Ce n'est pas faire injure à Armored Saint de dire que le groupe est un authentique second couteau du Heavy Metal américain, le genre de groupe qui a eu beau se démener dans les années 80 pour sortir de la seconde division sans jamais vraiment y parvenir malgré la haute qualité de certaines de ses productions, Raising Fear en 1987 ou Symbol of Salvation en 1991 aurait pu permettre au groupe d'obtenir une reconnaissance plus grande du grand public, mais surement arrivés un peu trop tard, ça n'a jamais vraiment décollé malgré le succès d'estime.
Quand t'as pas véritablement percé après dix ans, il fallait mieux passer à autre chose, John Bush est parti se faire maltraiter pendant un quinzaine d'années par ses collègues d'Anthrax et les fans de ce dernier, Joey Vera ayant rejoint Fates Warning, il aura fallu attendre 2000 pour que tout ce beau monde ne ne réunisse pour sortir un Revelation sympathique sans être génial, et dix ans de plus pour que ne sorte un La Raza lui aussi sympathique sans être génial, et si c'était ça finalement Armored Saint, un groupe sympathique sans être génial qui se contente d'être ce qu'il est, fidèle à lui-même, sans jamais se renier, ni véritablement évoluer non plus.
On aurait pu croire qu'avec un Bush enfin libéré des tyrans d'Anthrax, Armored Saint allait reprendre un rythme de travail un peu plus intense, il n'en a rien été, et il aura fallu attendre cinq ans pour que les américains sortent du silence, pour une nouvelle ration de Metal sympathique, sans être génial, ouais, c'est définitivement ça Armored Saint, ce qui n'empêche pas Win Hands Down d'être au final un assez bon cru, il y a des choses qui ne changent pas, mais après tout, quand on ne change pas la formule, il y a peu de chances de se tromper, cerise sur le gâteau, ce sera même ici un poil meilleur que La Raza, et à la limite, on tient ici le meilleur album du groupe depuis... Symbol of Salvation tiens, non pas que ce soit à ce niveau là, mais c'est toujours mieux que Revelation.
Avec un nouvel album d'Armored Saint, on sait parfaitement où l'on met les pieds, un Metal racé teinté de Thrash mais pas trop, avec une petite dose de Hard Rock et de Blues, ainsi qu'une bonne louche de mélodies Heavy Metal à l'ancienne, en fait, Armored Saint, c'est du Metal pour bon père de famille, le genre de Metal décontracté du gland qui ne prend pas la tête, jamais trop agressif, jamais trop mou non plus, juste la bonne dose de Heavy à destination d'un public d'un certain âge qui a surement vieilli en même temps que le groupe, un Metal feel-good mature qui ne se prend pas pour ce qu'il n'est pas, d'ailleurs les thèmes abordés sont assez mélancoliques et sombres, principalement destinés à un public d'un certain âge qui s'y reconnaîtra facilement.
Malgré les hiatus à répétition et les disparitions pendant plusieurs années, Armored Saint a toujours eu le mérite d'être assez constant, et ce sera difficile de le nier à l'écoute du premier morceau de la galette, un éponyme qui reprend tous les fondamentaux du groupe depuis sa reformation, avec maîtrise et une intensité plutôt appréciable, du groove, du muscle, de la mélodie en pagaille avec des leads accrocheuses, une section rythmique au taquet dont la basse géniale de Vera, et surtout le chant du démoniaque John Bush dont le chant ne bouge pas trop malgré les années qui passent, difficile de résister au refrain über catchy de Bush, c'est du classique mais ça marche toujours et on tombe toujours dans le panneau, imparable donc, et l'on remarquera la petite bizarrerie du morceau, une espèce de Break Jazz-Lounge étonnant qui sort un peu de nulle part, et ce ne sera pas la seule fois que le groupe intégrera des éléments que l'on pourrait qualifier de progressif, et c'est ce qui va faire le piquant de Win Hands Down, la présence de quelques expérimentations distillées plus ou moins habilement au gré des envies.
Ce qui est également marquant sur l'album, c'est que le groupe est un peu moins porté sur les structures classique et immédiatement accrocheuses, c'est ainsi que les titres seront quelques peu moins catchy que d'habitude, où Armored Saint sort parfois des sentiers battus pour expérimenter un peu, j'insiste bien sur le un peu, car ça reste du Armored Saint pur jus, mais qui prend quelques libertés avec la recette originale, c'est ainsi qu'un titre comme Mess sera un peu moins immédiat que d'habitude malgré la dimension Heavy et direct de la tambouille, avec son petit break Bollywood pour le fun, on pourra faire la même remarque concernant un An Exercise in Debauchery dont le mélange Heavy Metal/Hard rock va emprunter un sentier bien serpentant assez inhabituel pour le groupe, petite avant-bouche avant un Muscle Memory où l'on se croirait presque chez Queensryche pour le build-up sinueux et mélodique où l'on trouvera même des chœurs, un titre assez sombre et introspectif à la frontière du progressif sans jamais vraiment mettre totalement les pieds dedans, ce qui n'empêche pas que ça fonctionne correctement pendant sept minutes, et c'est peut-être ce qui fait toute la différence avec La Raza, la volonté d'expérimenter des choses nouvelles et surtout un songwritting bien plus intéressant.
Bien sûr, les expérimentations demeurent assez minimes, faut pas trop pousser non plus, et That Was Then, Way Back When sera un gros poke à Megadeth avec une rythmique bien thrashy et musculeuse qui vous fera secouer la tête comme un con, un groove assez contagieux où Bush rayonne et où les deux guitaristes nous sortiront tout un tas de leads plutôt délicieuses, à l'inverse, With a Head Full of Steam est un pur titre de Hard rock alternatif direct et très simple, avec du chant féminin de Madame Scott Ian, et pour rester poli, ce n'est pas la meilleure idée qu'ait eu Armored Saint sur cet album.
A partir de là, on entre dans la partie émotion de l'album, In an Instant est un morceau traitant de l'attentat du marathon de Boston, c'est bien mignon tout ça, mais ce long titre à tiroir va alterner le bon et le moins bon pendant plus de sept minutes, et ça va un peu partir dans tous les sens, donnant le sentiment d'être en présence d'un puzzle où rien ne s'imbrique parfaitement, ce petit moment de flottement de l'album va d'ailleurs perdurer sur Dive, qui est une bonne grosse Power-Ballad pleine de tous les clichés propre à l’exercice, orchestrations, guitare acoustique et lead larmoyante, mouais, ça pue le gros filler quand même, heureusement que Up Yours va remonter le niveau pour la fin d'album, qui se termine comme il a commencé, par un morceau catchy et punchy, classique, à l'ancienne, et diablement efficace, parfait mélange de Heavy et de Hard US.
Win Hands Down est un vrai bon disque de vétérans de la scène Heavy Metal américaine, Armored Saint fait dans le classique, comme à son habitude, mais le songwritting est bien plus intéressant qu'il y a cinq ans, surtout, le groupe n'hésite pas à apporter quelques petites nouveautés sur la table et à sortir quelque peu des sentiers battus, suffisant pour en faire un grand disque? malheureusement non, Armored Saint a toujours les mêmes défauts, notamment un certain manque de variété malgré les tentatives d'expérimentations.
Des défauts certes, toujours les mêmes, mais aussi toujours les mêmes qualités, un Heavy/Rock assez accrocheur, qui demeure toujours aussi efficace et solide, on a du bon gros riff, de la rythmique en béton armé, un John Bush qui est toujours au top, ce dont personne ne peut douter s'agissant du meilleur chanteur qu'ait jamais eu Anthrax, et au final, Win Hands Down est un bon disque estival qui ne prend pas la tête, du classique avec quelques expérimentations et des structures un peu plus complexes cette fois-ci, Armored Saint n'a plus rien à prouver et se fait plaisir avec un disque décomplexé qui fait mouche, et cela faisait longtemps qu'on avait pas eu un Armored Saint de ce niveau.
Quand t'as pas véritablement percé après dix ans, il fallait mieux passer à autre chose, John Bush est parti se faire maltraiter pendant un quinzaine d'années par ses collègues d'Anthrax et les fans de ce dernier, Joey Vera ayant rejoint Fates Warning, il aura fallu attendre 2000 pour que tout ce beau monde ne ne réunisse pour sortir un Revelation sympathique sans être génial, et dix ans de plus pour que ne sorte un La Raza lui aussi sympathique sans être génial, et si c'était ça finalement Armored Saint, un groupe sympathique sans être génial qui se contente d'être ce qu'il est, fidèle à lui-même, sans jamais se renier, ni véritablement évoluer non plus.
On aurait pu croire qu'avec un Bush enfin libéré des tyrans d'Anthrax, Armored Saint allait reprendre un rythme de travail un peu plus intense, il n'en a rien été, et il aura fallu attendre cinq ans pour que les américains sortent du silence, pour une nouvelle ration de Metal sympathique, sans être génial, ouais, c'est définitivement ça Armored Saint, ce qui n'empêche pas Win Hands Down d'être au final un assez bon cru, il y a des choses qui ne changent pas, mais après tout, quand on ne change pas la formule, il y a peu de chances de se tromper, cerise sur le gâteau, ce sera même ici un poil meilleur que La Raza, et à la limite, on tient ici le meilleur album du groupe depuis... Symbol of Salvation tiens, non pas que ce soit à ce niveau là, mais c'est toujours mieux que Revelation.
Avec un nouvel album d'Armored Saint, on sait parfaitement où l'on met les pieds, un Metal racé teinté de Thrash mais pas trop, avec une petite dose de Hard Rock et de Blues, ainsi qu'une bonne louche de mélodies Heavy Metal à l'ancienne, en fait, Armored Saint, c'est du Metal pour bon père de famille, le genre de Metal décontracté du gland qui ne prend pas la tête, jamais trop agressif, jamais trop mou non plus, juste la bonne dose de Heavy à destination d'un public d'un certain âge qui a surement vieilli en même temps que le groupe, un Metal feel-good mature qui ne se prend pas pour ce qu'il n'est pas, d'ailleurs les thèmes abordés sont assez mélancoliques et sombres, principalement destinés à un public d'un certain âge qui s'y reconnaîtra facilement.
Malgré les hiatus à répétition et les disparitions pendant plusieurs années, Armored Saint a toujours eu le mérite d'être assez constant, et ce sera difficile de le nier à l'écoute du premier morceau de la galette, un éponyme qui reprend tous les fondamentaux du groupe depuis sa reformation, avec maîtrise et une intensité plutôt appréciable, du groove, du muscle, de la mélodie en pagaille avec des leads accrocheuses, une section rythmique au taquet dont la basse géniale de Vera, et surtout le chant du démoniaque John Bush dont le chant ne bouge pas trop malgré les années qui passent, difficile de résister au refrain über catchy de Bush, c'est du classique mais ça marche toujours et on tombe toujours dans le panneau, imparable donc, et l'on remarquera la petite bizarrerie du morceau, une espèce de Break Jazz-Lounge étonnant qui sort un peu de nulle part, et ce ne sera pas la seule fois que le groupe intégrera des éléments que l'on pourrait qualifier de progressif, et c'est ce qui va faire le piquant de Win Hands Down, la présence de quelques expérimentations distillées plus ou moins habilement au gré des envies.
Ce qui est également marquant sur l'album, c'est que le groupe est un peu moins porté sur les structures classique et immédiatement accrocheuses, c'est ainsi que les titres seront quelques peu moins catchy que d'habitude, où Armored Saint sort parfois des sentiers battus pour expérimenter un peu, j'insiste bien sur le un peu, car ça reste du Armored Saint pur jus, mais qui prend quelques libertés avec la recette originale, c'est ainsi qu'un titre comme Mess sera un peu moins immédiat que d'habitude malgré la dimension Heavy et direct de la tambouille, avec son petit break Bollywood pour le fun, on pourra faire la même remarque concernant un An Exercise in Debauchery dont le mélange Heavy Metal/Hard rock va emprunter un sentier bien serpentant assez inhabituel pour le groupe, petite avant-bouche avant un Muscle Memory où l'on se croirait presque chez Queensryche pour le build-up sinueux et mélodique où l'on trouvera même des chœurs, un titre assez sombre et introspectif à la frontière du progressif sans jamais vraiment mettre totalement les pieds dedans, ce qui n'empêche pas que ça fonctionne correctement pendant sept minutes, et c'est peut-être ce qui fait toute la différence avec La Raza, la volonté d'expérimenter des choses nouvelles et surtout un songwritting bien plus intéressant.
Bien sûr, les expérimentations demeurent assez minimes, faut pas trop pousser non plus, et That Was Then, Way Back When sera un gros poke à Megadeth avec une rythmique bien thrashy et musculeuse qui vous fera secouer la tête comme un con, un groove assez contagieux où Bush rayonne et où les deux guitaristes nous sortiront tout un tas de leads plutôt délicieuses, à l'inverse, With a Head Full of Steam est un pur titre de Hard rock alternatif direct et très simple, avec du chant féminin de Madame Scott Ian, et pour rester poli, ce n'est pas la meilleure idée qu'ait eu Armored Saint sur cet album.
A partir de là, on entre dans la partie émotion de l'album, In an Instant est un morceau traitant de l'attentat du marathon de Boston, c'est bien mignon tout ça, mais ce long titre à tiroir va alterner le bon et le moins bon pendant plus de sept minutes, et ça va un peu partir dans tous les sens, donnant le sentiment d'être en présence d'un puzzle où rien ne s'imbrique parfaitement, ce petit moment de flottement de l'album va d'ailleurs perdurer sur Dive, qui est une bonne grosse Power-Ballad pleine de tous les clichés propre à l’exercice, orchestrations, guitare acoustique et lead larmoyante, mouais, ça pue le gros filler quand même, heureusement que Up Yours va remonter le niveau pour la fin d'album, qui se termine comme il a commencé, par un morceau catchy et punchy, classique, à l'ancienne, et diablement efficace, parfait mélange de Heavy et de Hard US.
Win Hands Down est un vrai bon disque de vétérans de la scène Heavy Metal américaine, Armored Saint fait dans le classique, comme à son habitude, mais le songwritting est bien plus intéressant qu'il y a cinq ans, surtout, le groupe n'hésite pas à apporter quelques petites nouveautés sur la table et à sortir quelque peu des sentiers battus, suffisant pour en faire un grand disque? malheureusement non, Armored Saint a toujours les mêmes défauts, notamment un certain manque de variété malgré les tentatives d'expérimentations.
Des défauts certes, toujours les mêmes, mais aussi toujours les mêmes qualités, un Heavy/Rock assez accrocheur, qui demeure toujours aussi efficace et solide, on a du bon gros riff, de la rythmique en béton armé, un John Bush qui est toujours au top, ce dont personne ne peut douter s'agissant du meilleur chanteur qu'ait jamais eu Anthrax, et au final, Win Hands Down est un bon disque estival qui ne prend pas la tête, du classique avec quelques expérimentations et des structures un peu plus complexes cette fois-ci, Armored Saint n'a plus rien à prouver et se fait plaisir avec un disque décomplexé qui fait mouche, et cela faisait longtemps qu'on avait pas eu un Armored Saint de ce niveau.
Track Listing:
1. Win Hands Down 05:06
2. Mess 04:35
3. An Exercise in Debauchery 06:00
4. Muscle Memory 07:14
5. That Was Then, Way Back When 05:08
6. With a Head Full of Steam 05:18
7. In an Instant 07:36
8. Dive 04:40
9. Up Yours 05:23