal évolue dans un Death Metal non-linéaire et abstrait, proche de l'école Luc Lemay évidemment, mais en version Portal, c'est à dire perturbant du début à la fin, terrifiant d'intensité, avec ce chant étouffé et nauséeux, incantations dans le néant et rugissements abjects, qui s'insinuent dans un déluge sonore à l'intensité étouffante, Husk retrouvera quelques atmosphères poisseuses, seulement pour sublimer un matraquage terrorisant, les australiens jouant encore sur leur propension à la répétitivité afin de créer ce sentiment d'abandon hypnotique qui leur est propre.
Phreqs rajoutera à la tambouille une bonne grosse louche de comportement erratique, un chaos où se s'entrechoquent brutalement les dimensions de Gorguts et de Jute Gyte pour un résultat apocalyptique, bruitiste, presque industriel dans son caractère répétitif, où les dissonances deviennent de lointains échos obsédants dans une machinerie rythmique martelant jusqu'au grotesque, Crone jouera la carte de la diversité dans une approche plus lourde et menaçante, renforçant l'impact des tumultueuses cassures de rythmes et des soubresauts brutaux, là où Revault of Volts emploiera un rythme frénétique et épileptique ainsi que quelques légères colorations Black, Portal insiste sur la force et la vitesse d’exécution, et ça tape fort, terriblement fort même.
Il est dommageable qu'à partir de là, la dernière partie de l'album soit quelque peu décousue, avec un Portal qui perd parfois le fil et fasse un peu n'importe quoi, Spores sera un pur moment de terrorisme auditif bruitiste, sorte d'industriel noise ultra brutal posé là complètement au hasard sans aucune justification, Phathom est un morceau brinquebalant, bordélique, sans structure précise, un patchwork de choses qui ne vont pas ensemble et qui se succèdent pendant trois minutes de la façon la plus erratique possible, Olde Guarde jouera péniblement son rôle de morceau de clôture trop long, une sorte de necro-Black/Death abstrait lourdingue qui évoluera de manière honteusement prévisible vers l'atmosphérique oppressant, c'est dommage d'avoir un dernier quart-d'heure pas terrible quand on parle d'un album qui en fait trente-six, et même si tout n'est pas jeter, on est quand même largement en dessous des six premiers morceaux.
ION est un album étrange dans son concept, à la fois très proche du premier album Seepia, tout en en étant le plus à l'opposé possible, Portal déploie ici un Death abstrait non-conventionnel qui se met à nu, sans artifices, dans un déluge sonore à la brutalité fascinante, traversé de traits de violence nihiliste et sadique, Portal ne se cache plus derrière son rideau de fumée lo-fi atmosphérique et déferle sur l'univers en bête affamée et enragée, c'est brutal, extrémiste, une annihilation terrifiante de par l'énergie et l'intensité déployée, et même si l'album s'écroule sur la fin, ce n'est que la preuve qu'il y a encore de la place pour des améliorations et de nouvelles expérimentations, il est évident que cette mutation sonore, cette refondation en quelque sorte, ne plaira pas à tout le monde, mais cela fait bien longtemps que Portal n'avait pas été aussi intéressant, vivement la suite.
Après ce qui peut donc être considéré comme une véritable déconvenue, il était peut-être temps pour Portal de se recentrer sur l'essentiel, et de finalement rebâtir ce qu'ils avaient progressivement annihilé, à moins que ce soit autre chose, car après toutes les expérimentations douloureuses, ION pourrait également être la première étape d'une reconstruction totale apte à emmener le groupe dans une autre dimension...
ION, c'est avant tout l'histoire d'une mutation sonore qui voit enfin Portal évoluer au grand jour, et sorti de son brouillard nébuleux, libéré de certaines contraintes sonores qui le voyait constamment privilégier les atmosphères et les structures insondables, c'est une toute autre bestiole à laquelle nous avons affaire, presque encore plus terrifiante que par le passé lorsqu'elle était tapie dans l'ombre, ce manque d'opacité ne signifie pas pour autant clarté dans le cas de Portal, Ion est probablement l'album le plus accessible des australiens, mais d'un point de vu formel seulement, car sur le fond, Portal va se montrer encore plus audacieux et tumultueux, déployant une force brute et primale qui se mêle au raffinement de structures faites de cassures abruptes et d'arabesques vertigineuses jusqu'à la nausée.
Libéré de sa production lo-fi, c'est un ESP Ion Age en forme d'enchevêtrement de riffs, de dissonances et de Blast-beats qui vous explosera à la gueule avec une sauvagerie et une intensité qui n'était que supposée auparavant, Portal évolue dans un Death Metal non-linéaire et abstrait, proche de l'école Luc Lemay évidemment, mais en version Portal, c'est à dire perturbant du début à la fin, terrifiant d'intensité, avec ce chant étouffé et nauséeux, incantations dans le néant et rugissements abjects, qui s'insinuent dans un déluge sonore à l'intensité étouffante, Husk retrouvera quelques atmosphères poisseuses, seulement pour sublimer un matraquage terrorisant, les australiens jouant encore sur leur propension à la répétitivité afin de créer ce sentiment d'abandon hypnotique qui leur est propre.
Phreqs rajoutera à la tambouille une bonne grosse louche de comportement erratique, un chaos où se s'entrechoquent brutalement les dimensions de Gorguts et de Jute Gyte pour un résultat apocalyptique, bruitiste, presque industriel dans son caractère répétitif, où les dissonances deviennent de lointains échos obsédants dans une machinerie rythmique martelant jusqu'au grotesque, Crone jouera la carte de la diversité dans une approche plus lourde et menaçante, renforçant l'impact des tumultueuses cassures de rythmes et des soubresauts brutaux, là où Revault of Volts emploiera un rythme frénétique et épileptique ainsi que quelques légères colorations Black, Portal insiste sur la force et la vitesse d’exécution, et ça tape fort, terriblement fort même.
Il est dommageable qu'à partir de là, la dernière partie de l'album soit quelque peu décousue, avec un Portal qui perd parfois le fil et fasse un peu n'importe quoi, Spores sera un pur moment de terrorisme auditif bruitiste, sorte d'industriel noise ultra brutal posé là complètement au hasard sans aucune justification, Phathom est un morceau brinquebalant, bordélique, sans structure précise, un patchwork de choses qui ne vont pas ensemble et qui se succèdent pendant trois minutes de la façon la plus erratique possible, Olde Guarde jouera péniblement son rôle de morceau de clôture trop long, une sorte de necro-Black/Death abstrait lourdingue qui évoluera de manière honteusement prévisible vers l'atmosphérique oppressant, c'est dommage d'avoir un dernier quart-d'heure pas terrible quand on parle d'un album qui en fait trente-six, et même si tout n'est pas jeter, on est quand même largement en dessous des six premiers morceaux.
ION est un album étrange dans son concept, à la fois très proche du premier album Seepia, tout en en étant le plus à l'opposé possible, Portal déploie ici un Death abstrait non-conventionnel qui se met à nu, sans artifices, dans un déluge sonore à la brutalité fascinante, traversé de traits de violence nihiliste et sadique, Portal ne se cache plus derrière son rideau de fumée lo-fi atmosphérique et déferle sur l'univers en bête affamée et enragée, c'est brutal, extrémiste, une annihilation terrifiante de par l'énergie et l'intensité déployée, et même si l'album s'écroule sur la fin, ce n'est que la preuve qu'il y a encore de la place pour des améliorations et de nouvelles expérimentations, il est évident que cette mutation sonore, cette refondation en quelque sorte, ne plaira pas à tout le monde, mais cela fait bien longtemps que Portal n'avait pas été aussi intéressant, vivement la suite.