Des albums Kult de grindcore, il n'y en a finalement pas tant que ça, et bien sûr, c'est dans les années 80 qu'il faut chercher les géniteurs du genre, le Scum de Naplam Death, le Reek of Putrefaction de Carcass, ou encore le Extreme conditions demand extreme responses de Brutal Truth (je sais, c'était en 92, mais on s'en fout), et surtout, sorti en 1989, le monumental World Downfall de Terrorizer!
(Ah, aussi, c'était un peu plus tard, mais toute la discographie de Nasum est géniale)
Bref, tout ça pour dire que Terrorizer, c'est du lourd, de la légende, et que parfois, les légendes, il ne faut mieux pas y toucher.
17 ans après World Downfall, Terrorizer était revenu, avec Darker days ahead, un disque pas si mauvais que ça en fin de compte (il faut dire aussi que l'attente était énorme, d'où l'énorme déception à l'époque), mais la magie n'était plus, et avec la mort de Jesse Pintado, je pensais que s'en était terminé de ce groupe, et c'était presque mieux comme ça...
Seulement voilà, une nouvelle fois, Terrorizer renaît de ses cendres, et nous balance ce Hordes of Zombies en 2012, pour le plus grand malheur de tous...
Cette nouvelle incarnation marque donc le retour de David Vincent à la basse, ce qui n'est pas franchement rassurant après les dernières péripéties de Morbid Angel, Anthony Rezhawk est lui toujours là au micro, de même que Pete "Commando" Sandoval, qui revient après ses problèmes de dos et dont le statut au sein de Morbid Angel semble être assez flou, par contre, la grosse surprise vient du nouveau guitariste, ou plutôt de La nouvelle guitariste, Katina Culture, qui s'en sort vraiment bien ici, ce qui doit être le seul point positif de cet album.
Parce que oui, les amis, Hordes of Zombies est une redoutable merde!
Bon, ok, je suis peut être un peu dur en qualifiant cet album de merde, Chiant serait plus proche de la vérité, car tout au long de ses quarante minutes, Hordes of Zombies bat des records en terme de linéarité et de platitude, et c'est surtout au niveau des compositions que cet album déçoit.
Au niveau des riffs, et c'est la bonne surprise, la petite Katina est vraiment douée, dans un genre proche de Dark days ahead, elle ne souffre pas vraiment de la comparaison avec Pintado, ses riffs son très solides, et les quelques soli sont plutôt aventureux et assez bien exécutés, le souci, c'est le gros manque de variété au sein des chansons, on prend un gros riff et il est répété constamment tout au long de titres trop longs pour se contenter de ce genre de chose, l'ensemble perd donc en efficacité et se noie dans la monotonie.
La structure même des chansons est assez schématique et atrocement prévisible, ne proposant absolument aucune surprise ou moment remarquable, et malheureusement Pete Sandoval est très décevant aussi, le chant est également assez médiocre, le type est incapable de varier sa voix, gueule de manière un peu forcée, monolithique, toujours dans le même registre, ce qui renforce ce sentiment de toujours écouter la même chose.
Revenons à Pete Sandoval, je sais bien qu'il revient d'une période d'inactivité, mais sa prestation est ici inexcusable quand on sait ce qu'il est capable de réaliser, il se contente de bourriner comme un con, sans aucune finesse, sans aucun plan original, il tape comme un demeuré sur ses fûts et essayant de jouer le plus vite possible, en ne proposant aucune variété dans son jeu.
Hordes of Zombies, est bourrin, très bourrin, mais linéaire au possible, ça bourre du début à la fin, et l'album sombre donc dans la stérilité la plus totale, afin de ne devenir qu'un vague bruit de fond, duquel on ne retient absolument rien au final, le pire c'est que l'ennui pointe son nez très tôt dans l'album, les 4-5 premiers sont construits exactement de la même manière, et vous assomme par leur banalité abyssale, s'installe une torpeur de laquelle vous ne sortirez jamais...
En conclusion, Terrorizer signe avec ce Hordes of Zombies un album profondément sans intérêt et à l'efficacité nulle, manquant d'urgence et d'intensité, le son est certes énorme, la production est très bonne, mais ne fait que renforcer les points négatifs de l'album, ce qui est vraiment dommage car bizarrement, les riffs sont bons et très solides, et s'il y avait un type capable de composer dans ce groupe, je suis persuadé que ce disque aurait pu être assez correct, seulement ce n'est pas le cas ici...
Hordes of Zombies est donc un album décevant, bourrin mais pas efficace du tout, sans variété, avec des compositions indignes, linéaires et prévisibles, bref, on se fait chier du début à la fin.
Terrorizer manque donc une nouvelle fois le coche, et se vautre lamentablement avec Hordes of Zombies inconsistant, le groupe semble donc condamné a n'être défini que par son premier album, que je vous conseille si vous ne le connaissez pas, et franchement, tout ce qu'il y a après est a éviter à tout prix...
Linéaire, plat, une brutalité stérile...
2 / 5