L'Italie, le pays des pizza, des pâtes, du Br00tal Death bas-de-plafond et surtout du Power Metal où des quadragénaires nous content les aventures de valeureux guerriers dégommant à l'épée des dragons magiques, j'exagère un peu bien sûr, mais métalliquement parlant, c'est à peu près ça, et pas grand chose d'autre.
Heureusement, en cherchant bien, on trouve quand même des trucs intéressants, on connaissait déjà Ephel Duath, mais on connait surement moins, dans un genre différent et tout aussi barré, les milanais de Destrage, auteurs de deux premiers albums en 2009 (Urban Being) et 2010 (The King Is Fat'N'Old) qui avaient vaguement attiré l'attention à l'époque pour leur folie furieuse, il se passait quelque chose d'intéressant en Italie, et puis... plus grand chose, on avait perdu la trace de Destrage.
Enfin, pas tout à fait, le groupe ayant participé au curieux projet Princess Ghibli (en compagnie, entre autres, de Disarmonia Mundi), où des groupes ritals reprenaient à la sauce Metal des chansons tirés de films produit par le studio Ghibli, dont Ponyo sur la falaise.
Heureusement, après ces conneries, Destrage est ENFIN de retour et peut reprendre sa conquête du monde, car Are You Kidding Me? No ne risque pas de laisser indifférent et ne va pas décevoir ceux qui avait aimé The King is Fat'N'Old il y a quatre ans, surtout qu'en fait, c'est encore mieux...
Si vous cherchez du furieux, du fun, de l'éclectique, c'est ici que ça se passe, car Destrage n'est pas votre groupe de Metal conventionnel, nous avons ici affaire à un authentique groupe de fusion moderne, un Metal un peu fou où le Metalcore catchy et mélodique se retrouve constamment traversé de violentes secousses syncopées typé Mathcore, avec bien évidemment tout un tas de nuggets surprenants qui se retrouvent intégrés au truc, un Metal fusion aux références qui vont de Dillinger Escape Plan pour les passages violents et la science du mouvement saccadé, Protest the Hero pour les aspirations très mélodiques et les refrains, ainsi que Faith No More ou System of a Down en ce qui concerne l'aspect catchy de la fusion alternative, teintée de Rock et de Neo Metal, car en plus d'être constamment en mouvement, de pratiquer l'art délicat du changement de rythme, Destrage ajoute une bonne dose de Groove dans ses riffs pour les passages les plus Heavy, mais surtout, il va être très difficile de ne pas faire le rapprochement avec les anglais de Sikth tant l'influence est clairement notable ici, Destrage, comme son modèle Sikth, met un bon coup de pied dans la fourmilière, et tous les genres vont s'entrechoquer dans une fusion pleinement maîtrisée.
La maîtrise, c'est tout ce qui fait la différence entre un The King is Fat'N'Old qui était trop décousu et qui avait tendance à partir dans tous les sens, et ce Are You Kidding Me? No, en quatre ans, Destrage a pris le temps de réfléchir sur ce qu'il devait améliorer, et a également progressé dans la composition de ses morceaux, c'est donc moins le bordel, et le chaos créé par le groupe se retrouve organisé, les italiens partent toujours dans des délires bien sûr, mais ceux-ci sont désormais pleinement intégrés, leur musique étant désormais plus concentrée, les changements de directions et les cassures sont plus fluides, moins abruptes, c'est surement ce qu'on appelle la maturité, on est toujours lancé à toute vitesse sur des montagnes russes, sauf que cette fois on se sent plus en sécurité, et cette maîtrise décuple le fun qu'on éprouve à l'écoute de la galette.
Ce nouvel album est un poil moins brutal que le précédent, Are You Kidding Me? No est surement l'album de Destrage le plus "progressif", mais le calme n'est qu'apparent, la violence est mieux canalisée, et surgit aux moments où on l'attend le moins pour en maximiser l'effet, les italiens nous proposent donc leur album le plus abouti jusqu'ici, et surement leur plus versatile, notamment au niveau du chant, où l'on trouve un chant hurlé très vindicatif à la Sikth, très typé Hardcore, un chant clair très mélodique sur des refrains incroyablement accrocheurs qui donne à Destgrage des sonorités alternative bienvenues, voir même quasiment punk/pop car les refrain rappellent vaguement The Offsprings, ce qui a tendance à rendre leur tambouille accessible malgré la furie des compositions, quelques passages growlés sont également au programme histoire d'ajouter une dimension supplémentaire et une certaine profondeur.
La musique de Destrage est donc toujours aussi bondissante, tous les éléments s'entrechoquent et forment un tout, car les italiens ont eu la bonne idée de ne pas trop en faire, les riffing est très technique, surtout sur les passages syncopés typés Mathcore, une furia contagieuse qui contraste avec le groove énorme qui se dégage des morceaux, notamment avec l'utilisation de riffs particulièrement heavy et lourd à la Pantera, une musique tout en spasme où l'utilisation des breakdowns est plutôt intelligente, servant souvent à introduire un pont ou un break, changer de direction, sans que cela ne viennent créer de cassures trop abruptes dans la structure des morceaux, bien entendu, la grande force de Destrage est d'introduire des trucs que jamais on ne penserait trouver là, c'est ainsi que Destroy Create Transform Sublimate se termine par un passage ultra bizarre qui conjugue des cordes envoûtantes avec de l'electro bidouillée chargée de drum & bass, et ça ne choque même pas tant les transitions sont diablement fluides, ce premier titre résume d'ailleurs assez bien le son Destrage, ce mélange de violence syncopée et de refrain catchy, les changements de rythme sont nombreux, et la musique est constamment sous tension, à n'importe quel moment la musique peut partir dans une direction où dans une autre sans que l'on puisse prévoir quoique ce soit, une folie et une versatilité que l'on retrouve sur le titre suivant, Purania, avec un délicieux break ambiancé entre deux spasmes de violence et un excellent refrain, un titre avec une vibe très punk mélodique avec des breakdowns et des arrangements electro discrets mais efficace, et niveau efficacité, on va monter d'un cran avec My Green Neighbour absolument furieux et dévastateur, direct, où le groupe ne va pas oublier le bon vieux refrain accrocheur qui rend le titre très accessible malgré ses aspects abrasifs, une bonne décharge Punk/Mathcore qui envoie le pâté.
Malheureusement, la formule Destrage a malgré tout ses limites, on sent que le groupe a mis ses titres les plus efficaces dans la première moitié de l'album, les plus mémorables, surement les plus cinglés aussi, mais la formule de Destrage perd de son intensité dès que le groupe se relâche un petit peu, et ce relâchement va intervenir à partir de Where the Things Have No Colour, un titre mélodique dominé par le chant clair et divers arrangements qui lui confèrent une certaines dimension atmosphérique, mais on se croirait sur un titre de fin d'album de Soilwork, c'est gentillet, plein d'émotions, et c'est à partir de ce titre que la tension va un peu diminuer avec quelques titres de remplissages, peut-être pas Waterpark Bachelorette, direct et plutôt typé Hardcore, où les petits breakdowns côtoient un passage funk du plus bel effet, mais le titre manque un peu de jus dans la seconde moitié, un manque d'intensité qui va se ressentir sur Before, After and All Around ou un -(Obedience) à la structure très classique et prévisible avec son long passage central ambiancé, heureusement qu'après ce passage mélodique surgit une bonne décharge de violence après le passage electro, ça réveille et ça secoue, ces titres explorent la facette la plus pop et accessible du groupe (ou trouvait déjà ce genre de choses sur l'album précédent), et ce n'est pas vraiment là où le groupe est le plus intéressant ni le plus efficace, heureusement, l'ultime titre éponyme va se charger de remettre les pendules à l'heure avec presque huit minutes de folie furieuse et de dinguerie, intense, versatile, on ne va pas s'ennuyer une seule seconde, mieux encore, on se mange même de délicieux passages de musique mexicaine, complètement ébouriffant, un titre qui permet de finir sur une bonne impression et de faire oublier le flottement entrevu sur les morceaux précédents...
Quel retour quand même! Destrage s'est surpassé pour nous proposer une évolution de son art, son Metal fusion est ici bien mieux maîtrisé que par le passé, et l'on passe par tous les états, toutes les émotions, on regrettera surement cette petite baisse de tension sur quelques titres dans la seconde moitié de l'album, mais cela se révèle anecdotique au vu de la qualité de l'ensemble, Destrage n'a peut-être jamais été aussi efficace et l'on se mange un paquet de slam dunks dans la face avec le sourire, car le disque est incroyablement fun, avec juste ce qu'il faut de folie pour créer un certain chaos sans que cela ne parte dans le n'importe quoi, un disque qui donne le sourire, à la furia contagieuse, Are You Kidding Me? No est un disque excitant et éclectique dont l'écoute est fortement recommandée, avec un Destrage qui réussit incroyablement bien à fusionner toute une variété de genres et de délires sonores, avec cohérence et sens aigu du refrain catchy, un album plein de punch et de dynamisme qui ravira petits et grands...
La maîtrise, c'est tout ce qui fait la différence entre un The King is Fat'N'Old qui était trop décousu et qui avait tendance à partir dans tous les sens, et ce Are You Kidding Me? No, en quatre ans, Destrage a pris le temps de réfléchir sur ce qu'il devait améliorer, et a également progressé dans la composition de ses morceaux, c'est donc moins le bordel, et le chaos créé par le groupe se retrouve organisé, les italiens partent toujours dans des délires bien sûr, mais ceux-ci sont désormais pleinement intégrés, leur musique étant désormais plus concentrée, les changements de directions et les cassures sont plus fluides, moins abruptes, c'est surement ce qu'on appelle la maturité, on est toujours lancé à toute vitesse sur des montagnes russes, sauf que cette fois on se sent plus en sécurité, et cette maîtrise décuple le fun qu'on éprouve à l'écoute de la galette.
Ce nouvel album est un poil moins brutal que le précédent, Are You Kidding Me? No est surement l'album de Destrage le plus "progressif", mais le calme n'est qu'apparent, la violence est mieux canalisée, et surgit aux moments où on l'attend le moins pour en maximiser l'effet, les italiens nous proposent donc leur album le plus abouti jusqu'ici, et surement leur plus versatile, notamment au niveau du chant, où l'on trouve un chant hurlé très vindicatif à la Sikth, très typé Hardcore, un chant clair très mélodique sur des refrains incroyablement accrocheurs qui donne à Destgrage des sonorités alternative bienvenues, voir même quasiment punk/pop car les refrain rappellent vaguement The Offsprings, ce qui a tendance à rendre leur tambouille accessible malgré la furie des compositions, quelques passages growlés sont également au programme histoire d'ajouter une dimension supplémentaire et une certaine profondeur.
La musique de Destrage est donc toujours aussi bondissante, tous les éléments s'entrechoquent et forment un tout, car les italiens ont eu la bonne idée de ne pas trop en faire, les riffing est très technique, surtout sur les passages syncopés typés Mathcore, une furia contagieuse qui contraste avec le groove énorme qui se dégage des morceaux, notamment avec l'utilisation de riffs particulièrement heavy et lourd à la Pantera, une musique tout en spasme où l'utilisation des breakdowns est plutôt intelligente, servant souvent à introduire un pont ou un break, changer de direction, sans que cela ne viennent créer de cassures trop abruptes dans la structure des morceaux, bien entendu, la grande force de Destrage est d'introduire des trucs que jamais on ne penserait trouver là, c'est ainsi que Destroy Create Transform Sublimate se termine par un passage ultra bizarre qui conjugue des cordes envoûtantes avec de l'electro bidouillée chargée de drum & bass, et ça ne choque même pas tant les transitions sont diablement fluides, ce premier titre résume d'ailleurs assez bien le son Destrage, ce mélange de violence syncopée et de refrain catchy, les changements de rythme sont nombreux, et la musique est constamment sous tension, à n'importe quel moment la musique peut partir dans une direction où dans une autre sans que l'on puisse prévoir quoique ce soit, une folie et une versatilité que l'on retrouve sur le titre suivant, Purania, avec un délicieux break ambiancé entre deux spasmes de violence et un excellent refrain, un titre avec une vibe très punk mélodique avec des breakdowns et des arrangements electro discrets mais efficace, et niveau efficacité, on va monter d'un cran avec My Green Neighbour absolument furieux et dévastateur, direct, où le groupe ne va pas oublier le bon vieux refrain accrocheur qui rend le titre très accessible malgré ses aspects abrasifs, une bonne décharge Punk/Mathcore qui envoie le pâté.
Malheureusement, la formule Destrage a malgré tout ses limites, on sent que le groupe a mis ses titres les plus efficaces dans la première moitié de l'album, les plus mémorables, surement les plus cinglés aussi, mais la formule de Destrage perd de son intensité dès que le groupe se relâche un petit peu, et ce relâchement va intervenir à partir de Where the Things Have No Colour, un titre mélodique dominé par le chant clair et divers arrangements qui lui confèrent une certaines dimension atmosphérique, mais on se croirait sur un titre de fin d'album de Soilwork, c'est gentillet, plein d'émotions, et c'est à partir de ce titre que la tension va un peu diminuer avec quelques titres de remplissages, peut-être pas Waterpark Bachelorette, direct et plutôt typé Hardcore, où les petits breakdowns côtoient un passage funk du plus bel effet, mais le titre manque un peu de jus dans la seconde moitié, un manque d'intensité qui va se ressentir sur Before, After and All Around ou un -(Obedience) à la structure très classique et prévisible avec son long passage central ambiancé, heureusement qu'après ce passage mélodique surgit une bonne décharge de violence après le passage electro, ça réveille et ça secoue, ces titres explorent la facette la plus pop et accessible du groupe (ou trouvait déjà ce genre de choses sur l'album précédent), et ce n'est pas vraiment là où le groupe est le plus intéressant ni le plus efficace, heureusement, l'ultime titre éponyme va se charger de remettre les pendules à l'heure avec presque huit minutes de folie furieuse et de dinguerie, intense, versatile, on ne va pas s'ennuyer une seule seconde, mieux encore, on se mange même de délicieux passages de musique mexicaine, complètement ébouriffant, un titre qui permet de finir sur une bonne impression et de faire oublier le flottement entrevu sur les morceaux précédents...
Quel retour quand même! Destrage s'est surpassé pour nous proposer une évolution de son art, son Metal fusion est ici bien mieux maîtrisé que par le passé, et l'on passe par tous les états, toutes les émotions, on regrettera surement cette petite baisse de tension sur quelques titres dans la seconde moitié de l'album, mais cela se révèle anecdotique au vu de la qualité de l'ensemble, Destrage n'a peut-être jamais été aussi efficace et l'on se mange un paquet de slam dunks dans la face avec le sourire, car le disque est incroyablement fun, avec juste ce qu'il faut de folie pour créer un certain chaos sans que cela ne parte dans le n'importe quoi, un disque qui donne le sourire, à la furia contagieuse, Are You Kidding Me? No est un disque excitant et éclectique dont l'écoute est fortement recommandée, avec un Destrage qui réussit incroyablement bien à fusionner toute une variété de genres et de délires sonores, avec cohérence et sens aigu du refrain catchy, un album plein de punch et de dynamisme qui ravira petits et grands...
Fusion furieuse!
Track Listing:
1. Destroy Create Transform Sublimate
2. Purania
4. Host, Rifles & Coke
5. G.O.D.
6. Where the Things Have No Colour
7. Waterpark Bachelorette
8. Before, After and All Around
9. -(Obedience)
10. Are You Kidding Me? No. (Feat. Ron "Bumblefoot" Thal)