vendredi 20 avril 2012

Borknagar - Urd






Mes biens chers frères, mes bien chères soeurs (sérieusement, si des gonzesses lisent ce blog, qu'elles me contactent...), nous voici réunis ici pour célébrer une résurrection, non pas celle du zombie nazaréen, mais celle d'un géant nordique, sortant d'un long sommeil (en gros une période où il faisait de la merde).
Bref, la horde Borknagar est de retour, avec Urd, pour ce qui est sans conteste le retour le plus improbable de l'année, sachant que plus personne n'attendait quoique ce soit du groupe depuis bien longtemps.
C'est donc après Epic en 2004 que le groupe s'était vautré dans les grandes largeurs, avec deux disques ineptes, Origin et Universal, un trou noir de huit ans donc, le temps de tomber quelque peu dans l'oubli, et peut-être d'apprendre de ses erreurs.
Urd est donc l'album que l'on attendait pas, le meilleur du groupe depuis bien trop longtemps, et peut-être (oui j'ose le dire) le meilleur album de l'histoire Borknagar...

Je vois que ça commence à froncer du sourcil, et vu comment j'ai la fâcheuse habitude de troller sur ce blog, je vous comprends, mais sachez une chose, je déteste profondément Vortex (j'ai encore en mémoire l'horrible Sideshow symphonies d'Arcturus), et je dois bien avouer, il est ici excellent, et putain ça me fait mal au cul d'écrire ça.
Donc oui, Vortex est de retour définitivement dans le line-up, et du coup, au niveau du chant, c'est de la pure folie, car Borknagar aligne donc au chant Vortex, Lazare et le glorieux maitre du chant Viking Vintersorg! (ouais, je suis un fan boy...), et sincèrement, le résultat est juste magique, permettant à la musique du groupe d'atteindre une autre dimension, plus théâtral, plus aérien, plus progressif, Borknagar conserve ses acquis mais va beaucoup plus loin dans l'expérimentation avec Urd, en parfait contraste avec la pauvreté des compositions de Universal, ici, les norvégiens atteignent un très haut niveau de raffinement, c'est juste beau, point barre.
Tout sonne juste, et en plus de sa triplette de chanteur, ce sont les claviers qui sont à la fête, donnant à chaque titre une coloration et une ambiance particulière, et quand vous ajoutez à cela les riffs les plus diversifiés jamais composés par un Oystein G. Brun au top de sa forme, on obtient une mixture parfaite, très riche, écoutez donc ce monument d'Epicness qu'est The winter Eclipse, presque 9 minutes de folie, d'expérimentations, d'atmosphères, ça part dans tous les sens, mais sans jamais perdre l'auditeur, Borknagar sait parfaitement où il va, et c'est impressionnant, ce souci du détail, ces différentes textures qui se superposent, le songwritting est ici proche de la perfection.
Bien sûr, même si l'album est surement le plus mélodique du groupe, rassurez-vous, la violence du Black n'est pas mise de côté, loin de là, le titre d'ouverture Epochalypse ou encore Roots, rappelle les grandes heures du passé, riffs abrasifs, claviers emphatiques, choeurs géniaux, et batterie au top, merci David Kinkade, qui a depuis quitté le groupe (remplacé depuis par un jeune saltimbanque surdoué), de la même manière, Mount Regency va d'abord vous arracher la tête avant de s'envoler après le solo de clavier vers une sorte de Doom planant grandiose.
C'est par la suite que la magie apparaît d'avantage, avec l'excellent The beauty od dead cities, proche du prog pur et dur avec ses claviers typés seventies, et surtout très théâtral par le chant de Lazare et de Vortex, ce dernier occupera même le chant principal sur le stellaire Frostrite, un titre très sombre et froid tirant un peu sur Arcturus.
Impossible de s'ennuyer ici, Borknagar disperse ses pépites comme autant de pierres précieuses, même l'interlude contemplative The plains of memories est belle à pleurer, devenant un titre à part entière, et pourtant à la base je déteste ça les interludes.
Au niveau de la production, ça doit surement être la meilleure que le groupe n'ait jamais eu, produit par le groupe et surtout mixé par Jens Bogren, le son est au poil, chaque instrument et mis parfaitement en valeur, l'ensemble est surpuissant et parfaitement dosé, un véritable travail d'orfèvre, renforçant encore davantage la qualité du songwritting.
Le seul défaut vient en fait du dernier titre, In a Deeper World, qui s'embourbe un peu et n'a que peu d'intérêt, mais ça on s'en fout, car l'édition limitée contient deux titres de plus qui vont vous faire oublier cette relative mauvaise note, car Age of Creation et une tuerie sentant bon le black symphonique, mais avec cette marque de fabrique à la Borknagar qui fait toute la différence, et surtout My friend of misery, une reprise de Metallica hallucinante, transcendée par Vintersorg et son chant black accompagné par de judicieux choeurs, on sent que les gars se sont éclatés dessus, et ça permet de terminer l'album sur une note vraiment fun, avant d'appuyer de nouveau sur Play, car vous allez l'écouter ce disque, et plein de fois, afin de vous imprégner de toute sa richesse.

Bref, vous l'aurez compris, ce nouveau Borknagar est une authentique tuerie, épique, monumentale, aérienne, Urd, emmené par un trio de chanteurs au sommet de leur art qui sublime les composition d'une richesse inouïe de Oystein G. Brun, est un monument de Folk Metal Extrême Psychédélique, une oeuvre dense dans laquelle on plonge pour ne plus jamais en sortir, surement le meilleur album du groupe, le plus équilibré, le plus fou et le plus ambitieux, une véritable résurrection, Borknagar et définitivement un géant...
(Et pour plus de fun, la prochaine fois, pensez à inviter Garm, histoire de pulvériser l'Epic-mètre)

Monumental
5 / 5