Vous vous souvenez de Jason Newsted? ouais, le bassiste qui a remplacé Cliff Burton chez qui vous savez, le type perdu avec sa basse inaudible (And Justice For all) au milieu de la bataille d'égo des deux gros melons de Metallica, et donc le gars qui a jeté l'éponge en 2001 en quittant le plus gros groupe de Metal du monde (lol), afin de se consacrer à... pas grand chose en fin de compte... ah si, il a fait un album de rock avec Echobrain dont plus grand monde ne se souvient, à raison.
Ok, j'exagère un peu, le Newsted, il a quand même rejoint Voivod, et à part un correct album éponyme en 2003, ce bon vieux Jason a eu l'honneur de jouer sur les deux plus mauvais disques de la discographie du groupe, avec les horribles Katorz et Infini. (et niveau grosses merdes, il est un peu habitué, n'oublions pas les catastrophes Load et Reload).
Bref, on ne peut pas vraiment dire que l'après-Metallica fut très glorieux pour le bassiste (ajoutons en plus des problème d'addictions diverses...), qui avait un peu disparu de la circulation depuis deux-trois ans, alors quand j'apprends que le type revient avec un tout nouveau projet solo, j'avoue être assez curieux, surtout qu'en plus de la basse, Jason assure le chant.
Voici donc le premier EP d'un groupe solo, tout simplement appelé Newsted, histoire d'attirer le chaland, et intitulé de manière très subtile Metal, il n'aime pas se compliquer la vie le Jason.
Partant de là, allons nous avoir la vision personnelle du Metal selon Jason Newsted? bah si c'est le cas, le gars est totalement à la ramasse...
Comme il ne s'agit que de quatre titres et que cette chronique sera courte, autant aller droit au but, Newsted s'est bien vautré avec cet EP, j'irai même jusqu'à dire que le fait d'appeler ça "Metal" relève de la publicité mensongère, car en gros, seul le premier correspond aux canons du genre, c'est d'ailleurs le meilleur titre de l'album, enfin, le moins mauvais, vous l'aurez compris.
Soldierhead, donc, qui ouvre cet EP est bien le seul titre qui ressemble à quelque chose ici, même s'il faut admettre que ça ne vole pas très haut, car ça ressemble à un pauvre titre de Metallica issu de Shit Magnetic ou de Load, même si ça bourre quand même un peu.
Le titre se veut donc assez "méchant", plutôt rapide, mais n'est pas du tout imaginatif, les riffs font dans le réchauffé, avec un tas de références et de tics empruntés à Metallica, ça reste à peu près écoutable malgré tout, à condition de n'être pas trop exigeant.
Et le Jason dans tout ça, me direz-vous? ben on entend sa basse! après tout, c'est son projet solo, avec des lignes de basse assez bien dosées, qui ne bouffent pas tout l'espace (prends ça Steve Harris!), et qui demeurent assez sobres; Et puis il y a le chant, ce qui était bien le gros point d'interrogation de cet EP.
Jason Newsted sonne un peu comme Chuck Billy, pas au top de sa forme, certes, mais il s'en sort finalement assez bien, avec de plus quelques intonations à la Lemmy qui transparaissent par-ci par-là, c'est pas du génie, Newsted ne sera jamais un chanteur exceptionnel, son timbre étant au final plutôt commun et assez peu identifiable, mais c'est correct malgré tout, même si on notera des paroles en mode défonçage de porte ouverte, avec lieux communs et clichés de rigueur.
Les trois autres titres prennent un virage différent de Soldierhead, au revoir le Thrash pépère qui bourre gentiment, bonjour mid-tempo moisi et pénible qui va vous emmener jusqu'aux confins de l'ennui et de l'abrutissement.
Rien à sauver de Godsnake et de Skyscraper, qui sont de vulgaires bouses chiantissimes qui ne vont absolument nulle part, alors que King of the underdogs tombe de nouveau dans le mauvais Metallica avec des lignes de chant d'obédience Hetfieldienne, seule la petite accéleration au milieu de titre pourra éventuellement vous tirer de votre torpeur...
Bref, le retour aux affaires de ce bon vieux Jason Newsted est loin d'être une franche réussite, entre les redites, les grosses ficelles usées, le manque d'originalité des riffs, et la platitude abyssale des titres, on peu dire que Metal porte très mal son nom, et ne va pas faire bander grand monde, à moins que vous ne soyez partant pour écouter un Metallica-like moisi avec un chanteur sonnant comme Chuck Billy.
Un bel échec pour Jason Newsted, avec son groupe qui livrera surement un sérieux prétendant au titre d'album le plus mauvais de l'année si album il y a, ce que je n'espère pas...
Quatre titres, trois bouses, et un seul pas trop dégueulasse, qui soutient malgré tout la comparaison avec tout ce qu'a fait Metallica depuis une vingtaine d'années (ce qui n'est pas compliqué), c'est quand même très peu, bien trop peu...
Pétard mouillé et retour manqué...
1.5 / 5