Voici donc enfin le nouvel album de Nightwish, la grosse sortie de cette fin d'année, et deuxième album du groupe avec ce que certains nomment encore la nouvelle chanteuse, Anette Olzon.
Sorti en 2007, Dark Passion Play était un disque assez agréable à écouter, pas révolutionnaire, mais contenant son lot de bons moments et de tubes Nightwishien, même si bien sûr une bonne partie des fans regrettera toujours Tarja...
Bon, pas de débat Tarja/Anette ici, ce qui nous intéresse, c'est donc ce nouvel album, Imaginaerum, qui semble être un concept album ou une bande originale d'un film qui serait en projet, je ne m'intéresse pas assez à Nightwish pour vous éclairer sur ce point là, de toute façon, on s'en fout, je chronique l'album, point barre, et il y a déjà plein de choses à en dire, et pas que des bonnes...
A défaut d'être une révolution, Dark Passion Play réaffirmait le style Nightwish, et c'était pas si mal en fin de compte, c'était direct, accrocheur, du gros Pop-Metal symphonique qui fonctionnait assez bien, même avec une nouvelle chanteuse.
Imaginaerum est lui assez différent, mais dans le mauvais sens du terme, oubliez le côté direct, ici, les orchestrations sont reines, et emmènent le groupe se perdre dans un océan de platitudes avec une musique boursouflée à l'extrême d'orchestrations et de claviers, qui peinent à masquer la pauvreté des riffs, surtout que le groupe alterne entre redites et passage ennuyeux au possible.
Imaginaerum est une sorte de blockbuster estival à gros budget, on en prend plein la gueule avec les effets spéciaux, mais l'ensemble est vide et manque cruellement de contenu...
Bon ok, j'exagère un peu, tout n'est pas si noir que ça, il y a quand même de bons moments sur cette galette, en cherchant un peu, on en trouve.
Passons la petite intro chantée en Finlandais et qui ne sert pas à grand chose, pour se retrouver devant le single Storytime, qui est un gros tube à la Nightwish, de facture assez classique au premier abord, le riff n'est pas vraiment original, c'est rempli d'orchestration, le refrain est assez efficace, un titre classique jusque 3'15 où déboule une sorte de partie emphatique à base de choeur et d'orchestre symphonique, pour un rendu très Hollywoodien.
Un premier titre qui fonctionne assez bien, sans être vraiment inoubliable, et heureusement, le groupe remonte le niveau avec un Ghost River bien meilleur, bien sûr, on retrouve les grosses orchestrations qui prennent beaucoup de place, mais la chant masculin, très théâtral, rend assez bien, les riffs sont plutôt bons et l'ensemble est plaisant pour son côté assez aventureux, même si ça dégouline d'orchestrations...
C'est à partir de là que ça se gâte, en effet, les moments pénibles et chiants vont commencer à se multiplier, et on ne trouvera plus vraiment matière à s'enthousiasmer.
Au rayon des titres chiants, les balades, Slow, love, slow et son ambiance lounge piano bar, The crow, the owl and the dove et Turn loose the mermaids, qui sont à mourir d'ennui, de même que le trop long Rest Calm, plat, poussif, au cours duquel il ne se passera absolument rien du tout.
Certes, on peu bien sauver quelques atmosphères plutôt bien trouvées, surtout sur Turn loose the mermaids, mais on frôle souvent l'indigence en terme de composition et d'originalité, c'est soft, calme, easy listening, ça joue sur le registre émotionnel pour faire pleurer dans les chaumières, et c'est surtout dénué d'un quelconque intérêt.
Le reste des titres, un peu plus couillus, est à l'avenant, I want my tears back est un titre assez classique qui ressemble à du vieux Nightwish réchauffé, impression renforcée par les interventions du chanteur qui nous avaient ressort les même trucs que sur les albums précédents, un titre assez bof au cours duquel on aura droit à un gros passage folk pour danser la gigue en tapant dans ses mains, mais sort de ce corps Korpiklaani!!!!
De la même manière, Last ride of the day est un tube à la Nightwish qui fonctionne correctement si on est pas trop regardant, tout le contraire d'un Scaretale, qui lui est vraiment intéressant.
Après une intro emphatique pleine d'effets spéciaux, on se laisse entraîner par le chant d'Anette, agressif et possédé, un titre intéressant avec en point d'orgue une ambiance de cirque qui sort un peu de nulle part, une chanson étrange qui fonctionne bizarrement très bien.
(Et qui me fait également penser à du Dakrya)
Pour terminer, on a droit à Song of myself, un gros pavé de plus de 13 minutes... enfin, c'est vite dit, les 7 premières minutes sont plutôt bonnes, et durant les six suivantes, on se retrouve avec des personnes qui parlent (sic); Enfin l'album se conclut par un Imaginaerum, qui reprend des sections des chansons précédentes réarrangées de manière orchestrale, un peu comme un générique de fin.
Bref, comme vous pouvez vous en doutez, je n'ai que très modérément apprécié cette nouvelle livraison de Nighwish.
L'ensemble manque vraiment de muscle et d'idées, la pauvreté des compositions est à peine masquée par l'omniprésence des orchestrations, on en bouffe du clavier, à toutes les sauces, alors oui, c'est bien foutu, c'est beau, grandiose, comme une production Bruckheimer, on en prend plein les yeux, mais ce n'est que de l’esbroufe de la poudre aux yeux, pour un résultat ampoulé et vain.
Imaginaerum est donc une déception, avec un virage encore plus Easy-listening qu'auparavant, en dehors de quelques titres plutôt pas mal, l'ensemble est souvent ennuyeux et poussif, de gros moyens pour camoufler le manque d'idée...
Pompeux, Prétentieux, Easy listening, du Hollywood Pop Symphonic Metal racoleur...
2 / 5