Avenged Sevenfold est un groupe qui divise, détesté par les uns, qui lui reprochent de n'être qu'un groupe de posers pas assez Metal, adulé par d'autres, à savoir toute une armée d'adolescents Emo qui croient jouer les durs en écoutant un peu de distorsion, mais les ricains s'en foutent des haters, leur cible sont les gamines et ce sont elles qui achètent en masse des disques et du merch, de ce point de vue-là, Avenged Sevenfold a commercialement tout bon.
Artistiquement, bien sûr, c'est une autre histoire, car après avoir démarré dans le Metalcore, Avenged Sevenfold s'est mis assez vite à recycler les années 80, relecture moderne de Metallica et d'Iron Maiden notamment, une fusion loin d'être géniale, mais le groupe avait au moins le mérite d'être une bande de recycleurs habiles capables de sortir quelques titres pas trop dégueulasses, avec à chaque fois 2-3 titres à sauver par album.
Avec son nouvel album, déjà le sixième, la donne a changé, et Avenged Sevenfold saute au dessus du requin, en abandonnant totalement le Metal (si tant est qu'ils en faisaient avant, diront certains), pour épouser la cause du Hard Rock (mais pas trop Hard) radio-friendly mou de genou, produit de masse de consommation courante prémâchée pour satisfaire le plus grand nombre, donc ouais, Hail to the King est incroyablement mauvais...
Bon, c'est donc acquis, Avenfold Sevenfold, ce n'est pas/plus du Metal, ce n'est pas pour autant que le groupe a abandonner sa grande entreprise de recyclage, pire encore, cette fois-ci, c'est encore plus flagrant qu'auparavant, et c'est donc la facette Hard Rock de Metallica qui va être intégralement pillée ici.
Le premier single balancé par le groupe annonçait la couleur, et l'intégralité de l'album et malheureusement à l'image du titre Hail to the King, plat, linéaire, sans couilles, easy-listening, de la grosse soupe fadasse calibrée pour la radio, et surtout un album rempli de ce genre de compositions de feignasses, aux riffs d'une pauvreté indigente, avec un chanteur inapte à faire passer ne serait-ce qu'une lueur d'émotion, incapable également de moduler sa voix, un drumming simpliste et chiant, et des mélodies mielleuses à deux balles pour des refrains que tu vois arriver à des kilomètres.
On a donc affaire à un nouveau batteur sur cet album, et même si j'entends bien que le but était de sortir un album de Hard Rock pompé sur le pire du pire de Metallica, c'était pas une raison de recruter une copie de Lars Ulrich, car oui, le dénommé Arin Llejay doit être le seul batteur de la planète à être encore plus mauvais que Lars, ce qui est quand même plutôt impressionnant, bref, la batterie et simpliste, martelant des rythmes foireux comme un bête métronome sans intérêt.
L'album démarre mal, très mal, avec le duo Shepperd of Fire/Hail to the King, absolument rien à retenir, les titres suivent le même chemin, rythmique inoffensive, riff indigent, chant médiocre, et vient le solo vers les trois-quarts du titre, sans conviction, tout aussi ennuyeux que l'ensemble du titre, rien à sauver, mais attendez, la suite est encore pire.
Avec Doing Time, c'est Guns N' Roses qui va être pillé sans vergogne par M. Shadows et ses potes, du riff d'ouverture au solo en passant par la manière de chanter singeant Axl Rose, tout y passe, viol en réunion sur le cadavre d'un vieux groupe légendaire désormais has-been des années 80/90, mais que fait la police du bon goût?
Et vous croyez qu'ils vont s'arrêter en si bon chemin? que dalle, rappelez-vous que je vous disais qu'ils recyclaient du Metallica, et avec le pathétique This Means War, on est à la limite du plagiat intégral de Sad But True, si encore M. Shadows était foutu de chanter correctement, mais ce n'est même pas le cas, et avenged Sevenfold commet un nouveau crime contre la musique en toute impunité, six minutes, car en plus c'est long, de platitude abyssale, pour un nouveau titre linéaire au possible qui ne propose rien à part des références multiples à Metallica.
Vous allez dire que j'en veux à M. Shadows, mais sa performance ici est loin d'être des plus convaincantes, et sa voix contribue à rendre les chansons encore plus inoffensives qu'elles ne le sont déjà, il faut de plus ajouter que les paroles sont typiques d'Avenged Sevenfold, c'est bien la seule chose qui malheureusement n'a pas changé chez le groupe, M. Shadows chante toujours sans conviction aucune des pages entières du journale intime d'une pré-ado Emo de 12 ans, plutôt embarrassant tout ça, mention spéciale à l'horrible balade désastreuse Crimson Day, ce truc est tellement recouvert de guimauve avec ses arrangements daubesques que son écoute vous donnera du diabète à coup sûr, d'ailleurs si vous n'en avez pas assez, le dernier titre est également une pseudo balade foireuse gavée de violon et de piano, irrémédiablement plombée par un chant pas à la hauteur et une overdose d'orchestration.
Et Synyster Gates dans tout ça? vu qu'après tout il est supposé être un putain de guitariste? et bien il dort le gars, se mettant au même niveau que l'album, parfois il se réveille et balance un solo dans le vide, les titres sont tellement plats que les soli apparaissent presque hors de propos, comme s'ils n'avaient rien à faire là mais comme ils sont des passages obligés, il faut bien en mettre, le seul moment où ça va coller sera vers la fin du médiocre Heretic, le groupe semblant disposer à accélérer et c'est plutôt pas mal, ce qui nous amène au seul titre vaguement correct de tout l'album, Coming Home, c'est loin d'être complètement flamboyant non plus, faut pas pousser, mais Avenged Sevenfold retrouve un peu de son Iron Maiden worship et délivre une chanson qui tape dans le mille, du déjà entendu bien sûr, c'est vous dire le niveau de médiocrité atteint par l'album pour en être réduit à apprécier un titre passe-partout et recyclé comme Coming Home, Hail to the king est un Black album du pauvre composé par des feignasses, et pas grand chose d'autre.
En fait, si Fisher-Price devait sortir un jour "Mon premier album de Hard Rock", ce serait surement ce Hail to the King, un disque inoffensif, tout mou, fait pour ne pas blesser les enfants ni heurter la sensibilité des parents, jamais Avenged Sevenfold n'avait atteint un tel niveau de nullité dans ses compositions.
Hail to the King est fainéant, plat, linéaire au possible, sans aucune saveur ni aspérités, une musique lisse, un pur produit de consommation courante qui s'achète au supermarché du coin entre les paquets de lessive, mais c'est surtout une immonde entreprise de recyclage, et on est souvent largement au delà de la simple référence tant les emprunts sont ici nombreux et flagrants.
De la grosse daube infecte, mais cela ne devrait pas empêcher Avenged Sevenfold de vendre leur produit prémâché par palettes entières, c'est ça aussi l'avantage d'avoir un public très jeune, ça achète tout et ni'importe quoi, tiens, j'ai une idée les gars, vous devriez vendre l'album en combo avec une bouteille de Biactol...
Track Listing:
1. Shepherd of Fire
2. Hail to the King
3. Doing Time
4. This Means War
5. Requiem
6. Crimson Day
7. Heretic
8. Coming Home
9. Planets
10. Acid Rain