Il fut une époque, désormais révolue, où il était presque acceptable d'écouter du Cradle of Filth, un temps que les moins de vingt ans ne doivent pas connaitre, bien sûr, le Black Metal symphonique du fleuron de l’industrie métallurgique extrême de la perfide Albion attirait même à l'époque un paquet de détracteurs et de haters en tout genre accusant le groupe d'opportunistes et de posers, malgré tout, à une certaine époque, Cradle of Filth, c'était quand même pas mal, et à des années lumières de la parodie grotesque qu'est dévenue récemment la troupe de Dani Filth.
Pourquoi je vous parle de Cradle of Filth en introduction d'une chronique d'Hecate Enthroned? tout simplement car dès le début, avec The Slaughter of Innoncence en 97 et et Dark Requiems en 98, Hecate Enthroned, également britannique, s'est vu qualifié de simple copie de son collègue Cradle of Filth, à tort, surement, mais avec pas mal de points communs malgré tout, le chant ultra criard, les claviers kitschs à souhait ou les titres à tiroir, les dés étaient donc pipés dès le début pour que le groupe parvienne à se défaire de l'image de vulgaire clone qui lui collait au cul comme de la merde sur les fesses flétries d'un vieillard sénile abandonné dans un mouroir, ajoutons à cela une rotation importante dans le line-up, et très vite envolées furent les espoirs du groupe de voir sa carrière commercialement décoller, d'ailleurs, j'étais même persuadé que le groupe avait splitté après la sortie de Redimus en 2004...
Hecate Enthroned, le maudit à la carrière chaotique, avait donc quasiment disparu de la circulation, neuf années de silence au cours desquelles le groupe ne manquait à pas grand monde, il faut bien l'avouer, mais il faut croire que cette longue période de léthargie a permis au groupe de se revigorer quelque peu et de véritablement réfléchir à sa musique, car Virulent Rapture (seulement le cinquième album en presque 20 ans) ne sonne pas vraiment comme le Hecate Enthroned des premiers albums, les anglais pratiquent toujours un Black à tendance symphonique, mais où le Death semble mieux intégré que lors d'un King of Chaos un peu foutraque, car après tout, c'est bien ce qui différencie un Hecate Enthroned d'un Cradle of Filth, un surcroît de brutalité et violence héritées du Death, le tout enveloppé de nappes de claviers, Hecate Enthroned joue un peu plus dur, dans un esprit plus Black, brutal mais sans négliger ses penchants atmosphériques ni son sens mélodique, ce qui rapproche parfois ce Virulent Rapture du MeloDeath.
Depuis Redimus, Nigel, seul membre fondateur survivant à conservé un line-up presque stable, avec seulement deux changements, un nouveau batteur, histoire de revitaliser la section rythmique (car ça tabasse!), et surtout un nouveau chanteur, un p'tit jeune du nom d'Elliot Beaver, qui va se montrer particulièrement versatile tout au long de l'album, assurant le chant criard et les growls caverneux comme il se doit, de manière plutôt hargneuse, apportant un surplus de violence et de dynamisme à la musique des anglais, en comparaison, écoutez le chant de grand-mère asthmatique de Dani Filth sur le dernier album de Cradle of Filth, y'a pas match, l'autre différence avec son collègue anglais, c'est que Hecate Enthroned ne tombe pas dans le piège du bourrinage lourdingue et insensé, ici, on reste dans le Black à clavier plutôt raffiné et racé, un hybride entre la grandiloquence des orchestrations et le Death un peu gras, ce n'est pas une nouveauté chez les anglais, mais l'hybride fonctionne mieux ici que par le passé, et de ce fait, c'est plus du côté de Dimmu Borgir que lorgne Hecate enthroned.
D'emblée, avec Thrones of Shadow, on sent que les choses ont changé, car ça sonne gros, très moderne, le riff est gras, le chant est plutôt guttural avec quelques incursions dans les hurlement aigus, cela est certes heavy, surtout au début, car Hecate enthroned ne va pas se gêner pour nous proposer quelques parties plus atmosphériques dont il a le secret, même si bien sûr, les orchestrations sont, et ce sera récurrent sur l'album, orientés goth-kitsch façon bal des vampires, tout le charme suranné des sonorités du black symphonique anglais des années 90, de ce point de vue là, ça fait un peu vieillot et déjà entendu, et en parlant de sonorités à l'ancienne, les détracteurs du combo se délecteront de l'accélération brutale et speedée d'Unchained, où l'on se retrouve dans la zone de qui vous savez.
Hecate Enthroned, malgré sa production moderne, ne va pas révolutionner grand chose, il faut bien avouer que la plupart des titres sont un peu construit sur le même modèle, c'est souvent speed, parfois un peu plus lourd et heavy, et le groupe propose souvent un plan atmosphérique qui se balade vers le dernier tiers du titre, Virulent Rapture, Euphoria, Abyssal March par exemple, c'est efficace, évidemment, ça transpire le old school, mais tout ça est un peu dans le cliché, même la longue cavalcade Plagued by Black Death apparaît vite comme étant un peu trop convenue, du Blast beat, du riff mélange de Black et de NWOBHM, et des claviers grandiloquents, ce qui est finalement un bon résumé de l'album en lui-même, convenu, bien charpenté, plutôt agréable, mais dépendant d'une formule, certes éprouvée, qui est un peu usée jusqu'à la corde, bien entendu, on se délectera de quelques passages qui valent le détour, la brutalité et le riffing frénétique d'un To Wield the Hand of Perdition aux atmosphères voluptueuses, le côté catchy et atmosphérique d'un Life, une fin d'album un peu plus ambiancée et acoustique à partir de Of Witchery and the Blood Moon, mais cela reste quand même bien peu pour justifier que l'on revienne souvent à écouter ce Virulent Rapture.
Bien sûr, Hecate Enthroned connait son affaire, applique sa formule, consciencieusement, mais sans vraiment de génie, les anglais sont revenus, armés d'une production moderne et clinquante, qui renforce surement la brutalité de leur mélange Death/Black mélodique, mais sans aller plus loin que ça, avec une musique aux structures bien trop familières, qui fait de Virulent Rapture un album que l'on qualifiera volontiers de plaisant, mais jamais de vraiment bandant ou ébouriffant.
A défaut d'être un grand disque, Virulent Rapture a au moins le mérite d'être un bon disque, pas brillant, mais suffisamment solide et bien foutu pour rendre l'écoute agréable, immédiat, direct, et plutôt fun dès la première écoute, notamment les traditionnels claviers goth-kitsch qui confère à la galette un certain charme désuet et old school.
Malgré tout, pas sûr qu'on y revienne souvent, Hecate Enthroned est certes un groupe compétent, à l'aise dans ce qu'il sait faire, mais qui ne semble pas foutu de faire autre chose ou de proposer quelque chose de neuf, Virulent Rapture ne dépasse jamais vraiment le stade de l'album solide, correct et sympathique, un peu à l'image du groupe en lui-même, un véritable second couteau de la scène Black Metal symphonique, condamné à une certaine obscurité, qui fait ce qu'il sait faire sans se poser de question, anecdotique, certes, mais c'est toujours mieux que ce que fait Cradle of Filth actuellement...
Pourquoi je vous parle de Cradle of Filth en introduction d'une chronique d'Hecate Enthroned? tout simplement car dès le début, avec The Slaughter of Innoncence en 97 et et Dark Requiems en 98, Hecate Enthroned, également britannique, s'est vu qualifié de simple copie de son collègue Cradle of Filth, à tort, surement, mais avec pas mal de points communs malgré tout, le chant ultra criard, les claviers kitschs à souhait ou les titres à tiroir, les dés étaient donc pipés dès le début pour que le groupe parvienne à se défaire de l'image de vulgaire clone qui lui collait au cul comme de la merde sur les fesses flétries d'un vieillard sénile abandonné dans un mouroir, ajoutons à cela une rotation importante dans le line-up, et très vite envolées furent les espoirs du groupe de voir sa carrière commercialement décoller, d'ailleurs, j'étais même persuadé que le groupe avait splitté après la sortie de Redimus en 2004...
Hecate Enthroned, le maudit à la carrière chaotique, avait donc quasiment disparu de la circulation, neuf années de silence au cours desquelles le groupe ne manquait à pas grand monde, il faut bien l'avouer, mais il faut croire que cette longue période de léthargie a permis au groupe de se revigorer quelque peu et de véritablement réfléchir à sa musique, car Virulent Rapture (seulement le cinquième album en presque 20 ans) ne sonne pas vraiment comme le Hecate Enthroned des premiers albums, les anglais pratiquent toujours un Black à tendance symphonique, mais où le Death semble mieux intégré que lors d'un King of Chaos un peu foutraque, car après tout, c'est bien ce qui différencie un Hecate Enthroned d'un Cradle of Filth, un surcroît de brutalité et violence héritées du Death, le tout enveloppé de nappes de claviers, Hecate Enthroned joue un peu plus dur, dans un esprit plus Black, brutal mais sans négliger ses penchants atmosphériques ni son sens mélodique, ce qui rapproche parfois ce Virulent Rapture du MeloDeath.
Depuis Redimus, Nigel, seul membre fondateur survivant à conservé un line-up presque stable, avec seulement deux changements, un nouveau batteur, histoire de revitaliser la section rythmique (car ça tabasse!), et surtout un nouveau chanteur, un p'tit jeune du nom d'Elliot Beaver, qui va se montrer particulièrement versatile tout au long de l'album, assurant le chant criard et les growls caverneux comme il se doit, de manière plutôt hargneuse, apportant un surplus de violence et de dynamisme à la musique des anglais, en comparaison, écoutez le chant de grand-mère asthmatique de Dani Filth sur le dernier album de Cradle of Filth, y'a pas match, l'autre différence avec son collègue anglais, c'est que Hecate Enthroned ne tombe pas dans le piège du bourrinage lourdingue et insensé, ici, on reste dans le Black à clavier plutôt raffiné et racé, un hybride entre la grandiloquence des orchestrations et le Death un peu gras, ce n'est pas une nouveauté chez les anglais, mais l'hybride fonctionne mieux ici que par le passé, et de ce fait, c'est plus du côté de Dimmu Borgir que lorgne Hecate enthroned.
D'emblée, avec Thrones of Shadow, on sent que les choses ont changé, car ça sonne gros, très moderne, le riff est gras, le chant est plutôt guttural avec quelques incursions dans les hurlement aigus, cela est certes heavy, surtout au début, car Hecate enthroned ne va pas se gêner pour nous proposer quelques parties plus atmosphériques dont il a le secret, même si bien sûr, les orchestrations sont, et ce sera récurrent sur l'album, orientés goth-kitsch façon bal des vampires, tout le charme suranné des sonorités du black symphonique anglais des années 90, de ce point de vue là, ça fait un peu vieillot et déjà entendu, et en parlant de sonorités à l'ancienne, les détracteurs du combo se délecteront de l'accélération brutale et speedée d'Unchained, où l'on se retrouve dans la zone de qui vous savez.
Hecate Enthroned, malgré sa production moderne, ne va pas révolutionner grand chose, il faut bien avouer que la plupart des titres sont un peu construit sur le même modèle, c'est souvent speed, parfois un peu plus lourd et heavy, et le groupe propose souvent un plan atmosphérique qui se balade vers le dernier tiers du titre, Virulent Rapture, Euphoria, Abyssal March par exemple, c'est efficace, évidemment, ça transpire le old school, mais tout ça est un peu dans le cliché, même la longue cavalcade Plagued by Black Death apparaît vite comme étant un peu trop convenue, du Blast beat, du riff mélange de Black et de NWOBHM, et des claviers grandiloquents, ce qui est finalement un bon résumé de l'album en lui-même, convenu, bien charpenté, plutôt agréable, mais dépendant d'une formule, certes éprouvée, qui est un peu usée jusqu'à la corde, bien entendu, on se délectera de quelques passages qui valent le détour, la brutalité et le riffing frénétique d'un To Wield the Hand of Perdition aux atmosphères voluptueuses, le côté catchy et atmosphérique d'un Life, une fin d'album un peu plus ambiancée et acoustique à partir de Of Witchery and the Blood Moon, mais cela reste quand même bien peu pour justifier que l'on revienne souvent à écouter ce Virulent Rapture.
Bien sûr, Hecate Enthroned connait son affaire, applique sa formule, consciencieusement, mais sans vraiment de génie, les anglais sont revenus, armés d'une production moderne et clinquante, qui renforce surement la brutalité de leur mélange Death/Black mélodique, mais sans aller plus loin que ça, avec une musique aux structures bien trop familières, qui fait de Virulent Rapture un album que l'on qualifiera volontiers de plaisant, mais jamais de vraiment bandant ou ébouriffant.
A défaut d'être un grand disque, Virulent Rapture a au moins le mérite d'être un bon disque, pas brillant, mais suffisamment solide et bien foutu pour rendre l'écoute agréable, immédiat, direct, et plutôt fun dès la première écoute, notamment les traditionnels claviers goth-kitsch qui confère à la galette un certain charme désuet et old school.
Malgré tout, pas sûr qu'on y revienne souvent, Hecate Enthroned est certes un groupe compétent, à l'aise dans ce qu'il sait faire, mais qui ne semble pas foutu de faire autre chose ou de proposer quelque chose de neuf, Virulent Rapture ne dépasse jamais vraiment le stade de l'album solide, correct et sympathique, un peu à l'image du groupe en lui-même, un véritable second couteau de la scène Black Metal symphonique, condamné à une certaine obscurité, qui fait ce qu'il sait faire sans se poser de question, anecdotique, certes, mais c'est toujours mieux que ce que fait Cradle of Filth actuellement...
1. Thrones of Shadow
2. Unchained
3. Abyssal March
4. Plagued by Black Death
5. Euphoria
6. Virulent Rapture
7. Life
8. To Wield the Hand of Perdition
9. Of Witchery and the Blood Moon
10. Immateria
11. Paths of Silence