En 2011, je m'étais fait plein de nouveaux amis après avoir commis l'impardonnable, écrire une chronique négative de l'album de Fleshgod Apocalypse, un véritable sacrilège alors que l'album était encensé par la critique aux quatre coins du globe, mais j'assume, Agony, c'était bidon, du Hollywood Death Metal de baltringue, de la poudre aux yeux avec une couche dégoulinante d'orchestrations symphoniques enrobant des riffs simplistes, un blockbuster musical estival qui en met certes plein les yeux, mais dont la vacuité est sans égale, du bourrinage baroque aux grosses ficelles.
Pourtant, ce nouvel album, j'y ai cru, en me disant qu'Agony n'était peut-être qu'un brouillon, et qu'un groupe qui avait accouché d'un album comme Oracles pouvait réussir à mêler sa brutalité à ses aspirations orchestrales neo-classiques, monumentale erreur, Labyrinth est loin de remonter le niveau...
Une nouvelle fois c'est le bourrinage Death symphonique insensé qui est à l'honneur avec cette nouvelle livraison des italiens, qui n'ont toujours pas trouvé la bonne formule, m'est avis qu'ils n'ont pas cherché beaucoup non plus, pourquoi changer alors qu'Agony a été accueilli par un flot de critiques dithyrambiques et qu'il a plutôt bien marché commercialement, pourquoi se faire chier à faire passer une vibe baroque/classique dans les guitares (Les leads d'Oracles putain!) alors qu'on peut se contenter d'un gros riff de tâcheron posé à l'arrache sur un magma d'orchestrations symphoniques?
Labyrinth est malheureusement dans la continuité d'Agony, en allant encore plus loin dans l’esbroufe, car tout est ici poussé à son paroxysme, le son de Fleshgod Apocalypse se fait ici plus massif que jamais, et naturellement plus bordélique à cause d'une production qui peine à restituer correctement les multiples couches composant ce mille-feuilles, le rendant quasiment indigeste, bref, ça sonne gros, massif, gigantesque, over the top, une forme d'extrémisme sonore à la limite du sadisme, car il va falloir bien du courage pour plonger véritablement dans la musique du combo transalpin.
Fleshgod Apocalypse est dantesque, et pousse le bouchon encore plus loin que la dernière fois, et bien évidemment, le groupe en fait trop, bien trop, et Labyrinth ressemble souvent à une bouillie sonore sans queue ni tête, où l'on peine souvent à distinguer les riffs, souvent noyés dans les orchestrations, n'essayez même pas de chercher la basse dans ce foutoir, heureusement que les soli se font entendre un peu plus clairement que ce mur de guitares sous-accordées, quand à la batterie, une fois encore, c'est une performance physique du culturiste de service Francesco Paoli qui nous est proposée, la finesse, connait pas, le type joue à fond, tout le temps, ça blaste à tour de bras, tapis de double constant, matraquage systématique, plus triggé que ça, c'est une boite à rythme, ne comptez pas sur lui pour proposer un plan intéressant, il veut juste battre des records de vitesse.
Jusqu'au-boutiste en diable, Fleshgod Apocalypse l'est également au niveau du chant, car en plus des choeurs nombreux et de passages en formes de narrations, trois types de chants sont proposés, le growl inhumain de Tommaso Riccardi, le chant clair hystérique du bassiste Paolo Rossi, heureusement moins présent que sur Agony, car il fallait faire un peu de place pour la soprano Veronica Bordacchini, qui occupe plus d'espace qu'il y a deux ans, pourquoi se priver, c'était surement pas encore assez le bordel avec deux types de chant à gérer (surtout en live), alors autant faire encore plus compliqué, et cela renforce un peu plus encore le côté opéra baroque du groupe.
Le problème de Fleshgod Apocalypse, c'est qu'ils n'ont absolument aucune idée de comment organiser tous les éléments de leur musique, ils vont donc tomber dans le même piège que lors du dernier album, ils vont se contenter de superposer tout ça, empiler bêtement les couches en espérant que ça ne se casse pas la gueule, sans les fondations nécessaires à ce genre de construction, sans trop de cohérences non plus, les italiens en font trop, bien trop, et ne semblent pas vraiment réfléchir à ce qu'il font, prendre son temps pour poser une atmosphère, installer des ambiances? que dalle, le but est de jouer plus vite que tout le monde, plus fort que tout le monde, d'utiliser le plus d’orchestrations possibles en un minimum de temps, et à titre de comparaison, dans le genre Death Symphonique, jamais Fleshgod Apocalypse n'atteint le degré de raffinement d'un Septic Flesh avec son The Great Mass.
Même quand les grecs décident de bourriner, ils prennent leur temps, peaufinent leurs effets, organisent patiemment leur assaut avant de frapper, Fleshgod Apocalypse est une bête furieuse, indomptable, qui mélange tout et qui ne sait pas vraiment où il va, ça bourre, ça bourre, ça bourre, tout le temps, constamment, avec un extrémisme qui me laisse pantois, aucune finesse, juste de la force brute et de la sauvagerie, aussi con qu'une version Death de Dimmu Borgir, le groupe me fait penser à un Hollenthon en dix fois plus bourrin, un véritable abrutissement pour l'auditeur qui subit les assauts sans trop comprendre ce qu'il lui arrive, sans rien retenir non plus.
Kingborn résume bien le disque, over the top, pompeux, tout y est, le bourrinage, les orchestrations omniprésentes qui prennent tout l'espace, des riffs qu'on devine à peine, des choeurs, du growl, du chant de soprano qui se balade là-dedans, ça pète dans tous les sens, brutal, violent, incroyablement bordélique, mais surtout épuisant, l'impression d'être une fillette de huit ans se faisant défoncer le cul dans un gangbang, se faire massacrer sans aucune forme de pitié, sans finesse, Fleshgod Apocalypse est un gonzo musical, pas de scénario, juste de l'action non-stop pendant presque une heure, parce que bien sûr, c'est long en plus.
Les occasions de se réjouir seront rares ici, Minotaur (bah ouais, ça s'appelle Labyrinth quoi...) a au moins pour lui d'être cohérent et de ne pas en faire trop, avec un côté martial pas désagréable qui rappelle un peu Septic Flesh, le long solo aux sonorités neo-classiques de Warpledge apporte enfin un peu de mélodie, les deux premières minutes de Towards the Sun ont ce petit côté oppressant et sombre qui fait son effet mais le bourrinage arrive et l'on reprend une dose de violence insensée, de la même manière, on ne retiendra pas grand chose des brutaux et intenses Elegy, Pathfinder ou encore The Fall of Asterion, matraquage Death symphonique bête et méchant, rien de plus, Under Black Sails est un titre ambitieux de plus de sept minutes, qui n'est finalement intéressante que vers trois minutes, pour un long passage sinueux aux leads mélodiques qui ont de la gueule avec les orchestrations un poil plus discrètes et mieux maîtrisées, comme quoi le groupe est potentiellement capable de sortir de son terrorisme sonore pour proposer quelque chose d'intéressant, dommage que cela ne dure pas et que la violence débile reprend le dessus vers la fin du titre, par contre, Epilogue est vraiment réussi, car après le Prologue acoustique, les italiens proposent un titre qui manque progressivement en puissance, avec un peu de classe, la seule fois de l'album où le groupe semble prendre son temps pour développer une ambiance oppressante, loin du déluge sonore habituel, un titre mid-tempo pesant, illuminé par le chant de la soprano, contrebalancé par le growl, mais qui malheureusement n'atteint jamais le climax épique tant attendu qui n'arrivera jamais, dommage, pour une fois qu'on atteint un moment sauvage, il ne vient pas...
L'evolution de Fleshgod Apocalypse par rapport à Agony? plus de tout! plus de chants féminins, plus d'orchestrations, plus de blasts, plus de brutalité et de sauvagerie, et donc plus de bordel, car malgré tout, la formule reste la même, un empilement de couches successives, un véritable maelstrom sonore chaotique qui ressemble souvent à de la bouillie, riffs massifs et directs, batterie bêtement à fond et on compte sur les orchestrations pour faire le boulot, le tout est pompeux et ultra prétentieux, car malgré sa volonté de devenir un groupe d'opéra Death baroque, Fleshgod Apocalypse est un gros tâcheron qui n'a aucune finesse.
Labyrinth porte finalement assez mal son nom, car les titres ne sont ici pas franchement sinueux et labyrinthiques, on a juste droit à un déluge sonore qui s'abat sur le pauvre auditeur qui n'avait rien demandé, le but est ici de détruire et d'atomiser, de jouer plus fort et plus vite que les autres, d'être le plus grandiloquent possible, dommage que composer des chansons qui prennent l'auditeur par surprise en se faufilant derrière lui pour lui arracher la tête n'était une nouvelle fois pas au programme, les transalpins préfèrent montrer leur muscles comme des bêtes de foire et défoncer tout ce qui bouge.
Un déchaînement de violence baroque intense, mais épuisant et rébarbatif, sans classe ni moment de grâce, juste un gros bourrin qui fait dans le sympho ampoulé et prétentieux, pour un groupe qui en fait trop, bien trop...
Fleshgod Apocalypse est dantesque, et pousse le bouchon encore plus loin que la dernière fois, et bien évidemment, le groupe en fait trop, bien trop, et Labyrinth ressemble souvent à une bouillie sonore sans queue ni tête, où l'on peine souvent à distinguer les riffs, souvent noyés dans les orchestrations, n'essayez même pas de chercher la basse dans ce foutoir, heureusement que les soli se font entendre un peu plus clairement que ce mur de guitares sous-accordées, quand à la batterie, une fois encore, c'est une performance physique du culturiste de service Francesco Paoli qui nous est proposée, la finesse, connait pas, le type joue à fond, tout le temps, ça blaste à tour de bras, tapis de double constant, matraquage systématique, plus triggé que ça, c'est une boite à rythme, ne comptez pas sur lui pour proposer un plan intéressant, il veut juste battre des records de vitesse.
Jusqu'au-boutiste en diable, Fleshgod Apocalypse l'est également au niveau du chant, car en plus des choeurs nombreux et de passages en formes de narrations, trois types de chants sont proposés, le growl inhumain de Tommaso Riccardi, le chant clair hystérique du bassiste Paolo Rossi, heureusement moins présent que sur Agony, car il fallait faire un peu de place pour la soprano Veronica Bordacchini, qui occupe plus d'espace qu'il y a deux ans, pourquoi se priver, c'était surement pas encore assez le bordel avec deux types de chant à gérer (surtout en live), alors autant faire encore plus compliqué, et cela renforce un peu plus encore le côté opéra baroque du groupe.
Le problème de Fleshgod Apocalypse, c'est qu'ils n'ont absolument aucune idée de comment organiser tous les éléments de leur musique, ils vont donc tomber dans le même piège que lors du dernier album, ils vont se contenter de superposer tout ça, empiler bêtement les couches en espérant que ça ne se casse pas la gueule, sans les fondations nécessaires à ce genre de construction, sans trop de cohérences non plus, les italiens en font trop, bien trop, et ne semblent pas vraiment réfléchir à ce qu'il font, prendre son temps pour poser une atmosphère, installer des ambiances? que dalle, le but est de jouer plus vite que tout le monde, plus fort que tout le monde, d'utiliser le plus d’orchestrations possibles en un minimum de temps, et à titre de comparaison, dans le genre Death Symphonique, jamais Fleshgod Apocalypse n'atteint le degré de raffinement d'un Septic Flesh avec son The Great Mass.
Même quand les grecs décident de bourriner, ils prennent leur temps, peaufinent leurs effets, organisent patiemment leur assaut avant de frapper, Fleshgod Apocalypse est une bête furieuse, indomptable, qui mélange tout et qui ne sait pas vraiment où il va, ça bourre, ça bourre, ça bourre, tout le temps, constamment, avec un extrémisme qui me laisse pantois, aucune finesse, juste de la force brute et de la sauvagerie, aussi con qu'une version Death de Dimmu Borgir, le groupe me fait penser à un Hollenthon en dix fois plus bourrin, un véritable abrutissement pour l'auditeur qui subit les assauts sans trop comprendre ce qu'il lui arrive, sans rien retenir non plus.
Kingborn résume bien le disque, over the top, pompeux, tout y est, le bourrinage, les orchestrations omniprésentes qui prennent tout l'espace, des riffs qu'on devine à peine, des choeurs, du growl, du chant de soprano qui se balade là-dedans, ça pète dans tous les sens, brutal, violent, incroyablement bordélique, mais surtout épuisant, l'impression d'être une fillette de huit ans se faisant défoncer le cul dans un gangbang, se faire massacrer sans aucune forme de pitié, sans finesse, Fleshgod Apocalypse est un gonzo musical, pas de scénario, juste de l'action non-stop pendant presque une heure, parce que bien sûr, c'est long en plus.
Les occasions de se réjouir seront rares ici, Minotaur (bah ouais, ça s'appelle Labyrinth quoi...) a au moins pour lui d'être cohérent et de ne pas en faire trop, avec un côté martial pas désagréable qui rappelle un peu Septic Flesh, le long solo aux sonorités neo-classiques de Warpledge apporte enfin un peu de mélodie, les deux premières minutes de Towards the Sun ont ce petit côté oppressant et sombre qui fait son effet mais le bourrinage arrive et l'on reprend une dose de violence insensée, de la même manière, on ne retiendra pas grand chose des brutaux et intenses Elegy, Pathfinder ou encore The Fall of Asterion, matraquage Death symphonique bête et méchant, rien de plus, Under Black Sails est un titre ambitieux de plus de sept minutes, qui n'est finalement intéressante que vers trois minutes, pour un long passage sinueux aux leads mélodiques qui ont de la gueule avec les orchestrations un poil plus discrètes et mieux maîtrisées, comme quoi le groupe est potentiellement capable de sortir de son terrorisme sonore pour proposer quelque chose d'intéressant, dommage que cela ne dure pas et que la violence débile reprend le dessus vers la fin du titre, par contre, Epilogue est vraiment réussi, car après le Prologue acoustique, les italiens proposent un titre qui manque progressivement en puissance, avec un peu de classe, la seule fois de l'album où le groupe semble prendre son temps pour développer une ambiance oppressante, loin du déluge sonore habituel, un titre mid-tempo pesant, illuminé par le chant de la soprano, contrebalancé par le growl, mais qui malheureusement n'atteint jamais le climax épique tant attendu qui n'arrivera jamais, dommage, pour une fois qu'on atteint un moment sauvage, il ne vient pas...
L'evolution de Fleshgod Apocalypse par rapport à Agony? plus de tout! plus de chants féminins, plus d'orchestrations, plus de blasts, plus de brutalité et de sauvagerie, et donc plus de bordel, car malgré tout, la formule reste la même, un empilement de couches successives, un véritable maelstrom sonore chaotique qui ressemble souvent à de la bouillie, riffs massifs et directs, batterie bêtement à fond et on compte sur les orchestrations pour faire le boulot, le tout est pompeux et ultra prétentieux, car malgré sa volonté de devenir un groupe d'opéra Death baroque, Fleshgod Apocalypse est un gros tâcheron qui n'a aucune finesse.
Labyrinth porte finalement assez mal son nom, car les titres ne sont ici pas franchement sinueux et labyrinthiques, on a juste droit à un déluge sonore qui s'abat sur le pauvre auditeur qui n'avait rien demandé, le but est ici de détruire et d'atomiser, de jouer plus fort et plus vite que les autres, d'être le plus grandiloquent possible, dommage que composer des chansons qui prennent l'auditeur par surprise en se faufilant derrière lui pour lui arracher la tête n'était une nouvelle fois pas au programme, les transalpins préfèrent montrer leur muscles comme des bêtes de foire et défoncer tout ce qui bouge.
Un déchaînement de violence baroque intense, mais épuisant et rébarbatif, sans classe ni moment de grâce, juste un gros bourrin qui fait dans le sympho ampoulé et prétentieux, pour un groupe qui en fait trop, bien trop...
Gonzo Italien Death Symphonique
Track Listing:
1. Kingborn
2. Minotaur (Wrath of Poseidon)
3. Elegy
4. Towards the Sun
5. Warpledge
6. Pathfinder
7. The Fall of Asterion
8. Prologue (Instrumental)
9. Epilogue
10. Under Black Sails
11. Labyrinth (Instrumental)