Le problème avec les groupes à formule, c'est qu'ils font, naturellement, toujours un peu la même chose, mais chaque nouvel album a cette fâcheuse tendance à être moins bon que le précédent, car souvent, la formule s'use quelque peu, et malheureusement, ce genre de groupes s'enferme dans ce qu'il sait faire et tourne en rond, alors qu'on aimerait qu'ils se remettent en question plutôt que de servir leur soupe tiédasse.
Anaal Nathrakh est un groupe à formule qui a trouvé ses gimmicks, du Black, du Grind, de l'industriel, et une fascination dans la création de véritables bulldozers auditifs, ultra brutal, violent, indomptable, avec une réelle volonté de créer la musique la plus extrême de l'univers... enfin ça, c'était avant.
Car malheureusement, Anaal Nathrakh est un groupe qui stagne, depuis quelques temps déjà, et qui donne l'impression de ne plus trop savoir où aller, cette stagnation produit un certain ennui et un enfermement dans des stéréotypes qui va se faire ressentir tout au long de ce huitième album, Desideratum, à la fois bourrin et plus accueillant, et donc irrémédiablement bancal.
Desiteratum est avant tout la pitance habituel du duo britannique, que l'on pourrait résumer par un hybride entre le City de Strapping Young Lad et le Emperor cuvée Prometheus, une nouvelle charge bête et méchante apocalyptico-nihiliste contre l'humanité, rien de neuf, sauf qu'une fois de plus, c'est un peu moins bien qu'avant.
Cette stagnation est un peu dommage car avec Passion, Anaal Nathrakh tenait surement le début de quelque chose qui aurait pu sortir le groupe de l'ornière artistique où il était en train de tomber, malgré ses défauts, les anglais tentaient de sortir de leur formule toute faite, sauf que voilà, les légères nouveautés furent reléguées aux oubliettes avec un Vanitas qui reprenait le rythme de la stagnation, l'album était safe, un peu comme si le groupe avait eu peur de continuer sa mutation.
Desideratum partage le même ADN avec Vanitas, et ce n'est pas une bonne nouvelle, surtout que ce nouvel album souffre de bien curieux partis pris sonores qui vont le rendre bancal.
Projet bruitiste voué à l'annihilation de la race humaine oblige, Desideratum se présente fièrement avec son bon vieux brickwall DR4 compressé à mort, ce qui est assez habituel pour le groupe, un gros mur de parpaings qui vous tombe sur la gueule, mais étrangement, alors que Desideratum est l'album bourrin par excellence, surement l'un des plus bourrins du groupe, il est également l'un des moins extrêmes, Anaal Nathrakh s'est débarrassé de sa crasse, et l'on se retrouve avec un album bien trop propre et dénué d'abrasion et de souffre, Anaal Nathrakh évolue ici comme un groupe qui s'est mis à la modernité et qui tente par tous les moyens d'être accueillant tout en étant honteusement bourrin et violent.
J'imagine que les jeunes habitués aux productions clean et brickwallées seront aux anges avec ce nouveau disque, mais en lieu et place du sentiment de malaise et de peur que l'on ressentait lors des productions plus anciennes du combo, Anaal Nathrakh nous propose l'ennui, un ennui assourdissant, bruitiste, et un hybride Black/Grindcore/Industriel bien moins sauvage qu'auparavant, plus stéréotypé aussi.
Desideratum sonne propre et bien trop familier dans ses structures, sans aucune expérimentation, sans vraiment d'idées neuves, vous allez me rétorquer que les passages Electro et/ou industriels sont bien plus présents et marqués qu'avant, je vous répondrais qu'ils le faisaient déjà avant et que désormais, avec cette production bien clean, tous les samples apparaissent davantage comme des cache-misères destinés à masquer l'inspiration à bout de souffle des deux anglais, surtout que ce surplus de samples et de loops electro provoque souvent un beau bordel sonore (Rage and Red, The Joystream, Ita Mori...) au sein de morceaux chaotique dans le mauvais sens du terme, où l'on a aucune putain d'idée de où le groupe veut en venir, c'est quoi le projet? faire un album de The Berzerker? car malheureusement, on s'en rapproche parfois et c'est particulièrement déplaisant à l'oreille, en tout cas pas du tout ce que l'on attend d'un album d'Anaal Nathrakh, même si je me doute qu'ils ont du bien rigoler en imaginant la réaction des "puristes" à l'écoute d'un premier titre, Acheronta Movebimus, qui est globalement un morceau de Black/Dubstep.
En dehors de ce supplément d'électronique, on trouve également un curieux harnachement de riffs, les riffs incisifs typés Black Metal se mêlent à des riffs absolument quelconque chargés de Groove où l'on est parfois, pas totalement quand même, à la limite du Djent et du Modern Metal, d'ailleurs Anaal Nathrakh nous balance de plus en plus de Breakdowns tout au long de l'album, ce riffing groovy et clean ne colle pas vraiment avec l'autre gimmick du groupe, la bonne vieille boîte à rythme débile programmée à fond pour former un tapis de blast constant, ça ne fait que contribuer au vacarme ambiant carrément stérile la plupart du temps.
On ne sera même pas surpris avec cette volonté de faire une musique plus accueillante de trouver de très nombreux refrains en chant clair où V.I.T.R.I.O.L nous livre sa plus belle imitation d'Ihsahn période Prometheus, c'est parfois un peu surjoué, mais il faut quand même avouer que la prestation du chanteur est bel et bien ce qui sauve Desideratum du naufrage intégral, et même si ces refrains se répètent un peu, ils permettent de rendre des morceaux plats et linéaires de Black Industriels un peu plus catchy, c'est le cas sur Idol ou Unleash, c'est quand même étrange que sur l'un des plus mauvais disques d'Anaal Nathrakh l'on trouve la meilleure prestation de son chanteur...
Anaal Nathrakh fait dans le bourrinage, mais ne se montre jamais menaçant, et encore moins sulfureux ou dangereux.
Desideratum souffre du recyclage habituel de vieilles idées, présentées cette fois-ci dans un écrin moderne, et même si Anaal Nathrakh se montre hyper brutal, il n'est jamais subversif ou extrémiste, cet album est finalement bien plus accessible malgré le vacarme, il est très accueillant et confortable, ce qui franchement, n'est pas ce que j'attends d'un album d'Anaal Nathrakh.
Nul doute que la densité, le son clinique ultra compressé, ainsi que les sonorités modernes, plairont aux plus jeunes facilement impressionnables, mais rien de ce que propose Anaal Nathrakh ici n'est au niveau des premiers albums de sa discographie, pire encore, on a du mal à se sentir concerné par ce que fait le duo ici, tant Desideratum est un album ennuyeux qui n'a rien a dire, mais qui va faire un maximum de boucan pour hurler sa propre vacuité au monde...
Anaal Nathrakh est un groupe à formule qui a trouvé ses gimmicks, du Black, du Grind, de l'industriel, et une fascination dans la création de véritables bulldozers auditifs, ultra brutal, violent, indomptable, avec une réelle volonté de créer la musique la plus extrême de l'univers... enfin ça, c'était avant.
Car malheureusement, Anaal Nathrakh est un groupe qui stagne, depuis quelques temps déjà, et qui donne l'impression de ne plus trop savoir où aller, cette stagnation produit un certain ennui et un enfermement dans des stéréotypes qui va se faire ressentir tout au long de ce huitième album, Desideratum, à la fois bourrin et plus accueillant, et donc irrémédiablement bancal.
Desiteratum est avant tout la pitance habituel du duo britannique, que l'on pourrait résumer par un hybride entre le City de Strapping Young Lad et le Emperor cuvée Prometheus, une nouvelle charge bête et méchante apocalyptico-nihiliste contre l'humanité, rien de neuf, sauf qu'une fois de plus, c'est un peu moins bien qu'avant.
Cette stagnation est un peu dommage car avec Passion, Anaal Nathrakh tenait surement le début de quelque chose qui aurait pu sortir le groupe de l'ornière artistique où il était en train de tomber, malgré ses défauts, les anglais tentaient de sortir de leur formule toute faite, sauf que voilà, les légères nouveautés furent reléguées aux oubliettes avec un Vanitas qui reprenait le rythme de la stagnation, l'album était safe, un peu comme si le groupe avait eu peur de continuer sa mutation.
Desideratum partage le même ADN avec Vanitas, et ce n'est pas une bonne nouvelle, surtout que ce nouvel album souffre de bien curieux partis pris sonores qui vont le rendre bancal.
Projet bruitiste voué à l'annihilation de la race humaine oblige, Desideratum se présente fièrement avec son bon vieux brickwall DR4 compressé à mort, ce qui est assez habituel pour le groupe, un gros mur de parpaings qui vous tombe sur la gueule, mais étrangement, alors que Desideratum est l'album bourrin par excellence, surement l'un des plus bourrins du groupe, il est également l'un des moins extrêmes, Anaal Nathrakh s'est débarrassé de sa crasse, et l'on se retrouve avec un album bien trop propre et dénué d'abrasion et de souffre, Anaal Nathrakh évolue ici comme un groupe qui s'est mis à la modernité et qui tente par tous les moyens d'être accueillant tout en étant honteusement bourrin et violent.
J'imagine que les jeunes habitués aux productions clean et brickwallées seront aux anges avec ce nouveau disque, mais en lieu et place du sentiment de malaise et de peur que l'on ressentait lors des productions plus anciennes du combo, Anaal Nathrakh nous propose l'ennui, un ennui assourdissant, bruitiste, et un hybride Black/Grindcore/Industriel bien moins sauvage qu'auparavant, plus stéréotypé aussi.
Desideratum sonne propre et bien trop familier dans ses structures, sans aucune expérimentation, sans vraiment d'idées neuves, vous allez me rétorquer que les passages Electro et/ou industriels sont bien plus présents et marqués qu'avant, je vous répondrais qu'ils le faisaient déjà avant et que désormais, avec cette production bien clean, tous les samples apparaissent davantage comme des cache-misères destinés à masquer l'inspiration à bout de souffle des deux anglais, surtout que ce surplus de samples et de loops electro provoque souvent un beau bordel sonore (Rage and Red, The Joystream, Ita Mori...) au sein de morceaux chaotique dans le mauvais sens du terme, où l'on a aucune putain d'idée de où le groupe veut en venir, c'est quoi le projet? faire un album de The Berzerker? car malheureusement, on s'en rapproche parfois et c'est particulièrement déplaisant à l'oreille, en tout cas pas du tout ce que l'on attend d'un album d'Anaal Nathrakh, même si je me doute qu'ils ont du bien rigoler en imaginant la réaction des "puristes" à l'écoute d'un premier titre, Acheronta Movebimus, qui est globalement un morceau de Black/Dubstep.
En dehors de ce supplément d'électronique, on trouve également un curieux harnachement de riffs, les riffs incisifs typés Black Metal se mêlent à des riffs absolument quelconque chargés de Groove où l'on est parfois, pas totalement quand même, à la limite du Djent et du Modern Metal, d'ailleurs Anaal Nathrakh nous balance de plus en plus de Breakdowns tout au long de l'album, ce riffing groovy et clean ne colle pas vraiment avec l'autre gimmick du groupe, la bonne vieille boîte à rythme débile programmée à fond pour former un tapis de blast constant, ça ne fait que contribuer au vacarme ambiant carrément stérile la plupart du temps.
On ne sera même pas surpris avec cette volonté de faire une musique plus accueillante de trouver de très nombreux refrains en chant clair où V.I.T.R.I.O.L nous livre sa plus belle imitation d'Ihsahn période Prometheus, c'est parfois un peu surjoué, mais il faut quand même avouer que la prestation du chanteur est bel et bien ce qui sauve Desideratum du naufrage intégral, et même si ces refrains se répètent un peu, ils permettent de rendre des morceaux plats et linéaires de Black Industriels un peu plus catchy, c'est le cas sur Idol ou Unleash, c'est quand même étrange que sur l'un des plus mauvais disques d'Anaal Nathrakh l'on trouve la meilleure prestation de son chanteur...
Anaal Nathrakh fait dans le bourrinage, mais ne se montre jamais menaçant, et encore moins sulfureux ou dangereux.
Desideratum souffre du recyclage habituel de vieilles idées, présentées cette fois-ci dans un écrin moderne, et même si Anaal Nathrakh se montre hyper brutal, il n'est jamais subversif ou extrémiste, cet album est finalement bien plus accessible malgré le vacarme, il est très accueillant et confortable, ce qui franchement, n'est pas ce que j'attends d'un album d'Anaal Nathrakh.
Nul doute que la densité, le son clinique ultra compressé, ainsi que les sonorités modernes, plairont aux plus jeunes facilement impressionnables, mais rien de ce que propose Anaal Nathrakh ici n'est au niveau des premiers albums de sa discographie, pire encore, on a du mal à se sentir concerné par ce que fait le duo ici, tant Desideratum est un album ennuyeux qui n'a rien a dire, mais qui va faire un maximum de boucan pour hurler sa propre vacuité au monde...
Ennuyeux Vacarme
Track Listing:
1. Acheronta Movebimus
2. Unleash
3. Monstrum in Animo
4. The One Thing Needful
5. A Firm Foundation of Unyielding Despair
6. Desideratum
7. Idol
8. Sub Specie Aeterni (Of Maggots, and Humanity)
9. The Joystream
10. Rage and Red
11. Ita Mori