Sloth Herder est un quatuor américain qui nous vient du fin fond du Maryland, formé en 2009, il s'est rodé avec quelques EP et un split de qualité, et comme tout groupe underground de qualité venant du Maryland, c'est tout naturellement qu'il se retrouve signé pour son premier album chez les toujours excellents gars de Grimoire Records, cet hybride studio-label qui ne vous est normalement pas étranger si vous suivez ce blog régulièrement, et qui ne s'est jamais beaucoup trompé dans ses productions, et ce n'est pas avec No Pity, No Sunrise que ça va commencer, attention, ça va envoyer de la grosse tartine de poutre dans la gueule.
Pour une fois, définir la musique de Sloth Herder ne sera pas un exercice bien compliqué, ici, on a du Grindcore et du Black Metal, c'est tout, du primitif, du bourrin, de l'ultra-violence ténébreuse et raw sans aucune concession, et comme cela fait environ cinq ans qu'on a plus de nouvelles des excellents italiens de The Secret, ce premier album des américains tombe bien histoire de satisfaire les besoins primaires des raffinés amateurs de Black Grind.
No Pity, No Sunrise, le titre a le mérite d'annoncer la couleur, enfin, quand je dis couleur c'est façon de parler, vous vous doutez bien que tout sera sombre dans le Black grind désespéré de Sloth Herder, c'est d'ailleurs tout le fun d'un album comme ça, c'est qu'il n'y en a justement aucune trace, de fun, Sloth Herder pratique un Black/Grind complètement punitif, dissonant et énergique, où les atmosphères nébuleuses du Black viennent se mêler à un Grindcore délicieusement frontal balancé à fond la caisse sans aucune forme de pitié.
L'impression que dégage Sloth Herder, c'est d'être une sorte de version speedée de Lord Mantis, au autre regretté disparu, qui carburerait au crack, le groupe est capable de balancer du brûlot imparable dans la tronche comme le titre d'ouverture Antipathic Grades, mais aussi d'offrir à sa musique quelques variations Sludge qui lui permettent de développer des atmosphères à découper finement à la tronçonneuse, Doli Incapax par exemple aura une forte inclinaison au Sludge/Hardcore avant de proposer une avalanche de Blast beats sauvages et donc des changements de rythmes destinés à détruire la nuque d'un auditeur pas préparé à l'assaut, d'ailleurs ce n'est pas si bas-de-plafond que ça, Sloth Herder intègre aussi des éléments plus techniques, presque Mathcore dans des riffs et des structures qui ne sont pas sans rappeler du vieux converge.
En parlant d'assaut, même si le disque est très très violent, il n'en demeure pas moins que Sloth Herder ne mise pas tout sur la vitesse et la brutalité, presque tous les morceaux contiendront des breakdowns sludge et autres ralentissements groovy d'où surgissent des mélodies infectieuses, et en plus d'un riffing plutôt fascinant et efficace, il faut noter un chant tout ce qu'il y a de plus dégueulasse où le vocaliste vomit sa haine du monde avec un growl criard qui met vraiment mal à l'aise, de la même manière, Sloth Herder n'est pas avare de dissonance sulfureuse et n'hésite pas à jouer quelques cartes plus atmosphériques, sur les quatorze pistes de l'album (pour un petit trente-cinq minutes), quatre sont des interludes instrumentales qui s'intègrent admirablement bien à l'ensemble, elles permettent également de respirer un peu, entre deux brûlots de violence dépressive et nihiliste, mention spéciale à un excellent et effroyablement lourd Anhedonic Pt. 2 dont on aurait aimé qu'il serve d'introduction et de build up à un morceau plutôt que d'être perdu sans liaisons comme ça entre deux titres.
Inutile de préciser que tout cela est admirablement produit, c'est comme à l'accoutumée Noel Mueller qui s'est occupé de bricoler un son raw et claustrophobique très saturé afin de rendre la musique de Sloth Herder particulièrement punitive sans pour autant être trop brickwallé.
No Pity, No Sunrise, le titre a le mérite d'annoncer la couleur, enfin, quand je dis couleur c'est façon de parler, vous vous doutez bien que tout sera sombre dans le Black grind désespéré de Sloth Herder, c'est d'ailleurs tout le fun d'un album comme ça, c'est qu'il n'y en a justement aucune trace, de fun, Sloth Herder pratique un Black/Grind complètement punitif, dissonant et énergique, où les atmosphères nébuleuses du Black viennent se mêler à un Grindcore délicieusement frontal balancé à fond la caisse sans aucune forme de pitié.
L'impression que dégage Sloth Herder, c'est d'être une sorte de version speedée de Lord Mantis, au autre regretté disparu, qui carburerait au crack, le groupe est capable de balancer du brûlot imparable dans la tronche comme le titre d'ouverture Antipathic Grades, mais aussi d'offrir à sa musique quelques variations Sludge qui lui permettent de développer des atmosphères à découper finement à la tronçonneuse, Doli Incapax par exemple aura une forte inclinaison au Sludge/Hardcore avant de proposer une avalanche de Blast beats sauvages et donc des changements de rythmes destinés à détruire la nuque d'un auditeur pas préparé à l'assaut, d'ailleurs ce n'est pas si bas-de-plafond que ça, Sloth Herder intègre aussi des éléments plus techniques, presque Mathcore dans des riffs et des structures qui ne sont pas sans rappeler du vieux converge.
En parlant d'assaut, même si le disque est très très violent, il n'en demeure pas moins que Sloth Herder ne mise pas tout sur la vitesse et la brutalité, presque tous les morceaux contiendront des breakdowns sludge et autres ralentissements groovy d'où surgissent des mélodies infectieuses, et en plus d'un riffing plutôt fascinant et efficace, il faut noter un chant tout ce qu'il y a de plus dégueulasse où le vocaliste vomit sa haine du monde avec un growl criard qui met vraiment mal à l'aise, de la même manière, Sloth Herder n'est pas avare de dissonance sulfureuse et n'hésite pas à jouer quelques cartes plus atmosphériques, sur les quatorze pistes de l'album (pour un petit trente-cinq minutes), quatre sont des interludes instrumentales qui s'intègrent admirablement bien à l'ensemble, elles permettent également de respirer un peu, entre deux brûlots de violence dépressive et nihiliste, mention spéciale à un excellent et effroyablement lourd Anhedonic Pt. 2 dont on aurait aimé qu'il serve d'introduction et de build up à un morceau plutôt que d'être perdu sans liaisons comme ça entre deux titres.
Inutile de préciser que tout cela est admirablement produit, c'est comme à l'accoutumée Noel Mueller qui s'est occupé de bricoler un son raw et claustrophobique très saturé afin de rendre la musique de Sloth Herder particulièrement punitive sans pour autant être trop brickwallé.
No Pity, No Sunrise, tout est dans le titre, tout est délicieusement laid chez Sloth Herder, les dissonances, les riffs, le chant, les atmosphères, ce premier album est plutôt impressionnant par sa maturité, également par cette capacité à jouer sur les dynamiques sonores, les structures et même les genres, car en plus du Black et du Grindcore vient se greffer une forte dose de Sludge qui ne renforce que davantage le sentiment de malaise et de nausée LordMantisienne qui imprègne cet hybride malade et violent, un premier album sans concession et perturbant, qui mérite que l'on s'attarde sur son cas, à condition d'avoir le cœur bien accroché.