Après plus de vingt ans de carrière et une dizaine d'albums au compteur, Iced Earth et son tyrannique leader Jon Schaffer seraient-ils touchés par cet étrange mal qui touche les groupes dont l'âge d'or appartient désormais au passé, qui fait que ces groupes n'aient désormais aucune idée de la direction où aller, à tel point que l'on se demande encore pourquoi ils continuent.
Pourtant, avec Dystopia, on avait cru entrapercevoir un semblant de lueur d'espoir susceptible de relancer une machine quelque peu grippée depuis une dizaine d'année, le disque était convenu, certes, mais Iced Earth renouait malgré tout avec une énergie un peu Thrash qu'on ne lui avait plus connu depuis bien longtemps, un album, court, concis, qui fonctionnait pas trop mal, et qui surtout démontrait que le groupe pouvait survivre au départ définitif de Matt Barlow, ayant laissé tomber l'affaire pour se consacrer à faire respecter la loi et l'ordre (ouais, il est flic), en dénichant un Stu Block se montrant à la hauteur, ayant surtout un timbre qui se rapproche de son illustre prédécesseur (Barlow hein, pas Ripper Owens).
Après un "petit" disque sympathique, j'y croyais un peu à ce onzième album, surtout qu'on nous annonçait un projet ambitieux avec des guests prestigieux comme Michael Poulsen (Volbeat), le mercenaire Russell Allen (Symphony X et un paquet d'autres groupes), ou encore le Blind Guardian (et collègue de Schaffer chez Demons & Wizards) Hansi Kürsch, ça partait bien, sauf qu'en fin de compte, ce n'est pas le cas, pire encore, Plagues of Babylon nous ramène quasiment aux pires heures de The Glorious Burden ou des deux Something Wicked...
Tiens tiens, Something Wicked, un vieux classique de Terre Glacée, qui commence à se transformer en une sorte de running gag tant le concept est en train de devenir l'histoire sans fin, une histoire à rallonge débutée avec Something Wicked This Way Comes en 98, et que Schaffer semble être incapable de conclure un jour.
Plagues of Babylon revient donc à son concept pour la quatrième fois, mais pas sur l'intégralité du disque, seules les six premières plages de la galette y sont consacrées, pour un résultat que l'on qualifiera poliment de très moyen, malheureusement il faudra se contenter de ça, car la seconde partie atteint un niveau de médiocrité rarement atteint par Schaffer et Cie.
Plagues of Babylon souffre d'un problème majeur quasiment rédhibitoire dans le Power Metal Iced Earthien, un manque flagrant de couilles et d’agressivité, j'entends bien que le but était de faire un truc épique, avec un certain sens de l'emphase et un sentiment de grandeur, mais quelqu'un devrait se dévouer pour dire à Schaffer que se contenter de mettre des chœurs sur un refrain ne suffit pas à rendre sa musique épique, de la même manière, il sert à quoi concrètement ce bon vieux Hansi? à part sur un Among the Living Dead où il a un rôle plus important, le pauvre en est réduit à soutenir des chœurs et à pousser des hohohoho, un featuring tout ce qu'il y a de plus inutile dans la mesure où je suis persuadé que Stu Block aurait pu se charger de toutes les lignes de chant sans problème.
Stu Block justement, dont la performance n'est absolument pas en cause ici, le fait que le gaillard chante un peu comme un clone de Barlow, on le savait déjà depuis Dystopia, ce n'est donc pas une surprise de le retrouver dans le même registre, Block a également l'avantage de faire preuve d'une certaine versatilité, un parfait compromis entre la voix très typée de Barlow et le chant plus criard d'Owens, et un chanteur qui apparaît désormais très à l'aise dans son rôle en faisant preuve d'une certaine autorité, avec des refrains plutôt bien foutus, mais qui ont la fâcheuse tendance à se ressembler un peu trop.
Ce qui est défaillant donc, c'est le parti-pris de Schaffer de nous proposer du gros mid-tempo lourdingue aux cours de chansons souvent trop longues et répétitives, le premier titre est assez révélateur de ce manque d'impact, l'ambiance est sombre, bien rendue, pas de problème là dessus, le rythme plutôt martial donne un sentiment de grandiloquence appréciable... mais putain, ça dure quasiment huit minutes, et c'est au moins trois en trop, Iced Earth tourne en rond comme c'est pas permis et le titre manque sa cible, surtout avec un refrain aussi convenu et d'un classicisme éhonté pour le groupe, qui semble s'appuyé bien plus sur les chœurs que sur ses riffs, notamment un The Culling particulièrement pénible ou un Resistance au riff principal affligeant de banalité, le seul titre qui ne fonctionne pas trop mal sur cette première partie, c'est peut-être Among the Living Dead, c'est surement la seule fois où Iced Earth retrouve de la fluidité et un riffing agressif avec une rythmique qui ne tabasse pas dans le vide, et pour le coup, le refrain est vraiment efficace, de la même manière, The End? fait preuve d'un certain panache en forme de version bodybuildée d'Iron Maiden, la basse est galopante, les mélodies font mouche, avec un Stu Block qui rend une copie impeccable et très variée, dommage que tout l'album ne soit du même tonneau, car même quand Iced Earth tente d'accélérer les choses, ça tombe un peu à plat, Democide est très rapide, Thrash dans l'esprit, mais jamais bluffant, surtout pas la mélodie à la Maiden sur le solo archi-classique et usé jusqu'à la corde, c'est correct, sans plus, et largement au dessus d'un Parasite manquant de relief et qui a tout du titre de remplissage.
Après la première partie conceptuelle, on entre dans une seconde moitié d'album qui va se révéler vraiment pénible, de laquelle on ne retiendra que Cthulhu, qui a un peu de panache et de profondeur, car le reste est à peine passable, Peacemaker est ennuyeux à mourir, Parasite est quelconque, et la bonne grosse balade pleine de guimauve If I could See You permet de remplir le cahier des charges du genre.
Deux reprises à signaler sur la version deluxe, Spirit of the Times de Sons of Liberty, qui m'en a touché une sans faire bouger l'autre tant tout cela est ennuyeux, et surtout Highwayman, un classique de la country revisité avec Michael Poulsen et Russell Allen, pour une version que l'on qualifiera d'anecdotique, et en complet décalage avec l'ambiance dégagé par l'album dans son ensemble, mais c'est surtout la petite outro WTF qui n'a absolument rien à foutre là, une bonne vingtaine de seconde où l'on entend des types se marrer et balancer un Fuck your couch, Motherfuckers! (pas sûr du tout d'ailleurs si c'est couch ou un autre mot...), c'est absolument débile, vous allez me dire que cela est anecdotique, mais quand même, on est dans la faute de goût pour un truc honteux et ridicule qui aurait plutôt dû se retrouver en ghost track...
On y avait cru après un Dystopia qui remettait vaguement le groupe sur les rails, malheureusement, Plagues of Babylon n'est pas franchement à la hauteur des attentes, et j'ai comme le sentiment qu'il n'y a plus grand chose à espérer de la part d'un groupe comme Iced Earth, si ce n'est du recyclage classique et qu'il continue de sortir des albums qui soient les moins mauvais possibles.
Pourtant, avec Dystopia, on avait cru entrapercevoir un semblant de lueur d'espoir susceptible de relancer une machine quelque peu grippée depuis une dizaine d'année, le disque était convenu, certes, mais Iced Earth renouait malgré tout avec une énergie un peu Thrash qu'on ne lui avait plus connu depuis bien longtemps, un album, court, concis, qui fonctionnait pas trop mal, et qui surtout démontrait que le groupe pouvait survivre au départ définitif de Matt Barlow, ayant laissé tomber l'affaire pour se consacrer à faire respecter la loi et l'ordre (ouais, il est flic), en dénichant un Stu Block se montrant à la hauteur, ayant surtout un timbre qui se rapproche de son illustre prédécesseur (Barlow hein, pas Ripper Owens).
Après un "petit" disque sympathique, j'y croyais un peu à ce onzième album, surtout qu'on nous annonçait un projet ambitieux avec des guests prestigieux comme Michael Poulsen (Volbeat), le mercenaire Russell Allen (Symphony X et un paquet d'autres groupes), ou encore le Blind Guardian (et collègue de Schaffer chez Demons & Wizards) Hansi Kürsch, ça partait bien, sauf qu'en fin de compte, ce n'est pas le cas, pire encore, Plagues of Babylon nous ramène quasiment aux pires heures de The Glorious Burden ou des deux Something Wicked...
Tiens tiens, Something Wicked, un vieux classique de Terre Glacée, qui commence à se transformer en une sorte de running gag tant le concept est en train de devenir l'histoire sans fin, une histoire à rallonge débutée avec Something Wicked This Way Comes en 98, et que Schaffer semble être incapable de conclure un jour.
Plagues of Babylon revient donc à son concept pour la quatrième fois, mais pas sur l'intégralité du disque, seules les six premières plages de la galette y sont consacrées, pour un résultat que l'on qualifiera poliment de très moyen, malheureusement il faudra se contenter de ça, car la seconde partie atteint un niveau de médiocrité rarement atteint par Schaffer et Cie.
Plagues of Babylon souffre d'un problème majeur quasiment rédhibitoire dans le Power Metal Iced Earthien, un manque flagrant de couilles et d’agressivité, j'entends bien que le but était de faire un truc épique, avec un certain sens de l'emphase et un sentiment de grandeur, mais quelqu'un devrait se dévouer pour dire à Schaffer que se contenter de mettre des chœurs sur un refrain ne suffit pas à rendre sa musique épique, de la même manière, il sert à quoi concrètement ce bon vieux Hansi? à part sur un Among the Living Dead où il a un rôle plus important, le pauvre en est réduit à soutenir des chœurs et à pousser des hohohoho, un featuring tout ce qu'il y a de plus inutile dans la mesure où je suis persuadé que Stu Block aurait pu se charger de toutes les lignes de chant sans problème.
Stu Block justement, dont la performance n'est absolument pas en cause ici, le fait que le gaillard chante un peu comme un clone de Barlow, on le savait déjà depuis Dystopia, ce n'est donc pas une surprise de le retrouver dans le même registre, Block a également l'avantage de faire preuve d'une certaine versatilité, un parfait compromis entre la voix très typée de Barlow et le chant plus criard d'Owens, et un chanteur qui apparaît désormais très à l'aise dans son rôle en faisant preuve d'une certaine autorité, avec des refrains plutôt bien foutus, mais qui ont la fâcheuse tendance à se ressembler un peu trop.
Ce qui est défaillant donc, c'est le parti-pris de Schaffer de nous proposer du gros mid-tempo lourdingue aux cours de chansons souvent trop longues et répétitives, le premier titre est assez révélateur de ce manque d'impact, l'ambiance est sombre, bien rendue, pas de problème là dessus, le rythme plutôt martial donne un sentiment de grandiloquence appréciable... mais putain, ça dure quasiment huit minutes, et c'est au moins trois en trop, Iced Earth tourne en rond comme c'est pas permis et le titre manque sa cible, surtout avec un refrain aussi convenu et d'un classicisme éhonté pour le groupe, qui semble s'appuyé bien plus sur les chœurs que sur ses riffs, notamment un The Culling particulièrement pénible ou un Resistance au riff principal affligeant de banalité, le seul titre qui ne fonctionne pas trop mal sur cette première partie, c'est peut-être Among the Living Dead, c'est surement la seule fois où Iced Earth retrouve de la fluidité et un riffing agressif avec une rythmique qui ne tabasse pas dans le vide, et pour le coup, le refrain est vraiment efficace, de la même manière, The End? fait preuve d'un certain panache en forme de version bodybuildée d'Iron Maiden, la basse est galopante, les mélodies font mouche, avec un Stu Block qui rend une copie impeccable et très variée, dommage que tout l'album ne soit du même tonneau, car même quand Iced Earth tente d'accélérer les choses, ça tombe un peu à plat, Democide est très rapide, Thrash dans l'esprit, mais jamais bluffant, surtout pas la mélodie à la Maiden sur le solo archi-classique et usé jusqu'à la corde, c'est correct, sans plus, et largement au dessus d'un Parasite manquant de relief et qui a tout du titre de remplissage.
Après la première partie conceptuelle, on entre dans une seconde moitié d'album qui va se révéler vraiment pénible, de laquelle on ne retiendra que Cthulhu, qui a un peu de panache et de profondeur, car le reste est à peine passable, Peacemaker est ennuyeux à mourir, Parasite est quelconque, et la bonne grosse balade pleine de guimauve If I could See You permet de remplir le cahier des charges du genre.
Deux reprises à signaler sur la version deluxe, Spirit of the Times de Sons of Liberty, qui m'en a touché une sans faire bouger l'autre tant tout cela est ennuyeux, et surtout Highwayman, un classique de la country revisité avec Michael Poulsen et Russell Allen, pour une version que l'on qualifiera d'anecdotique, et en complet décalage avec l'ambiance dégagé par l'album dans son ensemble, mais c'est surtout la petite outro WTF qui n'a absolument rien à foutre là, une bonne vingtaine de seconde où l'on entend des types se marrer et balancer un Fuck your couch, Motherfuckers! (pas sûr du tout d'ailleurs si c'est couch ou un autre mot...), c'est absolument débile, vous allez me dire que cela est anecdotique, mais quand même, on est dans la faute de goût pour un truc honteux et ridicule qui aurait plutôt dû se retrouver en ghost track...
On y avait cru après un Dystopia qui remettait vaguement le groupe sur les rails, malheureusement, Plagues of Babylon n'est pas franchement à la hauteur des attentes, et j'ai comme le sentiment qu'il n'y a plus grand chose à espérer de la part d'un groupe comme Iced Earth, si ce n'est du recyclage classique et qu'il continue de sortir des albums qui soient les moins mauvais possibles.
Il faudra se contenter de ça, deux-trois titres plutôt bons, et le reste en forme de remplissage quelconque, pour un Plagues of Babylon qui se veut épique mais qui manque cruellement de panache et de fougue pour susciter l'intérêt, Iced Earth réutilise toutes ses vieilles ficelles pour faire illusion un temps, et nous propose un produit confortable et sans surprise, malheureusement sans saveur, et naturellement sans atteindre le niveau des tueries des années 90, Plagues of Babylon n'est malgré tout pas un album honteux, s'écoutant même avec un certain plaisir si on n'y fait pas trop attention, il est juste moyen et atrocement prévisible, ainsi que globalement mou du genou, mais pouvait-on attendre autre chose d'Iced Earth en 2014?
Irrémédiablement moyen
Track Listing:
1. Plagues of Babylon
2. Democide
3. The Culling
4. Among the Living Dead
5. Resistance
6. The End?
7. If I Could See You
8. Cthulhu
9. Peacemaker
10. Parasite
11. Spirit of the Times (Sons of Liberty cover)
12. Highwayman (Jimmy Webb cover)
13. Outro