Mois de décembre oblige, il est temps de plonger dans les entrailles de l'Underground pour tenter de trouver un truc bien, ce qui n'est franchement pas évident, car Bandcamp est pavé de groupes de merde, globalement, pour un album sympa, il y a 100 albums pourris.
Bref, j'ai farfouillé dans Bandcamp et je vous ai déniché ce groupe indépendant, Teeth, un groupe dont on ne trouve que peu d'informations à part un lien vers une page Facebook au contenu famélique comptant la bagatelle de 230 likes.
Teeth est donc un quatuor américain inconnu qui fait dans la finesse, une sorte de collision entre le Death/Doom et le Sludge, Unremittance est, d'après ce que je sais, leur premier effort studio, et vu que je je vous en parle, vous devez bien vous imaginer que c'est pas trop mal, pas forcément brillant, mais le genre de premier album qui constitue une très bonne carte de visite, enfin bon, une carte de visite en forme de gigantesque mandale dans la gueule, du genre à vous pulvériser la mâchoire, ouais, on va faire dans la finesse avec les américains...
La Californie, le soleil, Hollywood, les stars, le Glam, les paillettes, et donc Teeth, son Death/Doom de cave, dissonant, mêlant rugosité et intensité, et son bon goût pour les pochettes, car on ne va pas se mentir, sans cette énigmatique pochette en noir et blanc plutôt gore à l'ancienne qui fait d'ailleurs plus penser à une démo, je n'aurais jamais pensé à écouter cet album.
Bien sûr, quand on mélange Doom, Death, et Sludge, il va sans dire que ça ne va pas franchement sentir la joie de vivre, et c'est précisément ce que parvient à faire Teeth sur cet album, une ode au désespoir, qui va parvenir à se créer une réelle personnalité malgré des influences très marquées, on note de nombreuses références à la scène Doom/Sludge américaine, à Eyehategod, mais aussi, et c'est peut-être le plus surprenant, à un Ulcerate pour son caractère dissonant et ses riffs tournoyants, malgré cela, Teeth n'est pas qu'une somme de références, le quatuor américain parvient à mêler ses influences afin de créer une musique qui lui corresponde vraiment, sans que l'on puisse jamais réduire le groupe à ses références.
Unremittance est sale, raw, et d'une certaine manière presque primitif, tant il joue sur la simplicité dans la construction de véritables murs sonores, Teeth avance lentement, sans se cacher derrière des artifices, avec une musique traversée de spasmes et de soubresauts violents, et va profiter à plein de l'alternance entre un Growl particulièrement caverneux et un chant plus hurlé et typé Hardcore/Sludge, qui va réellement contribuer à l'atmosphère très particulière d'Unremittance, et je ne peux que vous conseiller de lire les paroles, disponibles sur Bandcamp, qui sont d'ailleurs plus des textes nihilistes et désespérés, "The future is the lair of bastards, and may the stench of piss guide us to its fields of trash", tout un programme.
Partant de là, vous vous imaginez bien que Unremittance n'est pas vraiment accueillant ni confortable, et que le dessein de Teeth est de proposer une tambouille plutôt hostile du début à la fin, avec des compositions massives et rugueuses, et des morceaux assez courts pour le genre qui permettent de conjuguer les atmosphères cataclysmiques du Doom/Death et l'urgence du Hardcore ou du Sludge, l'album s'ouvre d'ailleurs sur un To Dream Is to Suffer d'une incroyable lourdeur, ce titre est ultra Heavy, aux riffs très dissonants, le chant surgit des entrailles de cette planète malade, hurlant haine et désespoir, Leech Eater, et plus encore Hostless, seront secoués de spasmes de fureur renvoyant au Death, et l'on aura affaire à une escalade de la violence qui culminera sur un Scum of the Sky pleinement orienté Death/Sludge avec quasiment une énergie Punk, surement le titre le plus énervé de la galette avec la conclusion Vers La Flamme, balancé comme un ultime parpaing dans la gueule, avec vigueur et un profond mépris, et c'est précisément là où Teeth s'en sort le mieux, quand il parvient à véritablement mêler sa haine viscérale et sa violence avec des passages plus ambiancés qui suintent le Doom/Sludge, surtout que Vers La Flamme joue sur une mélodie décharnée qui amène un surcroît d'émotion et d'intensité, cette émotion, cette rage misanthropique, on la retrouve sur le duo Scum of the Earth/Cure For Aging, les deux morceaux forment un bloc et semblent se répondre, avec une préférence pour les mélodies vicieuses et dissonantes de Cure For Aging, avec son long passage central à l'atmosphère menaçante.
Teeth est très primitif dans son approche, mais ne renie pas un certain raffinement, notamment dans les passages les plus pêchus où Ulcerate n'est jamais très loin, sans tomber dans le Post-Death non plus, Teeth a la bonne idée d'utiliser ses influences pour développer son propre son, et Unremittance sonne de manière très fraîche et originale alors qu'il utilise des matériaux que l'on connait déjà, il les réagence, navigue entre les genres avec un certain talent, et les américains parviennent à proposer une musique très monolithique, mais en même très sinueuse, qui vous prend aux tripes, Unremittance, ce sont sept parpaings balancés dans votre gueule, et à la fin, groggy, il ne vous reste plus qu'à ramasser vos dents et à contempler le désastre et la désolation qu'a semé le groupe sur son passage.
Unremittance est mon petit coup de cœur de cette fin d'année, et pour un premier album, Teeth démontre tout son savoir dans le mélange des genres et la création de sa propre identité sonore, l'album est court avec ses vingt-huit minutes au compteur, mais agit comme un uppercut au menton malgré sa propension à la lenteur et au Doom/Sludge.
Teeth nous balance un premier effort duquel on ne ressort pas indemne, Unremittance est rugueux, malsain, violent, constamment menaçant, un album qui ne prend jamais la peine de mettre l'auditeur dans une situation confortable, c'est dur, brutal, avec des paroles haineuses et nihilistes, et vous n'avez aucune excuse pour ne pas l'écouter car il est disponible gratuitement chez Bandcamp, laissez-vous dévorer, car Teeth ne manque pas de mordant (désolé).
facebook.com/Teethofficial
teethband.bandcamp.com/releases
Unremittance est sale, raw, et d'une certaine manière presque primitif, tant il joue sur la simplicité dans la construction de véritables murs sonores, Teeth avance lentement, sans se cacher derrière des artifices, avec une musique traversée de spasmes et de soubresauts violents, et va profiter à plein de l'alternance entre un Growl particulièrement caverneux et un chant plus hurlé et typé Hardcore/Sludge, qui va réellement contribuer à l'atmosphère très particulière d'Unremittance, et je ne peux que vous conseiller de lire les paroles, disponibles sur Bandcamp, qui sont d'ailleurs plus des textes nihilistes et désespérés, "The future is the lair of bastards, and may the stench of piss guide us to its fields of trash", tout un programme.
Partant de là, vous vous imaginez bien que Unremittance n'est pas vraiment accueillant ni confortable, et que le dessein de Teeth est de proposer une tambouille plutôt hostile du début à la fin, avec des compositions massives et rugueuses, et des morceaux assez courts pour le genre qui permettent de conjuguer les atmosphères cataclysmiques du Doom/Death et l'urgence du Hardcore ou du Sludge, l'album s'ouvre d'ailleurs sur un To Dream Is to Suffer d'une incroyable lourdeur, ce titre est ultra Heavy, aux riffs très dissonants, le chant surgit des entrailles de cette planète malade, hurlant haine et désespoir, Leech Eater, et plus encore Hostless, seront secoués de spasmes de fureur renvoyant au Death, et l'on aura affaire à une escalade de la violence qui culminera sur un Scum of the Sky pleinement orienté Death/Sludge avec quasiment une énergie Punk, surement le titre le plus énervé de la galette avec la conclusion Vers La Flamme, balancé comme un ultime parpaing dans la gueule, avec vigueur et un profond mépris, et c'est précisément là où Teeth s'en sort le mieux, quand il parvient à véritablement mêler sa haine viscérale et sa violence avec des passages plus ambiancés qui suintent le Doom/Sludge, surtout que Vers La Flamme joue sur une mélodie décharnée qui amène un surcroît d'émotion et d'intensité, cette émotion, cette rage misanthropique, on la retrouve sur le duo Scum of the Earth/Cure For Aging, les deux morceaux forment un bloc et semblent se répondre, avec une préférence pour les mélodies vicieuses et dissonantes de Cure For Aging, avec son long passage central à l'atmosphère menaçante.
Teeth est très primitif dans son approche, mais ne renie pas un certain raffinement, notamment dans les passages les plus pêchus où Ulcerate n'est jamais très loin, sans tomber dans le Post-Death non plus, Teeth a la bonne idée d'utiliser ses influences pour développer son propre son, et Unremittance sonne de manière très fraîche et originale alors qu'il utilise des matériaux que l'on connait déjà, il les réagence, navigue entre les genres avec un certain talent, et les américains parviennent à proposer une musique très monolithique, mais en même très sinueuse, qui vous prend aux tripes, Unremittance, ce sont sept parpaings balancés dans votre gueule, et à la fin, groggy, il ne vous reste plus qu'à ramasser vos dents et à contempler le désastre et la désolation qu'a semé le groupe sur son passage.
Unremittance est mon petit coup de cœur de cette fin d'année, et pour un premier album, Teeth démontre tout son savoir dans le mélange des genres et la création de sa propre identité sonore, l'album est court avec ses vingt-huit minutes au compteur, mais agit comme un uppercut au menton malgré sa propension à la lenteur et au Doom/Sludge.
Teeth nous balance un premier effort duquel on ne ressort pas indemne, Unremittance est rugueux, malsain, violent, constamment menaçant, un album qui ne prend jamais la peine de mettre l'auditeur dans une situation confortable, c'est dur, brutal, avec des paroles haineuses et nihilistes, et vous n'avez aucune excuse pour ne pas l'écouter car il est disponible gratuitement chez Bandcamp, laissez-vous dévorer, car Teeth ne manque pas de mordant (désolé).
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teethband.bandcamp.com/releases
Dans les Dents!