Je dois bien vous avouer que je n'étais pas trop chaud à l'idée d'écouter ce nouveau Suffocation, c'est pourtant un groupe que j'adore, notamment parce que je considère encore aujourd'hui Pierced From Within comme étant l'un des plus importants chefs-d'oeuvre de toute l'histoire du Death Metal, mais je ne sais pas trop, ça ne me disait rien, il faut dire aussi que même si Pinnacle of Bedlam en 2014 était loin d'être mauvais, ce n'était pas non plus le disque du siècle.
Bref, Suffocation était presque devenu dans mon inconscient ce groupe légendaire qui sort toujours le même disque tous les trois-quatre ans en capitalisant sur son statut, du genre efficace mais facilement oubliable, sauf qu'on parle de Suffocation là, et pas de ce qu'est devenu Incantation, on est au niveau au-dessus, et ...of the Dark Light, bien que diablement conforme à ce que l'on attendait d'un album de Suffocation, va s'avérer étrangement bon, et ne tournons pas autour du pot, le meilleur disque de l'époque moderne post-reformation du groupe.
Parce que bon, il faut bien se rendre à l'évidence, jamais Suffocation ne parviendra à surpasser ses classiques des années 90, il pourra au mieux s'en approcher même si chaque année qui passe l'éloigne de cet objectif si tant est que cela en soit un pour le groupe, Pinnacle of Bedlam était par exemple un disque correct, très efficace, brutal, technique, mais pas du tout intéressant ou particulièrement passionnant, ce qui n'empêche pas qu'il remplissait sa fonction d'album de plus, qualitativement cohérent dans la discographie du groupe, où l'on sentait bien que le but était davantage de ne pas décevoir plutôt que de tenter d'aller de l'avant.
Quatre années plus tard, Of the Dark Light est une toute autre bestiole, comme c'est devenu une habitude récemment dans le groupe, il y a eu du changement de personnel, le guitariste Guy Marchais et le batteur Dave Culross sont partis, remplacés par deux inconnus, mais fort heureusement, et c'est presque tout ce qui importe, le duo infernal Terrance Hobbs et Frank Mullen sont toujours là, d'ailleurs tant qu'il seront là tout ira bien chez Suffocation, et comme je l'ai dit plus haut, tout va bien pour le groupe en 2017.
Of the Dark Light n'est bien évidemment pas marqué par des évolutions profondes, Suffocation n'est pas devenu un groupe de Tech-Death abstrait en suivant la mode actuelle, il est toujours carnassier et son Tech-Death aime triturer la bidoche, ce nouvel album va être très proche de Pinnacle of Bedlam, technique, bourrin, efficace, concis, sauf que cette fois-ci, Suffocation va ajouter tout ce qui manquait il y a quatre ans pour relever la sauce, c'est à dire la maîtrise de l'espace et du temps, la plupart des morceaux d'Of the Dark Light seront marqués par de nombreuses variations structurelles, des changements parfois frénétiques, comme à la grande époque, qui vont faire que Of the Dark Light soit un album particulièrement moderne mais en même temps traversé par une succulente vibe old-school, pour simplifier, on se fera beaucoup moins chier à l'écoute de ce nouveau disque, il n'y aura rien de neuf dans le son Suffocation, mais tous les éléments seront utilisés différemment dans des structures distordues.
Clarity Through Deprivation ouvre l'album de manière tout ce qu'il y a de plus classique, avec une efficacité redoutable et un savoir-faire inégalé, notamment un breakdown foutrement monstrueux, il n'y a aucune surprise là-dedans, entendons-nous bien, si vous avez déjà écouté un morceau de Suffocation avant cet album, il respecte à 100% le cahier des charges habituel, mais déjà on note cette volonté de proposer une tambouille plus versatile qui conserverait l'efficacité que l'on connait au groupe, presque sans moment de pause on plonge direct dans le second morceau The Warmth Within the Dark pour une véritable leçon de brutalité, et c'est peut-être là que réside le secret de l'album, plutôt que de faire une collection de brûlots Death Metal, Suffocation nous a pondu un album qui fonctionne presque comme un long titre d'une quarantaine de minutes, où chaque pièce a tendance à plonger dans la suivante, ce qui rend l'album plutôt dynamique et diablement cohérent malgré les changements de structures frénétiques.
Of the Dark Light a donc ce flux particulier qui donne l'impression très immersive d'écouter un long morceau, ce qui permet à Suffocation de se libérer de son format habituel, et de casser systématiquement les structures de ses morceaux en cours de route, la méthode a également tendance à conférer à l'album une dimension progressive que l'on attendait pas forcément de la part de Suffocation, de ce fait, difficile de sortir un morceau en particulier tant Suffocation ne respecte pas les règles et les structures, s'offrant une liberté d'action inédite chez eux, cela permet également d'avoir un album particulièrement varié, naviguant entre le Groove sinistre et une violence directe et déshumanisée, sans oublier certains mid-tempo ravageurs.
Bien sûr, j'ai lâché le mot progressif dans la chronique, mais rassurez-vous, ça va surtout méchamment saucer et botter des culs, car Suffocation propose ce qu'il sait faire de mieux, du Death viscéral, brutal, technique, aux enchevêtrements de riffs et de leads qui succèdent à des Breakdowns sinistres à la précision chirurgicale, suffocation propose un package qui t'écrabouille la gueule sans aucune pitié, le fait que l'album soit très court avec ses trente-cinq minutes au compteur joue à plein dans ce revigorant surcroît d’efficacité, on passe d'un riff à un autre au sein d'un Tech-Death qui passe également d'une structure à une autre sans que cela soit foireux ou bancal, car le songwritting est tout simplement hallucinant, de ce point de vue là, concernant le Death Metal que l'on qualifiera d'à l'ancienne, vous n'écouterez surement pas mieux cette année.
Je n'avais pas forcément prévu que 2017 soit marquée par le retour en forme d'Immolation et encore moins que Suffocation allait sortir son meilleur album post-reformation avec Of the Dark Light.
Certes, ce n'est pas non plus parfait, avec un son de batterie un poil trop synthétique et une compression un peu trop importante même s'il y a du progrès de ce côté-là, mais après un Pinnacle of Bedlam un peu plat et sans surprise, Of the Dark Light est une grosse claque dans la gueule à laquelle je n'étais pas préparé, avec un songwritting au top, un riffing toujours aussi monstrueux de la part de Hobbs et le chant rageur et vicieux de Mullen qui s'ajoute à une section rythmique massive d'une précision diabolique, Suffocation vient de sortir l'un des meilleurs albums de Death de l'année, point barre.
Bref, Suffocation était presque devenu dans mon inconscient ce groupe légendaire qui sort toujours le même disque tous les trois-quatre ans en capitalisant sur son statut, du genre efficace mais facilement oubliable, sauf qu'on parle de Suffocation là, et pas de ce qu'est devenu Incantation, on est au niveau au-dessus, et ...of the Dark Light, bien que diablement conforme à ce que l'on attendait d'un album de Suffocation, va s'avérer étrangement bon, et ne tournons pas autour du pot, le meilleur disque de l'époque moderne post-reformation du groupe.
Parce que bon, il faut bien se rendre à l'évidence, jamais Suffocation ne parviendra à surpasser ses classiques des années 90, il pourra au mieux s'en approcher même si chaque année qui passe l'éloigne de cet objectif si tant est que cela en soit un pour le groupe, Pinnacle of Bedlam était par exemple un disque correct, très efficace, brutal, technique, mais pas du tout intéressant ou particulièrement passionnant, ce qui n'empêche pas qu'il remplissait sa fonction d'album de plus, qualitativement cohérent dans la discographie du groupe, où l'on sentait bien que le but était davantage de ne pas décevoir plutôt que de tenter d'aller de l'avant.
Quatre années plus tard, Of the Dark Light est une toute autre bestiole, comme c'est devenu une habitude récemment dans le groupe, il y a eu du changement de personnel, le guitariste Guy Marchais et le batteur Dave Culross sont partis, remplacés par deux inconnus, mais fort heureusement, et c'est presque tout ce qui importe, le duo infernal Terrance Hobbs et Frank Mullen sont toujours là, d'ailleurs tant qu'il seront là tout ira bien chez Suffocation, et comme je l'ai dit plus haut, tout va bien pour le groupe en 2017.
Of the Dark Light n'est bien évidemment pas marqué par des évolutions profondes, Suffocation n'est pas devenu un groupe de Tech-Death abstrait en suivant la mode actuelle, il est toujours carnassier et son Tech-Death aime triturer la bidoche, ce nouvel album va être très proche de Pinnacle of Bedlam, technique, bourrin, efficace, concis, sauf que cette fois-ci, Suffocation va ajouter tout ce qui manquait il y a quatre ans pour relever la sauce, c'est à dire la maîtrise de l'espace et du temps, la plupart des morceaux d'Of the Dark Light seront marqués par de nombreuses variations structurelles, des changements parfois frénétiques, comme à la grande époque, qui vont faire que Of the Dark Light soit un album particulièrement moderne mais en même temps traversé par une succulente vibe old-school, pour simplifier, on se fera beaucoup moins chier à l'écoute de ce nouveau disque, il n'y aura rien de neuf dans le son Suffocation, mais tous les éléments seront utilisés différemment dans des structures distordues.
Of the Dark Light a donc ce flux particulier qui donne l'impression très immersive d'écouter un long morceau, ce qui permet à Suffocation de se libérer de son format habituel, et de casser systématiquement les structures de ses morceaux en cours de route, la méthode a également tendance à conférer à l'album une dimension progressive que l'on attendait pas forcément de la part de Suffocation, de ce fait, difficile de sortir un morceau en particulier tant Suffocation ne respecte pas les règles et les structures, s'offrant une liberté d'action inédite chez eux, cela permet également d'avoir un album particulièrement varié, naviguant entre le Groove sinistre et une violence directe et déshumanisée, sans oublier certains mid-tempo ravageurs.
Bien sûr, j'ai lâché le mot progressif dans la chronique, mais rassurez-vous, ça va surtout méchamment saucer et botter des culs, car Suffocation propose ce qu'il sait faire de mieux, du Death viscéral, brutal, technique, aux enchevêtrements de riffs et de leads qui succèdent à des Breakdowns sinistres à la précision chirurgicale, suffocation propose un package qui t'écrabouille la gueule sans aucune pitié, le fait que l'album soit très court avec ses trente-cinq minutes au compteur joue à plein dans ce revigorant surcroît d’efficacité, on passe d'un riff à un autre au sein d'un Tech-Death qui passe également d'une structure à une autre sans que cela soit foireux ou bancal, car le songwritting est tout simplement hallucinant, de ce point de vue là, concernant le Death Metal que l'on qualifiera d'à l'ancienne, vous n'écouterez surement pas mieux cette année.
Je n'avais pas forcément prévu que 2017 soit marquée par le retour en forme d'Immolation et encore moins que Suffocation allait sortir son meilleur album post-reformation avec Of the Dark Light.
Certes, ce n'est pas non plus parfait, avec un son de batterie un poil trop synthétique et une compression un peu trop importante même s'il y a du progrès de ce côté-là, mais après un Pinnacle of Bedlam un peu plat et sans surprise, Of the Dark Light est une grosse claque dans la gueule à laquelle je n'étais pas préparé, avec un songwritting au top, un riffing toujours aussi monstrueux de la part de Hobbs et le chant rageur et vicieux de Mullen qui s'ajoute à une section rythmique massive d'une précision diabolique, Suffocation vient de sortir l'un des meilleurs albums de Death de l'année, point barre.
Track Listing:
1. Clarity Through Deprivation 04:04
2. The Warmth Within the Dark 03:39
3. Your Last Breaths 04:36
4. Return to the Abyss 03:56
5. The Violation 03:41
6. Of the Dark Light 03:41
7. Some Things Should Be Left Alone 03:23
8. Caught Between Two Worlds 04:19
9. Epitaph of the Credulous 03:58