Bon, difficile de commencer une chronique de cet Entombed A.D. sans évoquer les embrouilles entre les membres du groupe depuis un an, ou plutôt l'embrouille entre le chanteur LG Petrov et le guitariste Alex Hellid, j'avais déjà évoqué le sujet lors d'un édito, mais on en sait désormais un peu plus.
Résumons, Hellid et Petrov sont les deux derniers rescapés du line-up original d'Entombed, Cederlund et Andersson ayant quitté le navire depuis longtemps, ce qui n'empêche pas que le nom Entombed soit la propriété de ses quatre membres originels, Petrov veut sortir un nouvel album, Hellid, surement trop occupé à rééditer le back catalogue n'est pas chaud pour un disque, donc Petrov tente de passer en force en enregistrant ce Back to the Front sans Hellid, la suite, on la connait, drama, avocats, et l'album qui devait sortir l'année dernière est repoussé de plus de neuf mois, le nom Entombed ne pouvant pas être utilisé, on utilise une petite combine en rajoutant A.D, bref, c'est un peu le bordel, et heureusement que le nom Entombed ne peut plus être utilisé, on aurait pu en effet sombrer dans le ridicule avec deux Entombed.
Cette version d'Entombed est donc composé du dernier line-up connu d'Entombed, à un alex Hellid près, globalement le line-up de l'album de 2007, Serpent Saints, avec Petrov, le batteur Olle Dahlstedt, un Nico Elgstrand qui passe de bassiste à guitariste, le poste de bassiste revenant à Victor Brandt, ça va vous suivez toujours? Bref, passons à l'album...
Déjà, il serait faux de considérer Back to the Front comme l'album d'un nouveau groupe, on ne va pas tourner autour du pot, ce disque est le dixième album d'Entombed, point barre, qu'Alex Hellid soit là ou pas n'a au final que bien peu d'importance, c'est d'ailleurs dans l'optique de sortir sous le nom d'Entombed que cet album a été enregistré.
Partant de là, il n'y aura aucune surprise à entendre de Back to the Front, on est dans du Entombed pur jus, à condition de ne pas croire ce que vous raconte Century Media dans la promotion du bouzin, non, Back to the Front n'est pas un album retour au source, ce n'est pas non plus à un retour à l'époque de Clandestine ou de Wolverine Blues, encore moins Left Hand Path, non, Back to the Front, c'est du Entombed classique tel qu'on le connait depuis Morning Star ou Inferno, un Death n' Roll sans fioritures, très simple dans son approche, avec quelques relents de punk et de D-beat... et c'est tout.
Ce n'est pas aujourd'hui que les suédois vont se mettre à faire autre chose, mais Back to the Front nous prouve une seule chose, que cet Entombed peut parfaitement survivre sans Hellid, et l'album nous rassure sur la capacité du groupe à maintenir le navire à flots sans salir la légende, car allons droit au but, Back to the Front est un bon petit disque d'Entombed, pas génial, ni même brillant, mais suffisamment solide pour que l'on puisse imaginer Hellid un peu dégoûté que ses anciens collègues puissent s'en sortir sans lui.
La seule chose surprenante, c'est que les problèmes internes n'ont pas trop impacté la qualité du disque, car même si le drama a éclaté publiquement après l'enregistrement, on se doute bien que l'éviction d'Hellid et les embrouilles ont émaillé tout le processus de composition et d'enregistrement, de la même manière on pouvait douter de la capacité de Nico Elgstrand a assurer seul le poste de guitariste, et on est heureux de constater que le gaillard s'avère en fin de compte tout à fait capable d'émuler le son typique d'Entombed et de produire de bons riffs, car c'est bien le cas ici, Back to the Front est remplit de bons riffs, en mode bulldozer comme on est en droit de l'attendre de la part d'Entombed, le tout agrémenté de quelques mélodies bien vicieuses.
Ce n'était donc pas gagné d'avance, mais Back to the Front est le genre d'album tout à fait correct pour un retour sans risque.
Entombed nous donne ce que l'on attendait de lui, du groove, du gras, du croustillant, la grosse voix de Petrov, de la rythmique simple mais toujours aussi efficace, de bons riffs, pour une nouvelle déclinaison du son Entombed post Wolverine blues.
Si vous connaissez le Entombed récent des années 2000, vous ne serez pas du tout dépaysé par Back to the Front, la plupart des morceaux auraient pu se retrouver sur les trois albums précédents, et on va naviguer constamment entre le Death n' Roll et les titres un peu plus orientés vers le Death Metal à l'ancienne, cet album est d'ailleurs plutôt Heavy, pas trop rapide, mais assez imposant, avec juste ce qu'il faut de punch pour le rendre suffisamment nerveux et éviter l'ennui.
Kill to live est un bon petit titre d'ouverture qui va mettre dans l'ambiance sans décontenancer l'auditeur, et va nous rassurer sur la capacité d'Entombed a sortir un nouvel album en forme de rétrospective de sa très diversifiée carrière, le morceau est heavy, très lourd, avec pas mal de mélodies, et un Petrov toujours aussi hargneux, d'ailleurs ce début d'album est marqué par une inclinaison Death très marquée, avec une légère influence Thrash qui se fait rapidement sentir, Bedlam Attack et Pandemic Rage envoient la sauce, et dans le genre bourrin, The Underminer ne va pas faire dans le détail pour un morceau très punk expédié en moins de trois minutes qui contient pas mal de leads parfois teintées d'une influence NWOBHM, ou encore le très concis et punchy Waiting for Death.
La bonne idée, c'est d'alterner souvent entre le violent et les titres plus orientés Death n' Roll un poil plus massifs et appuyés, c'est le cas de Second to None ou de Bait and Bleed qui auraient pu sans problème se retrouver sur Inferno, Vulture an the Traitor est vraiment marqué par une grosse influence Rock n' Roll avec un sens du groove qui le rend assez remuant, Eternal Woe est peut-être le meilleur morceau de tout l'album, le morceau va mettre un peu de temps à se mettre en place et va ensuite mélanger différents styles de riffs et des leads qui sonnent juste et qui apportent une véritable variété, et cette variété, on la retrouve sur tout l'album, qui s'écoule sans réels temps morts, sans vraiment de titres faibles, à part peut-être Digitus Medius que je trouve un peu ennuyeux et surtout trop long, le songwritting est très solide, Entombed va droit à l'essentiel avec un certain punch et son groove habituel, et parvient à rester frais, c'est bizarre de dire ça d'un album d'Entombed, où absolument rien n'est original, ni surprenant, mais ça fonctionne et l'on a jamais le sentiment d'écouter une simple redite générique et forcée, et l'album parvient à éviter l'effet déjà-entendu pénible malgré le recyclage certain.
Résumons, Hellid et Petrov sont les deux derniers rescapés du line-up original d'Entombed, Cederlund et Andersson ayant quitté le navire depuis longtemps, ce qui n'empêche pas que le nom Entombed soit la propriété de ses quatre membres originels, Petrov veut sortir un nouvel album, Hellid, surement trop occupé à rééditer le back catalogue n'est pas chaud pour un disque, donc Petrov tente de passer en force en enregistrant ce Back to the Front sans Hellid, la suite, on la connait, drama, avocats, et l'album qui devait sortir l'année dernière est repoussé de plus de neuf mois, le nom Entombed ne pouvant pas être utilisé, on utilise une petite combine en rajoutant A.D, bref, c'est un peu le bordel, et heureusement que le nom Entombed ne peut plus être utilisé, on aurait pu en effet sombrer dans le ridicule avec deux Entombed.
Cette version d'Entombed est donc composé du dernier line-up connu d'Entombed, à un alex Hellid près, globalement le line-up de l'album de 2007, Serpent Saints, avec Petrov, le batteur Olle Dahlstedt, un Nico Elgstrand qui passe de bassiste à guitariste, le poste de bassiste revenant à Victor Brandt, ça va vous suivez toujours? Bref, passons à l'album...
Déjà, il serait faux de considérer Back to the Front comme l'album d'un nouveau groupe, on ne va pas tourner autour du pot, ce disque est le dixième album d'Entombed, point barre, qu'Alex Hellid soit là ou pas n'a au final que bien peu d'importance, c'est d'ailleurs dans l'optique de sortir sous le nom d'Entombed que cet album a été enregistré.
Partant de là, il n'y aura aucune surprise à entendre de Back to the Front, on est dans du Entombed pur jus, à condition de ne pas croire ce que vous raconte Century Media dans la promotion du bouzin, non, Back to the Front n'est pas un album retour au source, ce n'est pas non plus à un retour à l'époque de Clandestine ou de Wolverine Blues, encore moins Left Hand Path, non, Back to the Front, c'est du Entombed classique tel qu'on le connait depuis Morning Star ou Inferno, un Death n' Roll sans fioritures, très simple dans son approche, avec quelques relents de punk et de D-beat... et c'est tout.
Ce n'est pas aujourd'hui que les suédois vont se mettre à faire autre chose, mais Back to the Front nous prouve une seule chose, que cet Entombed peut parfaitement survivre sans Hellid, et l'album nous rassure sur la capacité du groupe à maintenir le navire à flots sans salir la légende, car allons droit au but, Back to the Front est un bon petit disque d'Entombed, pas génial, ni même brillant, mais suffisamment solide pour que l'on puisse imaginer Hellid un peu dégoûté que ses anciens collègues puissent s'en sortir sans lui.
La seule chose surprenante, c'est que les problèmes internes n'ont pas trop impacté la qualité du disque, car même si le drama a éclaté publiquement après l'enregistrement, on se doute bien que l'éviction d'Hellid et les embrouilles ont émaillé tout le processus de composition et d'enregistrement, de la même manière on pouvait douter de la capacité de Nico Elgstrand a assurer seul le poste de guitariste, et on est heureux de constater que le gaillard s'avère en fin de compte tout à fait capable d'émuler le son typique d'Entombed et de produire de bons riffs, car c'est bien le cas ici, Back to the Front est remplit de bons riffs, en mode bulldozer comme on est en droit de l'attendre de la part d'Entombed, le tout agrémenté de quelques mélodies bien vicieuses.
Ce n'était donc pas gagné d'avance, mais Back to the Front est le genre d'album tout à fait correct pour un retour sans risque.
Entombed nous donne ce que l'on attendait de lui, du groove, du gras, du croustillant, la grosse voix de Petrov, de la rythmique simple mais toujours aussi efficace, de bons riffs, pour une nouvelle déclinaison du son Entombed post Wolverine blues.
Si vous connaissez le Entombed récent des années 2000, vous ne serez pas du tout dépaysé par Back to the Front, la plupart des morceaux auraient pu se retrouver sur les trois albums précédents, et on va naviguer constamment entre le Death n' Roll et les titres un peu plus orientés vers le Death Metal à l'ancienne, cet album est d'ailleurs plutôt Heavy, pas trop rapide, mais assez imposant, avec juste ce qu'il faut de punch pour le rendre suffisamment nerveux et éviter l'ennui.
Kill to live est un bon petit titre d'ouverture qui va mettre dans l'ambiance sans décontenancer l'auditeur, et va nous rassurer sur la capacité d'Entombed a sortir un nouvel album en forme de rétrospective de sa très diversifiée carrière, le morceau est heavy, très lourd, avec pas mal de mélodies, et un Petrov toujours aussi hargneux, d'ailleurs ce début d'album est marqué par une inclinaison Death très marquée, avec une légère influence Thrash qui se fait rapidement sentir, Bedlam Attack et Pandemic Rage envoient la sauce, et dans le genre bourrin, The Underminer ne va pas faire dans le détail pour un morceau très punk expédié en moins de trois minutes qui contient pas mal de leads parfois teintées d'une influence NWOBHM, ou encore le très concis et punchy Waiting for Death.
La bonne idée, c'est d'alterner souvent entre le violent et les titres plus orientés Death n' Roll un poil plus massifs et appuyés, c'est le cas de Second to None ou de Bait and Bleed qui auraient pu sans problème se retrouver sur Inferno, Vulture an the Traitor est vraiment marqué par une grosse influence Rock n' Roll avec un sens du groove qui le rend assez remuant, Eternal Woe est peut-être le meilleur morceau de tout l'album, le morceau va mettre un peu de temps à se mettre en place et va ensuite mélanger différents styles de riffs et des leads qui sonnent juste et qui apportent une véritable variété, et cette variété, on la retrouve sur tout l'album, qui s'écoule sans réels temps morts, sans vraiment de titres faibles, à part peut-être Digitus Medius que je trouve un peu ennuyeux et surtout trop long, le songwritting est très solide, Entombed va droit à l'essentiel avec un certain punch et son groove habituel, et parvient à rester frais, c'est bizarre de dire ça d'un album d'Entombed, où absolument rien n'est original, ni surprenant, mais ça fonctionne et l'on a jamais le sentiment d'écouter une simple redite générique et forcée, et l'album parvient à éviter l'effet déjà-entendu pénible malgré le recyclage certain.
Back to the Front n'est pas un album qui va radicalement changer votre vie, surtout si vous connaissez les derniers albums des suédois, mais Entombed nous livre ici un bon petit album de Death n' Roll à l'ancienne, ce n'est bien évidemment pas le retour aux sources promis par les gars du marketing de Century Media, faut pas déconner, plus jamais Entombed ne sortira d'albums du calibre de Wolverine Blues ou Clandestine, plus jamais non plus il ne reviendra à Left Hand Path, mais Back to the Front est un disque sympa qui représente assez bien ce que fait Entombed depuis une quinzaine d'année, et l'album survole globalement les trois disques précédents, en se rapprochant pas mal d'Inferno.
C'est donc sans surprise, il n'y a pas de quoi sauter au plafond, mais Entombed fait son truc de manière très rassurante, en proposant un album assez Heavy, très solide, et personnellement, je l'ai écouté un paquet de fois dans le cadre de cette chronique, et il ne m'a pas encore vraiment lassé, il a même gagné sa place dans la rotation de mon auto-radio pour cet été, après, bien sûr, si vous n'aimez pas le Entombed des années 2000, vous n'allez pas aimer celui-ci non plus, vous êtes prévenus.
Back to the Front est un bon disque où Entombed déroule sa partition, en nous donnant juste ce que le fan attend, sans décevoir ni faillir, et ce n'est pas aujourd'hui, alors qu'Hellid a quitté l'aventure, que les suédois vont salir la légende, ce qui est déjà pas mal...
C'est donc sans surprise, il n'y a pas de quoi sauter au plafond, mais Entombed fait son truc de manière très rassurante, en proposant un album assez Heavy, très solide, et personnellement, je l'ai écouté un paquet de fois dans le cadre de cette chronique, et il ne m'a pas encore vraiment lassé, il a même gagné sa place dans la rotation de mon auto-radio pour cet été, après, bien sûr, si vous n'aimez pas le Entombed des années 2000, vous n'allez pas aimer celui-ci non plus, vous êtes prévenus.
Back to the Front est un bon disque où Entombed déroule sa partition, en nous donnant juste ce que le fan attend, sans décevoir ni faillir, et ce n'est pas aujourd'hui, alors qu'Hellid a quitté l'aventure, que les suédois vont salir la légende, ce qui est déjà pas mal...
Track Listing:
1. Kill To Live
3. Pandemic Rage
4. Second To None
5. Bait and Bleed
6. Waiting For Death
7. Eternal Woe
8. Digitus Medius
10. The Underminer
11. Soldier Of No Fortune