J'aurais toujours une affection particulière pour Paradise Lost, un groupe que je suis quasiment depuis le début quand j'étais gamin, l'un des seuls groupes dont j'ai toute la discographie en physique (l'autre étant Dark Tranquillity), bref, cela fait de moi ce qu'on appelle un fanboy, même si je suis le premier à condamner fermement l'orientation prise et le caractère indigne des albums post One Second (que j'aime bien pour le coup, même si ça m'a pris du temps).
Depuis son album éponyme en 2005 où le redressement était perceptible, Paradise Lost a enchaîné les pavés sur le chemin de résurrection, avec les très bons In Requiem, Faith Divides Us, et le point culminant que représentait un Tragic Idol que l'on espérait plus, avec une trame générale qui se dessinait, le retour progressif de Paradise Lost dans le giron du Metal en général, et du Death/Doom en particulier, sans pour autant renier ce que l'on qualifiera d'expérimentations les errements de la période noire du groupe (Host et Believe in nothing en tête).
Partant de là, il y avait de quoi être excité quand Paradise Lost nous annonçait un retour au Doom/Death originel, le fait que Nick Holmes avait recommencé à utiliser son growl chez Bloodbath était un point rassurant, sauf que voilà, comme d'habitude avec ce genre de déclarations, ce n'est jamais la vérité, Paradise Lost ne sera plus jamais le Paradise Lost du débuts des années 90, et The Plague Within est une vaine tentative de recoller à un passé depuis trop longtemps révolu.
Le premier single dévoilé, No Hope in Sight, était déjà une petite entourloupe concernant le retour au Death/Doom, morceau correct, un peu paresseux et classique du Paradise Lost récent, utilisation du chant clair et vibe gothique lugubre, on connait déjà la recette, et bien que le morceau n'était pas franchement mauvais, difficile de s'extasier, le morceau insinuait déjà le doute concernant ce qu'allait être l'album au final, et puis il y a eu le second single, l'un des morceaux les plus lents et lourd de l'histoire du groupe, ultra Heavy, mordide et funèbre, certes, mais Paradise Lost y oubliait certains fondamentaux en cours de route, ce sera malheureusement le cas sur toute la totalité de The Plague Within
Partant de là, il y avait de quoi être excité quand Paradise Lost nous annonçait un retour au Doom/Death originel, le fait que Nick Holmes avait recommencé à utiliser son growl chez Bloodbath était un point rassurant, sauf que voilà, comme d'habitude avec ce genre de déclarations, ce n'est jamais la vérité, Paradise Lost ne sera plus jamais le Paradise Lost du débuts des années 90, et The Plague Within est une vaine tentative de recoller à un passé depuis trop longtemps révolu.
les fans voulaient tellement un retour au Old School que Paradise Lost les a écouté, en proposant un album tellement heavy qu'ils en ont oublié de composer de bons titres, donc ouais c'est lourd, à l'ancienne, mais c'est pauvre, très pauvre même, à trop vouloir écouter les fans, à trop vouloir leur faire plaisir, Paradise Lost s'est perdu en route avec un album bien trop forcé, où même si l'on va retrouver les leads morbides et mélodiques typiques du groupe et les arrangements classieux, la plupart des riffs seront assez plats et peu inspirés, un peu trop génériques et interchangeables, une véritable gageure pour un groupe comme Paradise Lost.
Revenir en arrière, pourquoi pas, mais Paradise Lost, en empruntant ce chemin à marche forcée, arrive à quelque chose qu'il n'a jamais vraiment été, mauvaise direction qui débouche sur une impasse artistique, en tout cas à tout sauf à du Paradise Lost période néandertale, si vous attendiez un retour à Lost Paradise ou Gothic, vous risquez de tomber de très haut.
Une espèce de crise de la quarantaine tardive qui va plonger un Paradise Lost à la recherche du temps perdu dans une lourdeur extrême mais constamment surjouée, avec un songwritting la plupart du temps simpliste, et tout un tas de trucs bizarres qui font transformer The Plague within en un album incroyablement bancal, assez révélateur de cet état de fait, un morceau comme Punishment Through Time qui flirte volontiers avec un Southern Sludge à la Down ou Crowbar, ce qui est quand même plutôt embarrassant pour un album qui se veut un retour aux racines du Doom/Death originel, d'ailleurs, le fameux retour du growl sur cet album, il sera plus du domaine de l'exception que de la norme, et ce n'est pas une franche réussite, on avait pas trop de point de comparaison concernant le growl de Nick Holmes dans Bloodbath, qui passait assez bien dans ce cadre-là, ici c'est différent, et il faut se rendre à l'évidence, Holmes est poussif et n'atteint pas le niveau de ses prestations des premiers Paradise Lost, son chant est ici trop sec pour un exercice qui se veut plus Doom et caverneux, à croire que le growl est une sorte d'obligation et qu'il y va un peu à reculons, pas très convaincu lui-même de ce qu'il est en train de faire.
Revenir en arrière, pourquoi pas, mais Paradise Lost, en empruntant ce chemin à marche forcée, arrive à quelque chose qu'il n'a jamais vraiment été, mauvaise direction qui débouche sur une impasse artistique, en tout cas à tout sauf à du Paradise Lost période néandertale, si vous attendiez un retour à Lost Paradise ou Gothic, vous risquez de tomber de très haut.
Une espèce de crise de la quarantaine tardive qui va plonger un Paradise Lost à la recherche du temps perdu dans une lourdeur extrême mais constamment surjouée, avec un songwritting la plupart du temps simpliste, et tout un tas de trucs bizarres qui font transformer The Plague within en un album incroyablement bancal, assez révélateur de cet état de fait, un morceau comme Punishment Through Time qui flirte volontiers avec un Southern Sludge à la Down ou Crowbar, ce qui est quand même plutôt embarrassant pour un album qui se veut un retour aux racines du Doom/Death originel, d'ailleurs, le fameux retour du growl sur cet album, il sera plus du domaine de l'exception que de la norme, et ce n'est pas une franche réussite, on avait pas trop de point de comparaison concernant le growl de Nick Holmes dans Bloodbath, qui passait assez bien dans ce cadre-là, ici c'est différent, et il faut se rendre à l'évidence, Holmes est poussif et n'atteint pas le niveau de ses prestations des premiers Paradise Lost, son chant est ici trop sec pour un exercice qui se veut plus Doom et caverneux, à croire que le growl est une sorte d'obligation et qu'il y va un peu à reculons, pas très convaincu lui-même de ce qu'il est en train de faire.
Malgré son caractère Doom et ultra Heavy, jamais plague ne va atteindre le niveau de misérabilisme que l'on est en droit d'attendre d'un album de Paradise Lost, un niveau qu'atteignait très bien Tragic Idol avec son ambiance glauque et mélancolique, mais qui apparaît surfaite ici, ce dernier était à la fois très vivant et diaboliquement désespéré, The Plague Within va traiter ses atmosphères par dessus la jambe, et comme je vous le disait plus haut, on ne sera pas aidé pas le caractère bancal de certains morceaux, notamment un Cry Out où l'on a aucune putain d'idée d'où le groupe veut en venir tant c'est fourre-tout et foireux, le titre va un peu rassembler tout et n'importe quoi, du Doom/Death growlé en bifurquant vers un Rock Gothique lamentable où Holmes ressort son chant Goth à la Symbol of Life, de la même manière, An Eternity of Lies sera marqué par une dichotomie trop prononcée entre le Death et le Rock Goth, sans que le groupe ne choisisse jamais quelle direction suivre, ce qui nous donnera encore un titre indécis, orchestrations et chant féminin dans le fond histoire de rendre tout ça encore plus surfait.
Heureusement, l'album a quand même quelques bons moments, Terminal va se dévoiler tout en muscle et en growl, c'est basique, simpliste, même les leads de Mackintosh sont ultra prévisibles, et l'on va même parfois flirter avec le Death mélodique à la suédoise, ça rentre dans le lard, mais tout ça est un peu bas-de-plafond pour du Paradise Lost, on a déjà parlé de Beneath Broken Earth et de son incroyable lourdeur, qui même si j'imagine qu'elle plaira à certains vieux fans, ne ressemblent pas vraiment à ce que faisait Paradise Lost à ses débuts, et l'on s’intéressera plutôt aux vraies réussites de l'album, le build-up de Flesh from Bone qui va envoyer le pâté dans une atmosphère apocalyptique avec de splendides arrangements et des chant liturgiques, et accrochez-vous, on sera même parfois à la limite du blast beat sur les passages les plus brutaux, c'est un peu la version anglaise et gothique de Septic Flesh, et pour le coup, le growl d'Holmes est parfait dans ce registre, de même que les leads et une section rythmique au taquet, notons également le riff particulièrement rampant et malsain qui fait son effet.
C'est bizarre d'ailleurs, ce sont les morceaux les plus orientés symphoniques qui fonctionnent le mieux ici, les violons seront dominants sur un Sacrifice the Flame aux riffs et leads morbides et funèbres, qui va servir de très bon prélude à un Victim of the Past plutôt bien équilibré au niveau vocal entre le growl et le chant à la limite du spoken word, mais aussi musicalement entre les passages gothiques mélodiques et les plongées dans les ténèbres, où certains spasmes confèrent au morceau une énergie et une dichotomie bienvenue, l'ultime Return to the Sun est pas trop mauvais dans son genre, même si plutôt anecdotique, comme un petit filler de fin d'album.
Malheureusement, tout l'album ne sera pas du même niveau, et la qualité de certains morceaux, notamment les plus symphoniques, me fait penser qu'on est passé à côté de quelque chose qui aurait pu être bien plus intéressant, et c'est vraiment cette direction qu'aurait dû prendre Paradise Lost plutôt que de se forcer à tenter vainement de revenir à ses racines, surtout que pour le coup, l'entreprise est un échec, car l'inclinaison Heavy et Doom de l'album se fait au détriment du songwritting, qui a tendance à être simpliste et prévisible, comme si en regardant trop dans le rétroviseur, Paradise Lost avait loupé la bonne sortie, s'engageant sur la voie sans issue du faux retour aux sources.
Paradise Lost force le trait pour tenter de redevenir un groupe de Doom/Death qu'il n'est plus depuis bien longtemps, mais ce n'est pas le plus gênant, car le manque de direction va se charger de rendre l'album tout ce qu'il y a de plus bancal, et donc carrément moyen.
J'attendais beaucoup de The Plague Within, je dois vous avouer que je suis assez déçu par la tournure des événements, ce quatorzième album laisse un goût amère dans la bouche, et même si ce n'est pas une catastrophe, car c'est quand même largement moins médiocre que les albums du début des années 2000, on ne peut pas vraiment se satisfaire d'un Paradise Lost oubliant ses fondamentaux, et un peu ce qu'il a bâti depuis trois albums, qui regarde trop en arrière dans le but de plaire à ses vieux fans plutôt que de regarder vers l'avenir, et il y avait moyen de partir dans une toute autre direction.
Bref, The Plague Within est un semi-échec pour les anglais, que je n'attendais pas trop au vu du regain de forme récent, cette entreprise de retour en arrière tourne à vide, et à vouloir trop plaire, Paradise Lost finit par décevoir et passer à côté, un nouvel accroc dans la discographie des anglais, The Plague Within est une chausse-trappe qu'on avait pas vu venir.
Heureusement, l'album a quand même quelques bons moments, Terminal va se dévoiler tout en muscle et en growl, c'est basique, simpliste, même les leads de Mackintosh sont ultra prévisibles, et l'on va même parfois flirter avec le Death mélodique à la suédoise, ça rentre dans le lard, mais tout ça est un peu bas-de-plafond pour du Paradise Lost, on a déjà parlé de Beneath Broken Earth et de son incroyable lourdeur, qui même si j'imagine qu'elle plaira à certains vieux fans, ne ressemblent pas vraiment à ce que faisait Paradise Lost à ses débuts, et l'on s’intéressera plutôt aux vraies réussites de l'album, le build-up de Flesh from Bone qui va envoyer le pâté dans une atmosphère apocalyptique avec de splendides arrangements et des chant liturgiques, et accrochez-vous, on sera même parfois à la limite du blast beat sur les passages les plus brutaux, c'est un peu la version anglaise et gothique de Septic Flesh, et pour le coup, le growl d'Holmes est parfait dans ce registre, de même que les leads et une section rythmique au taquet, notons également le riff particulièrement rampant et malsain qui fait son effet.
C'est bizarre d'ailleurs, ce sont les morceaux les plus orientés symphoniques qui fonctionnent le mieux ici, les violons seront dominants sur un Sacrifice the Flame aux riffs et leads morbides et funèbres, qui va servir de très bon prélude à un Victim of the Past plutôt bien équilibré au niveau vocal entre le growl et le chant à la limite du spoken word, mais aussi musicalement entre les passages gothiques mélodiques et les plongées dans les ténèbres, où certains spasmes confèrent au morceau une énergie et une dichotomie bienvenue, l'ultime Return to the Sun est pas trop mauvais dans son genre, même si plutôt anecdotique, comme un petit filler de fin d'album.
Malheureusement, tout l'album ne sera pas du même niveau, et la qualité de certains morceaux, notamment les plus symphoniques, me fait penser qu'on est passé à côté de quelque chose qui aurait pu être bien plus intéressant, et c'est vraiment cette direction qu'aurait dû prendre Paradise Lost plutôt que de se forcer à tenter vainement de revenir à ses racines, surtout que pour le coup, l'entreprise est un échec, car l'inclinaison Heavy et Doom de l'album se fait au détriment du songwritting, qui a tendance à être simpliste et prévisible, comme si en regardant trop dans le rétroviseur, Paradise Lost avait loupé la bonne sortie, s'engageant sur la voie sans issue du faux retour aux sources.
Paradise Lost force le trait pour tenter de redevenir un groupe de Doom/Death qu'il n'est plus depuis bien longtemps, mais ce n'est pas le plus gênant, car le manque de direction va se charger de rendre l'album tout ce qu'il y a de plus bancal, et donc carrément moyen.
J'attendais beaucoup de The Plague Within, je dois vous avouer que je suis assez déçu par la tournure des événements, ce quatorzième album laisse un goût amère dans la bouche, et même si ce n'est pas une catastrophe, car c'est quand même largement moins médiocre que les albums du début des années 2000, on ne peut pas vraiment se satisfaire d'un Paradise Lost oubliant ses fondamentaux, et un peu ce qu'il a bâti depuis trois albums, qui regarde trop en arrière dans le but de plaire à ses vieux fans plutôt que de regarder vers l'avenir, et il y avait moyen de partir dans une toute autre direction.
Bref, The Plague Within est un semi-échec pour les anglais, que je n'attendais pas trop au vu du regain de forme récent, cette entreprise de retour en arrière tourne à vide, et à vouloir trop plaire, Paradise Lost finit par décevoir et passer à côté, un nouvel accroc dans la discographie des anglais, The Plague Within est une chausse-trappe qu'on avait pas vu venir.