"Si Sabaton avait dû sortir un album qui mette tout le monde d'accord, ils l'auraient fait depuis longtemps, reste un album sympa d'habiles recycleurs du Power Metal, remplit d'hymnes virils, grandiloquents, et assez kitsch"
C'est pas ses mots que je concluais ma chronique du dernier album des suédois de Sabaton, un Carolus Rex post-schisme qui voyait le groupe pousser encore plus loin ses chœurs et orchestrations, en abandonnant le thème de la seconde guerre mondiale pour se consacrer à l'histoire de la suède, cela avait au moins le mérite d'être un peu différent, pas trop, mais un peu quand même.
Deux ans plus tard, on ressort les treillis, les tanks, et la seconde guerre mondiale pour les nuls comme source principale d'inspiration, Sabaton est de retour avec un nouvel album, un Heroes un peu bâclé et vite torché par Joakim Brodén et ses potes, qui réjouira surement le fan du groupe peu exigent qui ne demande rien d'autre qu'une éternelle resucée et du recyclage, pour les autres, la tambouille va s'avérer vite bien fade et incroyablement limitée...
Sabaton a toujours été un groupe très pragmatique, qui a su très vite se créer sa propre niche dans le milieu du Power Metal à l'européenne, c'est bien ce qui distingue les suédois d'autres groupes du même genre, le fait d'avoir créer un son reconnaissable, et tant pis s'il se retrouvent obligés de répéter la formule sur chaque album, de toute façon, ils semblent désormais incapables de faire autre chose, et comme le public suit toujours, Sabaton n'a aucune raison de modifier quoique ce soit.
Malgré tout, il serait bien difficile d'affirmer que Sabaton ait inventé quelque chose dans le Power Metal, après tout, on est dans du classique, avec tous les clichés du genre, mais les suédois ont toujours été d'habiles recycleurs, dont le savoir-faire n'est plus à prouver, dont le principal tour de force a été de développer sa propre personnalité et son univers, un Blind Guardian gavé de testostérone et biberonné à la seconde guerre mondiale, leur créneau, leur zone de confort, c'est d'ailleurs ce qui semble être désormais la recette du succès dans le genre, trouver à tout prix un gimmick et ne plus jamais le lâcher, Powerwolf fait exactement la même chose, eux aussi ont trouvé un gimmick, une personnalité, et vont constamment le recycler et le décliner sur chaque album, ce n'est pas l'évolution qui importe, mais plutôt le devoir de satisfaire le fan en lui donnant ce qu'il aime.
Je vous parle de Powerwolf car les deux groupes font globalement la même chose, bien sûr, chez les allemands, on parle de loups garous et de religion, avec les orchestrations qui vont avec et qui permettent de créer une atmosphère particulière, le truc de Sabaton, c'est la guerre, mais en dehors de l'enrobage orchestral, la formule est identique, du Power Metal concis, efficace, qui fonctionne sur les mêmes ressorts et avec les mêmes structures ainsi que les mêmes tics de composition, les orchestrations over the top, les chœurs grandiloquents, et des refrains gigantesques, kitsch et démesuré, mais c'est le genre qui veut ça, il faut être dans l'excès et faire plus de bruit que ses congénères pour se faire remarquer.
De ce fait, que Sabaton applique bêtement sa formule, ce n'est franchement pas une surprise, après tout, ils maîtrisent totalement le genre, et ils utilisent la même recette depuis le début, non, ce qui est horriblement gênant avec Heroes, c'est que cette fois-ci, l'inspiration atteint le zéro absolu, pire encore, tout cela est tellement convenu et traité par dessus la jambe que toute la dimension épique de leur musique se casse irrémédiablement la gueule, faisant de l'album une simple accumulation de tous les poncifs du groupe, le service minimum, très minimum même, de la part d'un groupe qui n'a jamais semblait tourner autant en rond qu'aujourd'hui.
Il y a quand même un changement majeur par rapport à Carolus Rex, car Heroes est un album plus concentré sur l'essentiel et qui sonne plus Metal que son prédécesseur, les riffs se font ici bien plus incisifs, avec des claviers légèrement plus en retrait, c'est donc le Sabaton classique que l'on retrouve, le Sabaton au naturel (lol) en quelque sorte, et c'est donc sans surprise que dès le premier titre, ça va envoyer du lourd et du gros, avec un Night Witches ultra heavy, martial, explosif, c'est assez rageur avec ses chœurs guerriers sur le refrain, mais ce n'est que du classique chez les suédois, on en attendait pas moins, de même, le tempo plus ralenti de No Bullets Fly est assez banal chez le groupe, dominé par un refrain catchy as fuck et entraînant, tout cela est emphatique, glorieux, dominé par le chant de baryton de Brodén, mais putain que tout cela est sans surprise, mêmes les quelques relents Power Folk à la Falconer sur les leads de Smoking Snakes font déjà entendu.
Vous allez me dire que même si c'est convenu, ça fonctionne quand même, bien sûr que cela fonctionne, rappelez-vous, ce sont d'habiles recycleurs, et le but est de proposer les refrains les plus gigantesques possibles afin de faire chanter le public en concert en mode Blood brothers, la bière en l'air, l'amitié virile crypto-gay treillis moustache, avec ses hymnes über virils macho man immédiats et instinctifs.
Autre poncif, le titre heavy, plutôt lent et larmoyant, avec Inmate 4859, impeccable d'un point de vue rythmique, plus orienté sur les ambiances avec ses nombreux chœurs et ses orchestrations, merci les gars, vous nous faites le coup sur chaque album, on connaissait déjà, et dans le registre larmoyant, on va monter d'un cran dans la guimauve avec The Ballad of Bull, qui doit bien être la pire ballade jamais enregistrée dans toute l'histoire du Metal, le pire du pire de la ballade virile à la Manowar, gavée jusqu'à la gueule de piano et de claviers à la con, bilan de l'écoute de cette purge de presque quatre minutes, douze caries et un diabète, merci Sabaton pour cette overdose de guimauve.
Ah mais attendez, y'a plus ridicule, puisqu'il y a le single, To Hell and Back, comment tu veux être pris au sérieux quand tes claviers sont tellement kitsch qu'ils n'ont rien à envier à du ABBA? putain de merde, du Power Metal qui sonne comme du Abba avec des sonorités western spaghetti, c'est précisément là où Sabaton franchit l'étroite frontière entre glorieux et ridicule, rendant sa musique risible, c'est une chanson pour l'Eurovision ou quoi? ça n'arrive qu'une fois, mais c'est fois de trop, surtout que le reste ne va pas franchement remonter le niveau du bouzin.
Bon, y'a bien Soldier of 3 Armies qui est plutôt sympa et qui envoie le pâté avec un certain dynamisme, ça tabasse tranquillement, y'a du rythme, mais le titre est un peu perdu au milieu des traditionnels fillers de fin d'album, un Resist and Bite qui a piqué ses leads à AC/DC, ou un Hearts of Iron poussif avec un solo qui reprend le fameux Air on G String de Bach.
L'impression de redite complète de Heroes est encore accentuée par le côté concis des titres, l'album est vraiment court, trente-six minutes pour dix titres, c'est vous dire le formatage que subit la musique de Sabaton sur cette album, ce qui le rend bizarrement très ennuyeux, un véritable exploit pour un album aussi court...
C'est pas ses mots que je concluais ma chronique du dernier album des suédois de Sabaton, un Carolus Rex post-schisme qui voyait le groupe pousser encore plus loin ses chœurs et orchestrations, en abandonnant le thème de la seconde guerre mondiale pour se consacrer à l'histoire de la suède, cela avait au moins le mérite d'être un peu différent, pas trop, mais un peu quand même.
Deux ans plus tard, on ressort les treillis, les tanks, et la seconde guerre mondiale pour les nuls comme source principale d'inspiration, Sabaton est de retour avec un nouvel album, un Heroes un peu bâclé et vite torché par Joakim Brodén et ses potes, qui réjouira surement le fan du groupe peu exigent qui ne demande rien d'autre qu'une éternelle resucée et du recyclage, pour les autres, la tambouille va s'avérer vite bien fade et incroyablement limitée...
Sabaton a toujours été un groupe très pragmatique, qui a su très vite se créer sa propre niche dans le milieu du Power Metal à l'européenne, c'est bien ce qui distingue les suédois d'autres groupes du même genre, le fait d'avoir créer un son reconnaissable, et tant pis s'il se retrouvent obligés de répéter la formule sur chaque album, de toute façon, ils semblent désormais incapables de faire autre chose, et comme le public suit toujours, Sabaton n'a aucune raison de modifier quoique ce soit.
Malgré tout, il serait bien difficile d'affirmer que Sabaton ait inventé quelque chose dans le Power Metal, après tout, on est dans du classique, avec tous les clichés du genre, mais les suédois ont toujours été d'habiles recycleurs, dont le savoir-faire n'est plus à prouver, dont le principal tour de force a été de développer sa propre personnalité et son univers, un Blind Guardian gavé de testostérone et biberonné à la seconde guerre mondiale, leur créneau, leur zone de confort, c'est d'ailleurs ce qui semble être désormais la recette du succès dans le genre, trouver à tout prix un gimmick et ne plus jamais le lâcher, Powerwolf fait exactement la même chose, eux aussi ont trouvé un gimmick, une personnalité, et vont constamment le recycler et le décliner sur chaque album, ce n'est pas l'évolution qui importe, mais plutôt le devoir de satisfaire le fan en lui donnant ce qu'il aime.
Je vous parle de Powerwolf car les deux groupes font globalement la même chose, bien sûr, chez les allemands, on parle de loups garous et de religion, avec les orchestrations qui vont avec et qui permettent de créer une atmosphère particulière, le truc de Sabaton, c'est la guerre, mais en dehors de l'enrobage orchestral, la formule est identique, du Power Metal concis, efficace, qui fonctionne sur les mêmes ressorts et avec les mêmes structures ainsi que les mêmes tics de composition, les orchestrations over the top, les chœurs grandiloquents, et des refrains gigantesques, kitsch et démesuré, mais c'est le genre qui veut ça, il faut être dans l'excès et faire plus de bruit que ses congénères pour se faire remarquer.
De ce fait, que Sabaton applique bêtement sa formule, ce n'est franchement pas une surprise, après tout, ils maîtrisent totalement le genre, et ils utilisent la même recette depuis le début, non, ce qui est horriblement gênant avec Heroes, c'est que cette fois-ci, l'inspiration atteint le zéro absolu, pire encore, tout cela est tellement convenu et traité par dessus la jambe que toute la dimension épique de leur musique se casse irrémédiablement la gueule, faisant de l'album une simple accumulation de tous les poncifs du groupe, le service minimum, très minimum même, de la part d'un groupe qui n'a jamais semblait tourner autant en rond qu'aujourd'hui.
Il y a quand même un changement majeur par rapport à Carolus Rex, car Heroes est un album plus concentré sur l'essentiel et qui sonne plus Metal que son prédécesseur, les riffs se font ici bien plus incisifs, avec des claviers légèrement plus en retrait, c'est donc le Sabaton classique que l'on retrouve, le Sabaton au naturel (lol) en quelque sorte, et c'est donc sans surprise que dès le premier titre, ça va envoyer du lourd et du gros, avec un Night Witches ultra heavy, martial, explosif, c'est assez rageur avec ses chœurs guerriers sur le refrain, mais ce n'est que du classique chez les suédois, on en attendait pas moins, de même, le tempo plus ralenti de No Bullets Fly est assez banal chez le groupe, dominé par un refrain catchy as fuck et entraînant, tout cela est emphatique, glorieux, dominé par le chant de baryton de Brodén, mais putain que tout cela est sans surprise, mêmes les quelques relents Power Folk à la Falconer sur les leads de Smoking Snakes font déjà entendu.
Vous allez me dire que même si c'est convenu, ça fonctionne quand même, bien sûr que cela fonctionne, rappelez-vous, ce sont d'habiles recycleurs, et le but est de proposer les refrains les plus gigantesques possibles afin de faire chanter le public en concert en mode Blood brothers, la bière en l'air, l'amitié virile crypto-gay treillis moustache, avec ses hymnes über virils macho man immédiats et instinctifs.
Autre poncif, le titre heavy, plutôt lent et larmoyant, avec Inmate 4859, impeccable d'un point de vue rythmique, plus orienté sur les ambiances avec ses nombreux chœurs et ses orchestrations, merci les gars, vous nous faites le coup sur chaque album, on connaissait déjà, et dans le registre larmoyant, on va monter d'un cran dans la guimauve avec The Ballad of Bull, qui doit bien être la pire ballade jamais enregistrée dans toute l'histoire du Metal, le pire du pire de la ballade virile à la Manowar, gavée jusqu'à la gueule de piano et de claviers à la con, bilan de l'écoute de cette purge de presque quatre minutes, douze caries et un diabète, merci Sabaton pour cette overdose de guimauve.
Ah mais attendez, y'a plus ridicule, puisqu'il y a le single, To Hell and Back, comment tu veux être pris au sérieux quand tes claviers sont tellement kitsch qu'ils n'ont rien à envier à du ABBA? putain de merde, du Power Metal qui sonne comme du Abba avec des sonorités western spaghetti, c'est précisément là où Sabaton franchit l'étroite frontière entre glorieux et ridicule, rendant sa musique risible, c'est une chanson pour l'Eurovision ou quoi? ça n'arrive qu'une fois, mais c'est fois de trop, surtout que le reste ne va pas franchement remonter le niveau du bouzin.
Bon, y'a bien Soldier of 3 Armies qui est plutôt sympa et qui envoie le pâté avec un certain dynamisme, ça tabasse tranquillement, y'a du rythme, mais le titre est un peu perdu au milieu des traditionnels fillers de fin d'album, un Resist and Bite qui a piqué ses leads à AC/DC, ou un Hearts of Iron poussif avec un solo qui reprend le fameux Air on G String de Bach.
L'impression de redite complète de Heroes est encore accentuée par le côté concis des titres, l'album est vraiment court, trente-six minutes pour dix titres, c'est vous dire le formatage que subit la musique de Sabaton sur cette album, ce qui le rend bizarrement très ennuyeux, un véritable exploit pour un album aussi court...
Service minimum chez les suédois!
Pire que ça, alors que le groupe renoue avec des sonorités plus incisives, plus Metal dans l'esprit, jamais il ne parvient à insuffler de souffle épique dans sa musique, ce qui le rend atrocement banal et même carrément médiocre sur quelques titres, rien de neuf, que du vieux mal recyclé, un album qui fournit à peine deux-trois hymnes virils à ajouter à la setlist pour la tournée.
Bien sûr, une fois de plus, c'est la débauche d'effets en tout genre, avec une production dantesque signée de l'habitué Peter Tägtgren, très puissante, avec un bon équilibre entre les riffs et les claviers kitsch, mais cela ne parvient pas à masquer un songwriting de pure feignasse, avec un Sabaton qui se contente bêtement d'appliquer sa formule, et l'on tient ici avec Heroes le plus mauvais disque de la discographie des suédois, le Tank n'a plus rien dans le réservoir, il est encore massif et capable de tirer quelques obus, mais incapable de bouger, il va se prendre à coup de roquette anti-char dans la gueule.
Définitivement, ce n'est pas encore aujourd'hui que Sabaton sortira un album qui mette tout le monde d'accord, et j'espère que le prochain album traitera de batailles navales, histoire que je puisse vous sortir une bonne vanne du genre Sabathon petit navire...
Pire que ça, alors que le groupe renoue avec des sonorités plus incisives, plus Metal dans l'esprit, jamais il ne parvient à insuffler de souffle épique dans sa musique, ce qui le rend atrocement banal et même carrément médiocre sur quelques titres, rien de neuf, que du vieux mal recyclé, un album qui fournit à peine deux-trois hymnes virils à ajouter à la setlist pour la tournée.
Bien sûr, une fois de plus, c'est la débauche d'effets en tout genre, avec une production dantesque signée de l'habitué Peter Tägtgren, très puissante, avec un bon équilibre entre les riffs et les claviers kitsch, mais cela ne parvient pas à masquer un songwriting de pure feignasse, avec un Sabaton qui se contente bêtement d'appliquer sa formule, et l'on tient ici avec Heroes le plus mauvais disque de la discographie des suédois, le Tank n'a plus rien dans le réservoir, il est encore massif et capable de tirer quelques obus, mais incapable de bouger, il va se prendre à coup de roquette anti-char dans la gueule.
Définitivement, ce n'est pas encore aujourd'hui que Sabaton sortira un album qui mette tout le monde d'accord, et j'espère que le prochain album traitera de batailles navales, histoire que je puisse vous sortir une bonne vanne du genre Sabathon petit navire...
1. Night Witches
2. No Bullets Fly
3. Smoking Snakes
4. Inmate 4859
6. The Ballad of Bull
8. Soldier of 3 Armies
9. Far from the Fame
10. Hearts of Iron