mardi 22 mai 2012

[Chronique] Sabaton - Carolus Rex






Vous aimez la guerre? vous aimez le Power Metal d'obédience teutonne à la Blind Guardian? Vous aimez aussi les hymnes guerriers emphatiques et les treillis? 
Super, réjouissez-vous, car les suédois de Sabaton sont de retour avec un nouvel album, Carolus Rex, qui marque de nombreux changements au sein de cette escouade suédoise, rassurez-vous, c'est différent, mais vous ne serez pas dépaysé pour autant, les hymnes sont toujours là, les treillis assortis aussi, ouf...

Changement de taille chez Sabaton avec ce nouvel album, au revoir la seconde guerre mondiale, il est vrai que le groupe devait surement avoir épuisé son stock de livres d'histoire sur la matière lors des derniers albums, cette fois-ci, Sabaton nous propose de revisiter une partie de l'histoire de la Suède, vers le XVIIè siècle, en nous comptant les aventures de Karl XI, à moins que ce ne soit le XII, aucune idée, je ne connais rien de l'histoire de ce pays, alors...
Bref, autre changement de taille, le line-up du groupe a explosé après l'enregistrement de l'album, ou plutôt Joakim Broden se l'est joué dictateur est a viré tous le monde sauf le bassiste, peut-être une fronde concernant la couleur des treillis sur scène, personne ne sait, en tout cas, les traîtres à la cause (ou déserteurs, ou encore pestiférés), ont depuis été remplacés afin de partir en campagne prochainement.
Carolus Rex est l'album du changement, qui voit le groupe changer quelque peu de registre, avec donc un nouveau concept, mais pas seulement, la musique du groupe évolue également, moins rentre-dedans, encore plus emphatique, avec des choeurs titanesques et des orchestrations encore plus poussées, bref, c'est une fois de plus complètement over-the-top, dans la démesure la plus totale, c'est plutôt réussi, même si très loin d'être parfait, avec un album qui débute merveilleusement, mais qui s'embourbe un peu par la suite.
J'aurais adoré adorer (ouais, j'adore les répétitions, je trouve ça adorable) ce nouveau Sabaton, mais en fin de compte, je suis resté sur ma faim, car en dehors d'une glorieuse ouverture, il va être difficile de s'extasier sur ce Carolus Rex, qui s'éloigne un peu du Sabaton au naturel (désolé, il fallait que je la fasse...) auquel j'étais habitué.
Le coeur de la musique du groupe reste le même, avec ses refrains soutenus par des choeurs, dans une ambiance blood brothers qui en live vous fera attraper votre voisin par l'épaule afin de chanter ensemble la bière en l'air, une musique virile mais malgré tout toute en émotion, mais je m'égare...
Après une courte introduction très hollywoodienne, c'est The Lion From The North qui ouvre l'album, et autant vous dire que ça ne plaisante pas du tout, c'est speed, rageur, assez classique pour le groupe, où l'on retrouve les choeurs guerriers sur le refrain, avec un excellent break avec les choeurs féminins, c'est certes classique, mais c'est surtout imparable, épique et catchy, avec le timbre de baryton inégalable de Joakim Broden, qui est bien ce qui distingue Sabaton de tous ses collègues power metal allemands, une sorte de valeur ajoutée qui fait toute la différence.
Mais ce n'est pas tout, car la suite n'est pas mal non plus, avec un Gott Mit Uns très folk par les orchestrations, que n'aurait pas renié Falconer, bien sûr, les choeurs plein d'emphase sont encore de sortie, et c'est très accrocheur et addictif sur ce titre.
D'ailleurs, des choeurs et des orchestrations, vous allez en manger des (saba-)tonnes tout au long de ce Carolus Rex, malheureusement jusqu'à l'indigestion...
Ensuite, c'est la première power balade de l'album avec A Lifetime of War qui va immanquablement vous faire couler une larme (ok, peut-être pas...) tant le groupe réussit parfaitement son coup avec ce titre très orchestral, et ce refrain surpuissant, comme l'est également la production de Peter Tägtgren, claire et puissante, mettant justement en valeur les orchestrations sans pour autant diminuer la force de frappe du groupe, pour ça, les suédois font le boulot tout seul par le biais de compositions pas toujours très inspirées et manquant souvent de couilles, résultat du parti-pris orchestral plus sophistiqué.
C'est donc par la suite que ça se gâte un peu, où l'album va alterner entre titres classiques un peu routinier dans la tradition du groupe, sans génie mais assez solide, et d'autres vraiment mauvais.
1648 est dans la première catégorie, catchy, assez direct, mais avec un côté grandiose par les choeurs, de la même manière, The Carolean's Prayer ouvre à l'orgue un gros mid-tempo, mais qui tourne un peu à vide malgré, une fois de plus, des orchestrations qui prennent beaucoup de place.
Au rayon des titres médiocres, Killing Ground tire vers le speed mélodique, ça galope, mais ça manque de couilles, un peu comme Poltava, pénible sur la longueur, sue lequel il ne se passe pas grand chose, une sorte de filler à la Sabaton, un titre assez classique pas super inspiré, et que dire de l'ennuyeuse power balade Long live The King, qui manque complètement sa cible, ça se veut épique mais ce n'est q'un gros titre chiant débordant de claviers ampoulés...

Carolus Rex montre donc une autre facette de Sabaton, moins direct, et surtout plus sophistiqué, avec des orchestrations et des choeurs omniprésents, et une production titanesque, malheureusement, quand on gratte un peu sous la couche de vernis, c'est un peu toujours la même chose, il n'y a pas grand chose de neuf à se mettre sous la dent, on retrouve globalement Sabaton qui fait du Sabaton, avec un certain savoir-faire, qui permet au groupe de maintenir un certain niveau de qualité, et avec le toujours excellent Joakim Broden.
Soyons clairs, Carolus Rex est un disque plutôt bon, qui ne révolutionne rien malgré la débauche de moyens et d'effets en tout genre, ce qui est normal avec le style pratiqué, le groupe fait dans la démesure, comme d'habitude, sans vraiment de génie mais avec application.
Si vous attendiez un tour de force, ce n'est pas encore pour aujourd'hui, et vue la déjà longue carrière du groupe, si Sabaton avait dû sortir un album qui mette tout le monde d'accord, ils l'auraient fait depuis longtemps, reste un album sympa d'habiles recycleurs du Power Metal, remplit d'hymnes virils, grandiloquents, assez kitsch par certains aspects, mais un peu surjoué et loin d'être inoubliable...

Où sont les tanks?
3.5 / 5