La vague ReThrash des années 2000 a eu ceci de positif qu'elle a permis le retour d'anciennes gloires des années 80 que l'on pensait définitivement perdu dans l'oubli, avec plus ou moins de succès malgré tout, Death Angel est de celles-ci, un groupe qui n'avait pas vraiment eu la fin de carrière qu'il aurait mérité, trois albums sortis entre 87 et 90, dont le monument qu'est The Ultra-Violence, et puis la lose, l'accident de bus sur une route de l'Arizona, les blessures, les galères, la non-participation à la tournée clash of the titans qui aurait peut-être pu changer la carrière du groupe, et finalement le split en 91, monde de merde...
Death angel était donc réapparu dans son line-up presque original, seul le guitariste Gus Pepa manquait à l'appel, pour un The Art of Dying plutôt sympa, mais c'est vraiment en 2008 que le groupe revenait véritablement sur le devant de la scène avec Killing Season, retour en forme confirmé avec Relentless Retribution en 2010, trois bons disques qui avaient malgré tout le défaut de pencher un peu trop vers le Metal alternatif hérité de The Organization (groupe formé dans les années 90 par les membres du groupe sans le chanteur Mark Osegueda), ce qui donnait l'impression que Death angel ne savait pas trop où aller entre le Thrash pur et dur, le Rock alternatif et les expérimentations funky d'un Act III toujours présentes dans le son du groupe, mais il faut croire que le fait de jouer The Ultra-violence en intégralité lors de la dernière tournée du groupe ait donné quelques idées à Death Angel, qui, pour la première fois depuis longtemps, n'a jamais sonné aussi Thrash qu'avec The Dreams call for Blood...
En 2013, Death Angel n'est pas là pour plaisanter, et semble savoir exactement où il va, matraquage et violence sont au menu de ce nouvel album, comme le suggère la pochette particulièrement agressive, et donc les expérimentations sont réduites au minimum, car The Dream calls for Blood est un album de Thrash pur et dur, très direct, mais conservant malgré tout le sens de la mélodie typique du groupe, ce qui nous donne un disque In your face et agressif, drapé dans une production moderne et massive signée une fois de plus Jason Suecof, et même si le son du groupe n'a plus la coloration old-school des trois albums précédents, c'est pour gagner en efficacité, riffs ultra agressifs, batterie au taquet, basse galopante très audible, et bien sûr le chant facilement reconnaissable d'Osegueda, qui semble se bonifier avec les années, une violence mise au service de mélodies particulièrement accrocheuses.
Death Angel n'est plus ce groupe familial des années 80 (rappelons qu'à la base, ce sont des gamins tous reliés par le sang, des frères et des cousins), et du line-up originel ne reste plus que le guitariste Rob Cavestany et le chanteur Mark Osegueda, désormais accompagnés depuis la reformation par le guitariste Ted Aguilar et donc d'une section rythmique formé par Damien Sisson et Will Carroll, un line-up qui joue ensemble depuis 2009 et qui semble avoir enfin trouver sa cohésion, car The Dream calls for Blood n'est fondamentalement pas très différent de l'album précédent, sauf qu'il gomme une bonne partie des défauts de Relentless Retribution, qui était bien trop long et branché sur courant alternatif, ce qui rendait le disque inconstant avec un groupe qui partait un peu dans tous les sens sans réelle cohérence, le nouvel album est donc plus court d'une dizaine de minutes, plus compact et moins distrait, comme si enfin Death Angel se consacrait véritablement et à 100% sur son Thrash, les expérimentations remisées au placard, à croire que plus les années passent et plus Death Angel semble vouloir démontrer qui est le véritable patron du Thrash, en ne faisant presque plus de concessions.
Du coup, le groupe a décidé d'attaquer fort et de frapper directement, sans tour de chauffe, en enchaînant les brûlots avec une certaine intensité, mais une violence au service de la mélodie et du refrain accrocheur, Left for Dead est un assaut féroce et implacable, avec une partie centrale plus sinueuse sur les soli, ça bourre avec un refrain très efficace, surtout le Left for Dead scandé vers la fin, et niveau efficacité, ce n'est que le début, car Son of the Morning est une parfaite continuation toute en hargne et en fureur, mais également en variété, car Death angel est devenu très intelligent dans la manière de composer, avec pas mal de variations de tempo, incluant pas mal de passages heavy un peu plus appuyés qui permettent d'en remettre une couche avec une accélération qui décoiffe, Fallen est quand à lui un titre presque martial, brutal, avec une batterie qui tabasse de façon monstrueuse et une grosse basse qui groove, sans oublier une fois de plus un très bon refrain, et il faut souligner la prestation d'Osegueda, qui n'a peut-être jamais aussi bien chanté, avec toute sa hargne habituelle et surtout une certaine versatilité, comme ses intonations à la Tom Araya sur la grosse baffe d'obédience Slayerienne sur la chanson titre The Dream Calls for Blood, un véritable rouleau compresseur avec le sens de la mélodie typique du groupe et des soli à la vitesse du son, ou encore le refrain à la anthrax sur un Caster of Shame particulièrement haineux, mais il n'y a pas que de la violence, Death angel calme le jeu par une très belle intro acoustique sur Execution - Don't save me, qui sert de rampe de lancement à une grosse attaque Thrash, et prend le temps de poser une atmosphère sombre et lourde sur Detonation, un titre très mélodique avec une basse très présente, malheureusement, c'est un peu à ce moment là que l'album va un peu s’essouffler et que Death Angel va finir en roue libre, le refrain de Detonation est un peu lourdingue et pas franchement inspiré, Empty est plutôt correct et tabasse correctement mais il est surement un poil trop long et peine a se renouveler, et niveau longueur, il y en a pas mal sur le dernier titre Territorial Instinc / Bloodlust, car après la petite introduction, on se tape 4 minutes vraiment pas géniales avec un mid-tempo foireux un peu hard rock sur les bords à la Metallica, heureusement que quelques accélérations viennent nous sauver de l'ennui, surtout la dernière minute toute en vélocité, au rayon des titres passables, on citera également un Succubus dont la violence apparaît un poil trop forcée...
Malgré ces quelques défauts mineurs, on a affaire avec The Dream calls for Blood à un excellent Death Angel, peut-être le meilleur depuis la reformation, plus centré sur le Thrash que les trois albums précédents, moins expérimental aussi, mais surement plus cohérent, Death Angel nous livre ici un excellent quota de brûlots Speed/Thrash violents et mélodiques, quasiment des hymnes, exécutés avec maestria, c'est un peu comme si ce Death Angel 2.0 était enfin devenu mature, le duo Aguilar/Cavestany délivre des riffs acérés, agressifs ainsi que des soli plutôts inspirés, la section rythmique tabasse sans concession, la batterie est véloce, la basse galopante, et bien sûr, le chant d'Osegueda apporte ce surplus de hargne et de mélodie, rendant les titres encore plus accrocheurs, les chansons sont variées, avec pas mal de cassures et de changements de tempo les rendant très dynamiques, ce qui fait qu'elles ne lassent pas du tout malgré leur violence.
Bien sûr, avec cette recherche de l'efficacité à tout prix, Death Angel devient un peu plus banal et perd un peu de son identité, ses expérimentations funk/rock et ces passages acoustiques qui font que j'aime un Frolic Through the Park ou Act III, mais ce qu'il perd en originalité, il le gagne en puissance et en rage, qui font de The Dream call for Blood un excellent album de Thrash, peut-être l'un des meilleurs de l'année malgré quelques errements et fautes de goût, en tout cas, ce nouvel album est tout ce qu'il y a de plus cohérent et destructeur, et je ne saurais trop vous le conseiller...
Death angel était donc réapparu dans son line-up presque original, seul le guitariste Gus Pepa manquait à l'appel, pour un The Art of Dying plutôt sympa, mais c'est vraiment en 2008 que le groupe revenait véritablement sur le devant de la scène avec Killing Season, retour en forme confirmé avec Relentless Retribution en 2010, trois bons disques qui avaient malgré tout le défaut de pencher un peu trop vers le Metal alternatif hérité de The Organization (groupe formé dans les années 90 par les membres du groupe sans le chanteur Mark Osegueda), ce qui donnait l'impression que Death angel ne savait pas trop où aller entre le Thrash pur et dur, le Rock alternatif et les expérimentations funky d'un Act III toujours présentes dans le son du groupe, mais il faut croire que le fait de jouer The Ultra-violence en intégralité lors de la dernière tournée du groupe ait donné quelques idées à Death Angel, qui, pour la première fois depuis longtemps, n'a jamais sonné aussi Thrash qu'avec The Dreams call for Blood...
En 2013, Death Angel n'est pas là pour plaisanter, et semble savoir exactement où il va, matraquage et violence sont au menu de ce nouvel album, comme le suggère la pochette particulièrement agressive, et donc les expérimentations sont réduites au minimum, car The Dream calls for Blood est un album de Thrash pur et dur, très direct, mais conservant malgré tout le sens de la mélodie typique du groupe, ce qui nous donne un disque In your face et agressif, drapé dans une production moderne et massive signée une fois de plus Jason Suecof, et même si le son du groupe n'a plus la coloration old-school des trois albums précédents, c'est pour gagner en efficacité, riffs ultra agressifs, batterie au taquet, basse galopante très audible, et bien sûr le chant facilement reconnaissable d'Osegueda, qui semble se bonifier avec les années, une violence mise au service de mélodies particulièrement accrocheuses.
Death Angel n'est plus ce groupe familial des années 80 (rappelons qu'à la base, ce sont des gamins tous reliés par le sang, des frères et des cousins), et du line-up originel ne reste plus que le guitariste Rob Cavestany et le chanteur Mark Osegueda, désormais accompagnés depuis la reformation par le guitariste Ted Aguilar et donc d'une section rythmique formé par Damien Sisson et Will Carroll, un line-up qui joue ensemble depuis 2009 et qui semble avoir enfin trouver sa cohésion, car The Dream calls for Blood n'est fondamentalement pas très différent de l'album précédent, sauf qu'il gomme une bonne partie des défauts de Relentless Retribution, qui était bien trop long et branché sur courant alternatif, ce qui rendait le disque inconstant avec un groupe qui partait un peu dans tous les sens sans réelle cohérence, le nouvel album est donc plus court d'une dizaine de minutes, plus compact et moins distrait, comme si enfin Death Angel se consacrait véritablement et à 100% sur son Thrash, les expérimentations remisées au placard, à croire que plus les années passent et plus Death Angel semble vouloir démontrer qui est le véritable patron du Thrash, en ne faisant presque plus de concessions.
Du coup, le groupe a décidé d'attaquer fort et de frapper directement, sans tour de chauffe, en enchaînant les brûlots avec une certaine intensité, mais une violence au service de la mélodie et du refrain accrocheur, Left for Dead est un assaut féroce et implacable, avec une partie centrale plus sinueuse sur les soli, ça bourre avec un refrain très efficace, surtout le Left for Dead scandé vers la fin, et niveau efficacité, ce n'est que le début, car Son of the Morning est une parfaite continuation toute en hargne et en fureur, mais également en variété, car Death angel est devenu très intelligent dans la manière de composer, avec pas mal de variations de tempo, incluant pas mal de passages heavy un peu plus appuyés qui permettent d'en remettre une couche avec une accélération qui décoiffe, Fallen est quand à lui un titre presque martial, brutal, avec une batterie qui tabasse de façon monstrueuse et une grosse basse qui groove, sans oublier une fois de plus un très bon refrain, et il faut souligner la prestation d'Osegueda, qui n'a peut-être jamais aussi bien chanté, avec toute sa hargne habituelle et surtout une certaine versatilité, comme ses intonations à la Tom Araya sur la grosse baffe d'obédience Slayerienne sur la chanson titre The Dream Calls for Blood, un véritable rouleau compresseur avec le sens de la mélodie typique du groupe et des soli à la vitesse du son, ou encore le refrain à la anthrax sur un Caster of Shame particulièrement haineux, mais il n'y a pas que de la violence, Death angel calme le jeu par une très belle intro acoustique sur Execution - Don't save me, qui sert de rampe de lancement à une grosse attaque Thrash, et prend le temps de poser une atmosphère sombre et lourde sur Detonation, un titre très mélodique avec une basse très présente, malheureusement, c'est un peu à ce moment là que l'album va un peu s’essouffler et que Death Angel va finir en roue libre, le refrain de Detonation est un peu lourdingue et pas franchement inspiré, Empty est plutôt correct et tabasse correctement mais il est surement un poil trop long et peine a se renouveler, et niveau longueur, il y en a pas mal sur le dernier titre Territorial Instinc / Bloodlust, car après la petite introduction, on se tape 4 minutes vraiment pas géniales avec un mid-tempo foireux un peu hard rock sur les bords à la Metallica, heureusement que quelques accélérations viennent nous sauver de l'ennui, surtout la dernière minute toute en vélocité, au rayon des titres passables, on citera également un Succubus dont la violence apparaît un poil trop forcée...
Malgré ces quelques défauts mineurs, on a affaire avec The Dream calls for Blood à un excellent Death Angel, peut-être le meilleur depuis la reformation, plus centré sur le Thrash que les trois albums précédents, moins expérimental aussi, mais surement plus cohérent, Death Angel nous livre ici un excellent quota de brûlots Speed/Thrash violents et mélodiques, quasiment des hymnes, exécutés avec maestria, c'est un peu comme si ce Death Angel 2.0 était enfin devenu mature, le duo Aguilar/Cavestany délivre des riffs acérés, agressifs ainsi que des soli plutôts inspirés, la section rythmique tabasse sans concession, la batterie est véloce, la basse galopante, et bien sûr, le chant d'Osegueda apporte ce surplus de hargne et de mélodie, rendant les titres encore plus accrocheurs, les chansons sont variées, avec pas mal de cassures et de changements de tempo les rendant très dynamiques, ce qui fait qu'elles ne lassent pas du tout malgré leur violence.
Bien sûr, avec cette recherche de l'efficacité à tout prix, Death Angel devient un peu plus banal et perd un peu de son identité, ses expérimentations funk/rock et ces passages acoustiques qui font que j'aime un Frolic Through the Park ou Act III, mais ce qu'il perd en originalité, il le gagne en puissance et en rage, qui font de The Dream call for Blood un excellent album de Thrash, peut-être l'un des meilleurs de l'année malgré quelques errements et fautes de goût, en tout cas, ce nouvel album est tout ce qu'il y a de plus cohérent et destructeur, et je ne saurais trop vous le conseiller...
Track Listing:
1. Left for Dead
2. Son of the Morning
3. Fallen
4. The Dream Calls for Blood
5. Succubus
6. Execution - Don’t Save Me
7. Caster of Shame
8. Detonate
9. Empty
10. Territorial Instinct / Bloodlust