Il n'y a pas eu de chroniques en rafale pour novembre, il n'y en aura pas non plus en décembre, l'année est quasiment terminée, les grosses sorties sont derrières nous, et l'actualité est très faible en ce moment, c'est l'occasion pour moi de continuer à vous proposer des chroniques de trucs plus underground mais souvent très intéressants, voir de parfois rattraper mon retard en vous parlant d'albums sortis il y a déjà quelque temps, ça tombe bien, ce Litany des américains de Dead to a Dying World tombe dans les deux catégories, l'album est sorti en octobre, et il est tout à fait possible que vous soyez passé à côté du fait du manque d'éclairage entourant sa sortie, session de rattrapage obligatoire donc, car Litany est de ce genre d'album qui ne laisse pas indifférent.
Vu le nom du groupe, ce ne seront pas franchement la gaieté et la joie de vivre qui seront au programme de litanie, Dead to a Dying Word a davantage un nom à faire du Doom, et d'une certaine manière, c'est le cas, mais pas seulement, l'orchestre texan pratique le mélange des genres rendant leur musique assez difficile à cartographier, il sera principalement question de Doom, de Black, de Sludge, et d'atmosphérique, ce dernier point sera d'ailleurs très important pour le groupe en ce qui concerne l'élaboration de très très longues pièces mélancoliques et enchanteresses.
Atmosphérique, mais aussi particulièrement Heavy, Litany emprunte autant au post-Black qu'à du Mastodon pour le sludge aérien mélodramatique, et Dead to a Dying World s'avère un bien curieux animal, capable de poussées de violence extrême et de longues pauses introspectives, il est à noter que l'orchestre est particulièrement étoffé, incluant une violoniste (du violon alto, ou un truc comme ça, un grand violon quoi) et deux chanteurs, dont une pour le chant féminin, on trouve aussi dans le groupe de la guitare baryton, de l'acoustique et du piano, ainsi que tout un tas d'éléments orchestraux (Dulcimer notamment) permettant à la musique des texans d'atteindre un certain niveau de richesse et de raffinement, surtout sur les passages les plus calmes.
The Hunt Eternal, qui ouvre l'album, est une véritable déclaration d'intention pour Dead to a Dying World, qui nous offre un bon gros pavé de plus de seize minutes pour nous mettre dans le bain, et si au début on ne sera pas trop surpris de retrouver le post-Black à trémolo et à hurlements sauvages déjà présent sur le premier album éponyme sorti en 2011, l'apparition du violon va donner une succulente combinaison, comme peut parfois le faire un Panopticon, mais avec quelques digressions savamment distillées tout au long du morceau, un chant clair de Brett Campbell de Pallbearer donnant une certaine coloration Sludge/Doom atmosphérique, qui reviendra un peu plus tard en duo avec Jamie Myers de Sabbath Assembly (dont fait également parti la violoniste), c'est à partir de ce moment là que le morceau va s'engouffrer dans la description d'un long paysage mélancolique et atmosphérique, qui ne fera que mettre en valeur le retour du Black pour un moment plutôt intense, ce long passage central mettant également en place un long build-up qui parviendra à maintenir la tension jusqu'à une fin tout en émotion et en subtilité.
Après un tel début d'album, petite pause avec un Cicatrix pensif et rêveur où l'on retrouve Jamie Myers et le chanteur Daron Beck pour un duo mystérieux et curieusement émouvant, un moment exclusivement orchestral d'un raffinement extrême, qui nous amène à Eventide, sorte de long build-up où le Black sera mis de côté pour faire place à un Doom atmosphérique de haute volée où le violon d'Eva Vonne sera particulièrement mis à contribution, formant quasiment la base du morceau, le growl et les quelques moments plus nerveux apportant un délicieux sentiment de malaise et de dangerosité, Beneath the Loam aura d'ailleurs le même type de progression, à la différence près que le climax sera plus impactant et davantage versé dans le Black avec un passage centrale carrément furibard.
Sick & Sunder sera une petite incartade folk orchestrale servant en quelque sorte d'introduction à la dernière pièce de l'album, Narcissus, qui nous emmènera dans un curieux voyage où les langoureux moments atmosphériques seront secoués de violents spasmes de Black rugueux, et ce sont les passages Doom brumeux, avec différents chants clairs qui s'entremêlent, qui serviront de transition entre les différentes facettes de cette construction une fois encore finement travaillée et orchestrée, il est d'ailleurs à noter que l'album jouit d'une excellente production, pas du tout compressée, mettant bien en valeur tous les instruments et les orchestrations, ainsi que les différentes textures de chant utilisées tout au long du disque.
Avec son second album, Dead to a Dying World renvoie son premier album à l'état de vague brouillon tant Litany est une oeuvre bien plus imposante et complexe, le son est meilleur, les compositions sont bien plus chiadées et aventureuses, tout le groupe a progressé pour nous proposer six compositions où se mêlent habilement et avec subtilité toutes les références du groupe.
Entre la violence ténébreuse et les moments de grâce atmosphérique voluptueuse, viennent s'insérer subtilement des références Doom et orchestrales baroques, pour un résultat incroyablement riche de textures et de saveurs, Litany est un long périple mélancolique et contemplatif, peut-être parfois un peu trop surchargé d'émotions et faisant preuve par moment de complexité inutile là où on aurait aimé un peu plus de simplicité, mais ces quelques défauts ne viendront pas gâcher le plaisir d'écoute d'un album, à la fois rugueux et délicat, qui ne laissera pas votre âme indifférente...
Atmosphérique, mais aussi particulièrement Heavy, Litany emprunte autant au post-Black qu'à du Mastodon pour le sludge aérien mélodramatique, et Dead to a Dying World s'avère un bien curieux animal, capable de poussées de violence extrême et de longues pauses introspectives, il est à noter que l'orchestre est particulièrement étoffé, incluant une violoniste (du violon alto, ou un truc comme ça, un grand violon quoi) et deux chanteurs, dont une pour le chant féminin, on trouve aussi dans le groupe de la guitare baryton, de l'acoustique et du piano, ainsi que tout un tas d'éléments orchestraux (Dulcimer notamment) permettant à la musique des texans d'atteindre un certain niveau de richesse et de raffinement, surtout sur les passages les plus calmes.
The Hunt Eternal, qui ouvre l'album, est une véritable déclaration d'intention pour Dead to a Dying World, qui nous offre un bon gros pavé de plus de seize minutes pour nous mettre dans le bain, et si au début on ne sera pas trop surpris de retrouver le post-Black à trémolo et à hurlements sauvages déjà présent sur le premier album éponyme sorti en 2011, l'apparition du violon va donner une succulente combinaison, comme peut parfois le faire un Panopticon, mais avec quelques digressions savamment distillées tout au long du morceau, un chant clair de Brett Campbell de Pallbearer donnant une certaine coloration Sludge/Doom atmosphérique, qui reviendra un peu plus tard en duo avec Jamie Myers de Sabbath Assembly (dont fait également parti la violoniste), c'est à partir de ce moment là que le morceau va s'engouffrer dans la description d'un long paysage mélancolique et atmosphérique, qui ne fera que mettre en valeur le retour du Black pour un moment plutôt intense, ce long passage central mettant également en place un long build-up qui parviendra à maintenir la tension jusqu'à une fin tout en émotion et en subtilité.
Après un tel début d'album, petite pause avec un Cicatrix pensif et rêveur où l'on retrouve Jamie Myers et le chanteur Daron Beck pour un duo mystérieux et curieusement émouvant, un moment exclusivement orchestral d'un raffinement extrême, qui nous amène à Eventide, sorte de long build-up où le Black sera mis de côté pour faire place à un Doom atmosphérique de haute volée où le violon d'Eva Vonne sera particulièrement mis à contribution, formant quasiment la base du morceau, le growl et les quelques moments plus nerveux apportant un délicieux sentiment de malaise et de dangerosité, Beneath the Loam aura d'ailleurs le même type de progression, à la différence près que le climax sera plus impactant et davantage versé dans le Black avec un passage centrale carrément furibard.
Sick & Sunder sera une petite incartade folk orchestrale servant en quelque sorte d'introduction à la dernière pièce de l'album, Narcissus, qui nous emmènera dans un curieux voyage où les langoureux moments atmosphériques seront secoués de violents spasmes de Black rugueux, et ce sont les passages Doom brumeux, avec différents chants clairs qui s'entremêlent, qui serviront de transition entre les différentes facettes de cette construction une fois encore finement travaillée et orchestrée, il est d'ailleurs à noter que l'album jouit d'une excellente production, pas du tout compressée, mettant bien en valeur tous les instruments et les orchestrations, ainsi que les différentes textures de chant utilisées tout au long du disque.
Avec son second album, Dead to a Dying World renvoie son premier album à l'état de vague brouillon tant Litany est une oeuvre bien plus imposante et complexe, le son est meilleur, les compositions sont bien plus chiadées et aventureuses, tout le groupe a progressé pour nous proposer six compositions où se mêlent habilement et avec subtilité toutes les références du groupe.
Entre la violence ténébreuse et les moments de grâce atmosphérique voluptueuse, viennent s'insérer subtilement des références Doom et orchestrales baroques, pour un résultat incroyablement riche de textures et de saveurs, Litany est un long périple mélancolique et contemplatif, peut-être parfois un peu trop surchargé d'émotions et faisant preuve par moment de complexité inutile là où on aurait aimé un peu plus de simplicité, mais ces quelques défauts ne viendront pas gâcher le plaisir d'écoute d'un album, à la fois rugueux et délicat, qui ne laissera pas votre âme indifférente...