J'adore Eternal Tears of Sorrow, pourtant, malgré une discographie constellée d'albums flirtant avec l’excellence, il semble que les gens n'en ont rien à foutre des finlandais, il faut dire que les changements incessants de line up n'aident pas beaucoup à la stabilité (seuls le bassiste/hurleur Altti Veteläinen et le guitariste Jarmo Puolakanaho sont là depuis le début), de même, les longues périodes d'hibernation du groupes entre ses albums (après le split de deux ans post qui a suivi la sortie en 2001 de A Virgin and a Whore, on est sur un rythme d'un album tous les 3-4 ans) font qu'on a tendance à quelque peu "oublier" l'existence de ce groupe.
Bref, quatre ans après l'excellent Children of the Dark Waters, voilà Eternal Tears of Sorrow ressortant de l'obscurité avec Saivon Lapsi, un album qui poursuit l'évolution du groupe démarrée avec Before the Bleeding Sun en 2006, sauf que contrairement à ses deux aînés, ce petit dernier est moins bon, pas mauvais cependant, il est différent... et moins bon, je vais vous expliquer...
Tenter de mettre une étiquette à la musique d'Eternal Tears of Sorrow a toujours été un exercice ardu, tant le groupe évolue au croisement de plein de genres différents, dosons pour simplifier que le groupe fait du Heavy/Black/Death mélodique symphonique/atmosphérique avec une touche de Power Metal, une sorte d'explorateur de l'extrême avec un raffinement très finlandais quand il s'agit de développer des atmosphères mélancoliques, en somme, un groupe violent, raffiné, classieux, qui a pas mal évolué depuis quelques temps déjà, notamment depuis leur renaissance suite à leur break, avec une musique se faisant moins agressive, et un style relativement nouveau qui trouva son point culminant avec Children of the Dark Waters, un disque très sombre qui voyait le groupe trouver un équilibre parfait entre violence et passages atmosphériques.
Saivon Lapsi est différent, et voit le groupe s'engager dans une autre direction, même si ce n'est pas flagrant au premier abord, disons que la musique des finlandais se fait ici un peu plus simple dans sa construction, et surement bien trop prévisible pour faire illusion bien longtemps, pas aidé par des compositions, il faut bien l'avouer, moins inspirées que par le passé.
Bizarrement, pour retrouver toute la grandeur et la majesté des finlandais, il faudra attendre la fin de l'album et les trois derniers titres, dont le single Swan Saivo (étrange de mettre en avant un titre présent à la fin d'un disque, non?), trois titres vraiment excellents et qui tranchent quelque peu avec le reste, avec en plus du single, très catchy, contenant le traditionnel affrontement chant clair/growl, très maîtrisé, un Blood Stained Sea qui fonctionne à plein régime avec notamment des choeurs et un refrain très accrocheur, et pour conclure l'album, le groupe nous offre le troisième volet de Angelheart, Ravenheart, un mid-tempo heavy et grandiose, aux multiples arrangements, sombre, avec un choeur angélique transperçant les ténèbres du plus bel effet.
Et les huit premiers titres (en fait, six, car deux plages servent d'intro à des titres), c'est de la merde alors?
Bien sûr que non! On est même dans le top du top du Death/Black symphonique, seulement voilà, à l'échelle d'un groupe aussi talentueux qui a su nous délivrer de véritables perles par le passé, on est clairement en dessous en terme de qualité, et surtout, il ne se passe pas grand chose de bien passionnant, on est dans une sorte de réchauffé pas super inspiré avec un groupe un peu en pilotage automatique qui applique une formule bien rodée, où tout est à sa place, efficace, bien sûr, mais pas du tout impressionnant.
En se faisant plus accessible, le musique des finlandais se fait ici plus banale, sans trop de surprises et surtout prévisible, les deux premiers titres, Dark Alliance et Legion of Beast, sont tout à fait corrects et respectables, sans chant clair, directs, mais desquels on ne retient pas grand chose au final, le growl Death/Black de Veteläinen n'est d'ailleurs pas des plus convaincant, de la même manière les claviers symphoniques et les choeurs féminins font un peu cliché, et font office de poudre aux yeux, pour un résultat qui sonne un peu factice.
Les titres manquent d'impact et de moments mémorables, Dance of December est le genre de titre filler qui ne va pas loin malgré un côté Dark pas vilain du tout, et un titre comme The Day nous sert un refrain un chant clair téléphoné et d'un classicisme éhonté, bien sûr, on ne va pas crier à la daube pour autant, tout ça s'écoute bien, tranquillement, sans effort, mais de là à écouter ces titres en boucle...
l'album connait également une sérieuse baisse de tension avec la bonne grosse power balade piano/violon larmoyant mêlant chant clair et chant féminin, avec Sound of Silence, un moment bisounours qui sonne comme de la guimauve à la Nightwish, autant dire que ça ne va pas bien loin, notons aussi le plus que moyen Beneath the Frozen Leaves qui nous emmène jusqu'aux confins de l'ennui, avec, tiens, une fois de plus plein de choeur féminin et du chant clair, pas le genre de titre que j'attends d'un groupe comme Eternal Tears of Sorrow...
On ne va pas tourner autour du pot, Saivon Lapsi est un album moyen dans la discographie d'Eternal Tears of Sorrow, pas mauvais, mais qui peine à surprendre, pas super inspiré non plus, on sent que le groupe applique sa formule tranquillement, en la rendant surement plus accessible, mais leur musique se fait plus banale, assez stéréotypée et prévisible.
L'album laisse un sentiment mitigé, on passe un moment plutôt agréable, car après tout, les types sont des compositeurs de talent qui connaissent leur affaire, mais l'ensemble manque d'ambition et d'idée, d'impact également, car le côté Metal symphonique a pris une place encore plus prépondérante que par le passé, et pas sûr que j'ai envie d'écouter un Nightwish de l'extrême quand j'ai envie d'écouter du Eternal Tears of Sorrow, comme c'est un peu le cas ici, je trouve tout ça un peu trop superficiel.
Reste au final un bon petit disque sympa de Metal extrême symphonique, mais ce n'est que ça, et venant d'un groupe ayant tutoyé l'excellence par le passé, je trouve ça un peu léger...
Petite déception finlandaise...
3.5 / 5
Bref, quatre ans après l'excellent Children of the Dark Waters, voilà Eternal Tears of Sorrow ressortant de l'obscurité avec Saivon Lapsi, un album qui poursuit l'évolution du groupe démarrée avec Before the Bleeding Sun en 2006, sauf que contrairement à ses deux aînés, ce petit dernier est moins bon, pas mauvais cependant, il est différent... et moins bon, je vais vous expliquer...
Tenter de mettre une étiquette à la musique d'Eternal Tears of Sorrow a toujours été un exercice ardu, tant le groupe évolue au croisement de plein de genres différents, dosons pour simplifier que le groupe fait du Heavy/Black/Death mélodique symphonique/atmosphérique avec une touche de Power Metal, une sorte d'explorateur de l'extrême avec un raffinement très finlandais quand il s'agit de développer des atmosphères mélancoliques, en somme, un groupe violent, raffiné, classieux, qui a pas mal évolué depuis quelques temps déjà, notamment depuis leur renaissance suite à leur break, avec une musique se faisant moins agressive, et un style relativement nouveau qui trouva son point culminant avec Children of the Dark Waters, un disque très sombre qui voyait le groupe trouver un équilibre parfait entre violence et passages atmosphériques.
Saivon Lapsi est différent, et voit le groupe s'engager dans une autre direction, même si ce n'est pas flagrant au premier abord, disons que la musique des finlandais se fait ici un peu plus simple dans sa construction, et surement bien trop prévisible pour faire illusion bien longtemps, pas aidé par des compositions, il faut bien l'avouer, moins inspirées que par le passé.
Bizarrement, pour retrouver toute la grandeur et la majesté des finlandais, il faudra attendre la fin de l'album et les trois derniers titres, dont le single Swan Saivo (étrange de mettre en avant un titre présent à la fin d'un disque, non?), trois titres vraiment excellents et qui tranchent quelque peu avec le reste, avec en plus du single, très catchy, contenant le traditionnel affrontement chant clair/growl, très maîtrisé, un Blood Stained Sea qui fonctionne à plein régime avec notamment des choeurs et un refrain très accrocheur, et pour conclure l'album, le groupe nous offre le troisième volet de Angelheart, Ravenheart, un mid-tempo heavy et grandiose, aux multiples arrangements, sombre, avec un choeur angélique transperçant les ténèbres du plus bel effet.
Et les huit premiers titres (en fait, six, car deux plages servent d'intro à des titres), c'est de la merde alors?
Bien sûr que non! On est même dans le top du top du Death/Black symphonique, seulement voilà, à l'échelle d'un groupe aussi talentueux qui a su nous délivrer de véritables perles par le passé, on est clairement en dessous en terme de qualité, et surtout, il ne se passe pas grand chose de bien passionnant, on est dans une sorte de réchauffé pas super inspiré avec un groupe un peu en pilotage automatique qui applique une formule bien rodée, où tout est à sa place, efficace, bien sûr, mais pas du tout impressionnant.
En se faisant plus accessible, le musique des finlandais se fait ici plus banale, sans trop de surprises et surtout prévisible, les deux premiers titres, Dark Alliance et Legion of Beast, sont tout à fait corrects et respectables, sans chant clair, directs, mais desquels on ne retient pas grand chose au final, le growl Death/Black de Veteläinen n'est d'ailleurs pas des plus convaincant, de la même manière les claviers symphoniques et les choeurs féminins font un peu cliché, et font office de poudre aux yeux, pour un résultat qui sonne un peu factice.
Les titres manquent d'impact et de moments mémorables, Dance of December est le genre de titre filler qui ne va pas loin malgré un côté Dark pas vilain du tout, et un titre comme The Day nous sert un refrain un chant clair téléphoné et d'un classicisme éhonté, bien sûr, on ne va pas crier à la daube pour autant, tout ça s'écoute bien, tranquillement, sans effort, mais de là à écouter ces titres en boucle...
l'album connait également une sérieuse baisse de tension avec la bonne grosse power balade piano/violon larmoyant mêlant chant clair et chant féminin, avec Sound of Silence, un moment bisounours qui sonne comme de la guimauve à la Nightwish, autant dire que ça ne va pas bien loin, notons aussi le plus que moyen Beneath the Frozen Leaves qui nous emmène jusqu'aux confins de l'ennui, avec, tiens, une fois de plus plein de choeur féminin et du chant clair, pas le genre de titre que j'attends d'un groupe comme Eternal Tears of Sorrow...
On ne va pas tourner autour du pot, Saivon Lapsi est un album moyen dans la discographie d'Eternal Tears of Sorrow, pas mauvais, mais qui peine à surprendre, pas super inspiré non plus, on sent que le groupe applique sa formule tranquillement, en la rendant surement plus accessible, mais leur musique se fait plus banale, assez stéréotypée et prévisible.
L'album laisse un sentiment mitigé, on passe un moment plutôt agréable, car après tout, les types sont des compositeurs de talent qui connaissent leur affaire, mais l'ensemble manque d'ambition et d'idée, d'impact également, car le côté Metal symphonique a pris une place encore plus prépondérante que par le passé, et pas sûr que j'ai envie d'écouter un Nightwish de l'extrême quand j'ai envie d'écouter du Eternal Tears of Sorrow, comme c'est un peu le cas ici, je trouve tout ça un peu trop superficiel.
Reste au final un bon petit disque sympa de Metal extrême symphonique, mais ce n'est que ça, et venant d'un groupe ayant tutoyé l'excellence par le passé, je trouve ça un peu léger...
Petite déception finlandaise...
3.5 / 5