Si vous ne connaissez pas Ved Buens Ende, je ne peux plus rien pour vous, mais vous pouvez vous rattraper, vu qu'après tout le groupe n'a sorti qu'un seul album, Written in Waters, en 1995, et quel album putain de bordel de merde, l'un des albums les plus importants, non pas du Metal en général, faut pas déconner non plus, mais de toute la scène Avant-Garde norvégienne, Ved Buens Ende est une influence majeure pour le mouvement.
Pourquoi je vous parle de Ved buens ende dans cette chronique? Tout simplement car Virus, c'est un peu Ved Buens Ende, ok, Vicotnik n'est pas dans le projet (ce qui ne l'empêche pas de faire une honnête petite carrière chez Dødheimsgard), mais on a le grand Carl-Michael Eide, alias Czral, aux manettes, accompagné de Plenum et Einar Sjursø, déjà présent lors de la tentative avortée de résurrection de Ved Buens Ende il y a une dizaine d'années...
Pourquoi je vous parle de Ved buens ende dans cette chronique? Tout simplement car Virus, c'est un peu Ved Buens Ende, ok, Vicotnik n'est pas dans le projet (ce qui ne l'empêche pas de faire une honnête petite carrière chez Dødheimsgard), mais on a le grand Carl-Michael Eide, alias Czral, aux manettes, accompagné de Plenum et Einar Sjursø, déjà présent lors de la tentative avortée de résurrection de Ved Buens Ende il y a une dizaine d'années...
Bref, Virus, c'est Ved Buens Ende, mais en même temps, ce n'est pas du tout Ved Buens Ende, en tout cas, même si la comparaison était plus ou moins judicieuse au tout début du projet il y a plus de dix ans, elle n'a désormais plus lieu d'être car au fil des albums, Virus s'est largement éloigné de cette influence pesante afin de développer quelque chose de radicalement différent, même si bien sûr, on pourrait voir dans cette évolution ce qu'aurait éventuellement pu donner Ved Buens Ende s'il avait poursuivi sa route, mais on ne le saura jamais, de toute façon, avec un gaillard comme Carl-Michael Eide, on ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre tant la trajectoire peut être difficile à suivre.
Une autre chose qui a changé chez Virus, c'est l'abandon progressif du Black Metal dans la tambouille, cette évolution était déjà notable entre The Black Flux et The Agent That Shapes the Desert, elle le sera encore davantage cinq ans plus tard avec Memento Collider, car pour ce quatrième album, on est de plein pied dans l'Avant-Garde dans tout ce qu'il a de plus hermétique, non-conventionnel, et aux concepts plutôt abscons, difficile à appréhender, surement, mais Czral va réussir le véritable tour de force de rendre Memento Collider, malgré toutes les digressions et maniements de concepts narratifs surréalistes, complètement accessible au plus grand nombre, disons que l'album a plusieurs degré de lecture et peut plaire à plein de personnes pour des raisons différentes, sinon j'imagine bien aussi que certains détesteront le bouzin. ¯\_(ツ)_/¯
Une autre chose qui a changé chez Virus, c'est l'abandon progressif du Black Metal dans la tambouille, cette évolution était déjà notable entre The Black Flux et The Agent That Shapes the Desert, elle le sera encore davantage cinq ans plus tard avec Memento Collider, car pour ce quatrième album, on est de plein pied dans l'Avant-Garde dans tout ce qu'il a de plus hermétique, non-conventionnel, et aux concepts plutôt abscons, difficile à appréhender, surement, mais Czral va réussir le véritable tour de force de rendre Memento Collider, malgré toutes les digressions et maniements de concepts narratifs surréalistes, complètement accessible au plus grand nombre, disons que l'album a plusieurs degré de lecture et peut plaire à plein de personnes pour des raisons différentes, sinon j'imagine bien aussi que certains détesteront le bouzin. ¯\_(ツ)_/¯
Memento Collider sera donc un disque pas franchement évident ni immédiat, délesté de son énergie Black, ce Virus en liberté va prendre à malin plaisir à prendre l'auditeur à contre-pied, et également à repousser toutes les limites du genre, Memento Collider est un album d'émotion et de mouvement, où il est principalement question de tisser des canevas complexes, avec une fluidité et un sens du mouvement déconcertant de prime abord, mais étrangement addictif et diaboliquement immersif, Memento Collider est en quelque sorte à rapprocher de la démarche d'un film indépendant alternatif et expérimental, bref, du pur Avant-Garde où les codes ne sont plus que de lointaines références distordues à l'extrême, qui fait également rentrer l'album dans la case du progressif.
Virus va proposer de longs morceaux, très denses mais jamais confus, qui semblent constamment plonger les uns dans les autres au fur et à mesure de la progression de l'album, multipliant motifs et figures de style, semblant parfois les décliner, les modifier, d'un titre à l'autre, formant un panorama complexe qui se dévoile lentement, car il ne faudra pas s'attendre à tout comprendre dès la première écoute, Virus va emprunter tous les détours possibles au gré de son imagination, maniant les changements de tempo en douceur, fluide et limpide malgré la complexité du canevas, mêlant le chant théâtral de Czral aux chevauchées galopantes dans une atmosphère irréelle et hypnotique (Steamer), s'autorisant même une petite incartade Surf-Rock sucrée et saccadée avec un Gravity Seeker que l'on pourrait rapprocher d'une version norvégienne de Hail Spirit Noir.
Virus atteint ici, dans un genre très différent de ses débuts, une profondeur qu'on ne lui connaissait pas encore, et finalement, les norvégiens viennent de nous livrer ce que l'on peut véritablement appelé le disque de la maturité, l'oeuvre d'un groupe sûr de lui et de sa capacité à dépasser toutes les normes du genre, le tout sans prétention ni pédanterie, Memento Collider transpire une certaine honnêteté, une sincérité, le groupe ne cache pas un manque de fond par une forme volontairement trop complexe pour distraire l'auditeur, ici, la forme est aussi travaillé que le fond, album de textures, de mouvement, d'atmosphères, Memento Collider voit Virus faire preuve d'une incroyable sophistication et d'un raffinement extrême, où chaque bifurcation prend un sens particulier dans la globalité d'une oeuvre en tout point singulière et brillante.